Si vous parlez de « l'inconfort de l'hypercapnie », il faut demander au patient si il ressent un inconfort, déterminer s'il est en hypercapnie, et montrer que ceux qui sont en hypercapnie ressentent un inconfort différent de ceux qui ne sont pas en hypercapnie.polx a écrit :Un moyen de le montrer ? L’observation des signes cliniques rencontrés par le patient hypercapnique, tant objectifs que subjectifs il me semble.
Le retard à la reprise de la ventilation spontanée, je l'ai constaté maintes fois. Le patient est sur le circuit machine ou sur un ballon, il ne ventile pas, le capnographe montre de très légères oscillations liées probablement aux mouvements de l'aorte abdominale (qu'on appelle souvent « micro-ventilation »). On réalise une ventilation manuelle pour voir où il en est, la PteCO2 est à 45 mmHg, et il ne ventile toujours pas.
À ce stade, j'ai vu plusieurs techniques, ventilation contrôlée à faible fréquence (par exemple 6 cycles par minute, penser à ajuster le I/E), ne rien faire et attendre tant que le patient ne désature pas (j'ai vu un anesthésiste qui s'était fixé comme limite quatre minutes), mettre le patient en aide inspiratoire… Ou le passer en SSPI, qui gèrera l'extubation ;-) (avec des fois un truc totalement incohérent, on lui injecte un nuage de lait pour qu'il ne s'agite pas sur le brancard pendant le transfert).
Comprenez bien mon propos : vous souhaitez éviter au patient d'être hypercapnique, votre objectif est tout à fait légitime.
Mais peut-être avez-vous rencontré le MAR qui entre dans votre salle en cours d'anesthésie (il n'y fera que de très court passages) et qui modifie de 10 mL le Vt ou de deux cycles la fréquence, et qui vous fait un cours sur la ventilation, assorti de quelques principes du style « c'est plus physiologique de faire ainsi » (comme si la ventilation artificielle était physiologique).