Rapport sur la modernisation des SAMU

Activité des paramédicaux SMUR et Sapeurs Pompiers, leur matériel et leurs techniques

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Maxime
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Rapport sur la modernisation des SAMU

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Il préconise le renforcement de leur articulation sur une base territoriale plutôt que régionale et souligne leur hétérogénéïte et leur sous-équipement. L'Association des médecins urgentistes dénonce un rapport "creux et sans relief". Pierre Mardegan préconise dans son rapport sur la modernisation des Samu, dont APM a eu copie, de renforcer les alliances entre Samu par le biais de projet médicaux partagés de territoire et suggère notamment de mutualiser l'action de certains Samu voisins pendant la nuit.

Pierre Mardegan, chef du pôle urgences-Samu-réanimation du centre hospitalier de Montauban, avait été chargé en novembre 2008 par la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos, devenue direction générale de l'offre de soins, DGOS) de dresser un état des lieux des schémas d'organisation des Samu et d'élaborer des recommandations opérationnelles, en lien avec la commission évaluation de Samu-Urgences de France, rappelle-t-on.

Dans le rapport daté de juillet 2010 dont les grandes lignes ont été présentées début juin dans le cadre du quatrième congrès de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), Pierre Mardegan préconise un renforcement des moyens et le développement des collaborations médicales, non médicales et techniques entre les Samu.

"Pour garantir [la] qualité de prise en charge, des Samu proches peuvent choisir de s'articuler, sur la base de projets médicaux communs, afin de partager tout ou partie de leurs activités en fonction des ressources et compétences de chacun", explique Pierre Mardegan

Cette articulation territoriale pourrait concerner les centres de réception et de régulation des appels (CRRA), les centres d'enseignement des soins d'urgence (Cesu) ou des compétences particulières de régulation médicale (médecine générale, périnatalité...) ou de gestion de crise.

"Un médecin régulateur au moins devant être en permanence à son poste de travail à toute heure et notamment en nuit profonde, les Samu ont à s'organiser pour assurer cette permanence sans aucune discontinuité". Des Samu voisins peuvent "convenir de fédérer leur action, selon des modalités appropriées, sur tout ou partie des nuits".

Pierre Mardegan explique que deux Samu peuvent, par exemple, "décider de mettre en place un tour de rôle pour assurer, chacun à leur tour, la réponse aux appels nocturnes pour l'ensemble des deux territoires concernés, en appliquant les procédures propres à chacun de ces territoires".

"Quelle que soit l'organisation retenue, chaque département dispose d'un Samu dont le CRRA peut éventuellement être commun avec celui d'un ou plusieurs autres Samu".

Ces propositions d'organisation avaient été avancées début juin par Samu-Urgences de France, rappelle-t-on.

Pierre Mardegan s'oppose par ailleurs à l'idée d'une régionalisation des Samu. "La complexité de l'offre et de l'organisation des soins sur le territoire national ne permet pas de passer d'une organisation départementale des Samu à un système régional 'centralisé' qui pourrait être source de dysfonctionnement majeur", explique-t-il.

Pour lui, "la nouvelle organisation territoriale des Samu doit faire preuve de souplesse et d'adaptabilité afin de répondre aux variations d'activité et aux spécificités locorégionales". Elle doit privilégier une répartition des missions en fonction des activités et des bassins de population et "les professionnels de l'urgence doivent donner un sens collectif à la réorganisation médicale des Samu", ajoute-t-il.

Pierre Mardegan estime que la mise en place d'équipes médicales et paramédicales de territoire entre les différentes structures d'urgence pourrait contribuer à renforcer les échanges et les coopérations inter-Samu.

S'agissant de l'état des lieux présenté dans la première partie du rapport, Pierre Mardegan souligne qu'il montre la "grande hétérogénéité des Samu" ainsi que leurs "points de fragilité". Ils "apparaissent largement sous-équipés et leur fonctionnement n'est que très partiellement sécurisé", ajoute-t-il.
L'AMUF demande le maintien du maillage actuel

L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) s'est inquiétée jeudi dans un communiqué des préconisations du rapport Mardegan sur la mutualisation en nuit profonde.

"Nul doute que ce rapport sera utilisé à charge par les agences régionales de santé (ARS) pour fermer de plus en plus de lignes de gardes dans une logique purement comptable", déplore l'Amuf.

Le syndicat demande "le maintien du maillage actuel des Samu-Smur-Urgences afin de proposer une offre fiable lisible et pérenne garante d'une équité dans l'accès aux soins urgents de la population".

Globalement, le syndicat est déçu du contenu du rapport. "Plus d'un an de travail pour un rapport creux, sans relief ne faisant que compiler des données, sans aucune piste d'amélioration audacieuse".

"Alors que la pression financière des ARS ne fait que se renforcer, alors que les services de Samu-Smur-Urgences sont perçus par les hôpitaux publics comme une variable d'ajustement des déficits, [il n'y a] rien dans ce rapport sur le principe d'un financement pérenne de ces structures", ajoute-t-il.

(Rapport de la mission DGOS relative à la modernisation des Samu: état des lieux, objectifs et recommandations opérationnelles, Pierre Mardegan avec la commission évaluation de Samu-Urgences de France, juillet 2010, 25 pages + annexes)

APM
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