Des réactions contre l'AFGSU

Discussions, expériences, évaluations et objectifs des enseignements en secourisme et soins d'urgence

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Maxime
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Des réactions contre l'AFGSU

Message : # 16944Message non lu Maxime »

http://objectif-sante.name/afgsu.html

Si il est nécessaire que le personnel de santé, les futurs professionnels et de façon générale le grand public soient formés aux Premiers Secours, il est en revanche inadmissible de créer des formations qui occasionnent une situation chaotique et des abus.

A chaque Ministère sa formation! Il y avait déjà l'absurdité du SST (Sauvetage Secourisme du Travail, dépendant du Ministère du Travail) en doublé avec l'AFPS (Attestation de Formation aux Premiers Secours, dépendant du Ministère de l'Intérieur), on y rajoute l'AFGSU (dépendant du Ministère de la Santé) et dont les CESU (Centres d'Enseignement des Soins d'Urgence) sont les seuls dépositaires!

Les gestes de premiers secours ainsi que l’utilisation du matériel de secourisme doivent-ils être différents parce que vous êtes simple citoyen, secouriste, employé dans une entreprise ou professionnel de la santé ? Ces différences ne tiennent pas la route.

Par ailleurs, il y a, une fois de plus, un fossé entre ce que nous proposent nos braves bureaucrates et le terrain où règne la loi de l'offre et de la demande.

Pour exemple et information le CESU 34 n'a pas de place avant juin 2008 avec des tarifs annoncés par téléphone entre 500 et 600 € pour un niveau II, alors que leur tarif 2007 est de 150€ pour un niveau II!!! Ils ne sont pas encore fixés sur le montant de la rançon ! Le tout à la charge de l'étudiant si votre structure n'a pas le budget pour l'intégrer dans sa formation!

Les aberrations ne sont pas que structurelles, elles sont aussi inhérentes au contenu même de la formation.

Ainsi on demande, par exemple, à un orthophoniste, à un opticien, à un pharmacien ou encore à un diététicien de savoir faire un retrait de casque (de moto) avec pose de collier cervical, de savoir poser une attelle ou de savoir brancarder alors que ces trois interventions ne se font jamais seul mais en équipe. Tout le monde sait bien que chaque diététicien se promène avec son petit brancard, son jeu d'atteles et de colliers cervicaux ainsi que son équipe de secouristes ...

Pour information, on demande aux futurs infirmiers de suivre cette formation alors que, dans leur cursus, ils suivent un module en réanimation beaucoup plus pointu et adapté...

Non, il faut arrêter de prendre les gens pour des vaches à lait et proposer des mesures adaptées et abordables. Il faut arrêter de dédoubler les structures, ce qui coute cher à la société dans son ensemble.

Nous proposons l'établissement d'un tronc commun en secourisme accessible à tous et obligatoire avec une remise à niveau des connaissances sur la base d'un plan quinquennal en formation continue.

Nous proposons également le passage obligatoire de ce tronc commun au personnel soignant déjà formé avec le même plan de remise à niveau .

Pour le reste, les spécialisations, en terme de Premiers Secours, ne doivent être mises en place qu'en rapport avec les nécessités inhérentes à la profession concernée.

Nous souhaitons obtenir une mobilisation nationale des professionnels et futurs professionnels de la santé.

Vous pouvez télécharger ici la pétition que nous souhaitons envoyer au gouvernement et nous la renvoyer à l'adresse indiquée le plus rapidement possible.

Lettre au Ministre de la Santé

Vous voulez vous joindre à notre mobilisation ou faire des commentaires n'hésitez pas à nous contacter:

collectif.ide-gardois chez jubii.fr
Yves Benisty
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Re: Des réactions contre l'AFGSU

Message : # 16948Message non lu Yves Benisty »

collectif ide gardois a écrit :http://objectif-sante.name/afgsu.html

A chaque Ministère sa formation! Il y avait déjà l'absurdité du SST (Sauvetage Secourisme du Travail, dépendant du Ministère du Travail) en doublé avec l'AFPS (Attestation de Formation aux Premiers Secours, dépendant du Ministère de l'Intérieur), on y rajoute l'AFGSU (dépendant du Ministère de la Santé) et dont les CESU (Centres d'Enseignement des Soins d'Urgence) sont les seuls dépositaires
Je pense qu'il faut voir les choses autrement. Il me semble très louable que le ministère de la Santé se préocupe de former ses ouailles, et je ne verrais aucun inconvénient à ce que le ministère de l'Éducation s'intéresse à la formation des enseignants et des élèves.

N'oublions pas que l'objectif est de former tous les habitants. Le passé a bien démontré que le seul ministère de l'Intérieur ne pouvait, malgré la bonne volonté des mnps, former la France entière. Il me semblerait donc dommage de refuser l'aide de toutes les bonnes volontés.
collectif ide gardois a écrit :Les gestes de premiers secours ainsi que l’utilisation du matériel de secourisme doivent-ils être différents parce que vous êtes simple citoyen, secouriste, employé dans une entreprise ou professionnel de la santé ? Ces différences ne tiennent pas la route.
Je ne comprends pas cette remarque.
collectif ide gardois a écrit :Par ailleurs, il y a, une fois de plus, un fossé entre ce que nous proposent nos braves bureaucrates et le terrain où règne la loi de l'offre et de la demande.

Pour exemple et information le CESU 34 n'a pas de place avant juin 2008 avec des tarifs annoncés par téléphone entre 500 et 600 € pour un niveau II, alors que leur tarif 2007 est de 150€ pour un niveau II!!! [...]Le tout à la charge de l'étudiant si votre structure n'a pas le budget pour l'intégrer dans sa formation!
1) Ça n'est pas le cesu lui-même qui fixe le montant de la formation. Ce montant lui est imposé par son autorité.

2) Si on décidait que seuls les cesu formeraient le personnel de santé, il faudrait un ou deux siècles pour que tout le monde soit formé. Il est donc nécessaire de former des formateurs et de créer une offre de formation. Ensuite, comme à chaque fois qu'il y a un marché, il y aura des prix différents et des négociations. L'ambiance actuelle n'est pas à la standardisation et au contrôle des prix.

3) Le message sur le site n'est pas clair, mais si j'ai bien compris (en lisant également la lettre adressée au ministre), le problème est que certains ifsi refusent de prendre en charge la formation afgsu et font supporter son coût aux étudiants.

Là en effet, je suis tout à fait d'accord que c'est inadmissible. Les ifsi ont des obligations, ça fait deux ans que l'afgsu existe, ça fait au moins un an qu'on sait avec certitude qu'il va s'appliquer aux ési depuis cette rentrée, chaque ifsi aurait pu prendre ses dispositions pour organiser cette formation.

L'erreur àmha des ide et ési gardois est de se tromper de cible : le problème n'est pas l'existence de l'afgsu, le problème est que comme toujours certains ne respectent pas la loi.
collectif ide gardois a écrit :Ainsi on demande, par exemple, à un orthophoniste, à un opticien, à un pharmacien ou encore à un diététicien de savoir faire un retrait de casque (de moto) avec pose de collier cervical, de savoir poser une attelle ou de savoir brancarder alors que ces trois interventions ne se font jamais seul mais en équipe.
On peut discuter à loisir de chaque virgule de chaque texte. En premier lieu, il convient de rappeler que le temps de travail représente moins d'1/5e de notre temps annuel (eh oui, il y a une vie en-dehors du travail). Donc chaque personne formée afgsu 2 sera aussi compétente dans sa vie de tous les jours, avec ses proches, pendant les vacances, sur la route ou sur la plage. Augmenter la compétence des intervenants, c'est augmenter la compétence globale de la population.

Pour l'instant, on a créé principalement deux niveaux (et donc deux contenus) afgsu, le premier s'adressant au personnel de santé non soignant (administratif, personnel des cuisines...) et le deuxième aux soignants (sans distinction de profession). À l'avenir, il sera temps de distinguer des compétences et des enseignements précis pour les différentes professions.
collectif ide gardois a écrit :Pour information, on demande aux futurs infirmiers de suivre cette formation alors que, dans leur cursus, ils suivent un module en réanimation beaucoup plus pointu et adapté...
Eh voilà, il y a encore du coca et des pépito plein mon écran... Mais bien sûr, d'ailleurs tout le monde a bien remarqué la remarquable compétence de tous les ide dans les gestes d'urgence...

P.S. : j'écris au collectif en leur donnant la référence de cette page pour qu'ils puissent s'ils le souhaitent venir en discuter.
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Maxime
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Message : # 16949Message non lu Maxime »

L'argument qui met en avant le peu d'interêt de former tout les soignants au retrait de casque/relevage/brancardage etc etc reste quand même un peu justifié a mon avis.

Sur le principe, on en sait effectivement jamais assez, et tout peu arriver a n'importe qui. Mais si on met en balance le volume du temps de formation des GSU 2 avec la masse des personnels à former et à recycler, ca semble quand même un peu déséquilibré.

Ok, quand et comment retirer un casque, ca peut servir a n'importe qui dans la vie courante... Mais du relevage en équipe ou du brancardage, je ne vois pas de situation raisonnable où ca peut servir, sauf cas particulier (manip radio ou certains personnels lors des transferts de patients par exemple).

Moi le premier, j'adapte une partie de la structure des 3 jours en fonction du public. La dernière fois, j'ai eu un public de puericultrices et d'IDE travaillant dans des centres pour enfants. Il est évident que dans ce contexte, il faut au maximum privilégier les parties des cours concernant la pédiatrie, en augmentant un peu le temps des TP sur les mannequins enfant et nourrisson. Quitte a rogner un poil sur les plans de secours, NRBC et autre pont amélioré.

Je pense en effet que les objectifs et dans une certaine mesure une partie du contenu doit être adapté en fonction du public.

Même si on ne sais jamais ce qui peut arriver, on part globalement de tellement bas, de part entre autre de grosses carences en formation initiale, qu'il me semble plus logique de privilégier les gestes essentiels avant d'aller tirer dans les coins avec certains modules spécialisés.
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Message : # 16950Message non lu Yves Benisty »

Maxime a écrit :[...] du relevage en équipe ou du brancardage, je ne vois pas de situation raisonnable où ca peut servir, sauf cas particulier (manip radio ou certains personnels lors des transferts de patients par exemple).
Je pense au contraire que tout le personnel soignant devrait être sensibilisé à ce problème. Pas spécialement pour faire un relevage (placer une victime sur un brancard), mais pour comprendre les principes du déplacement d'un patient :

-respect du patient,
-s'organiser avant,
-désigner une seule personne qui donne les commandements de manoeuvre,
-standardiser les commandements,
-prévoir le personnel nécessaire,
-organiser le port de charges pour ne pas se péter le dos...
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Maxime
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Message : # 16951Message non lu Maxime »

Bien sur, c'est d'ailleurs l'objet de formations spécifiques, qui s'appellent dans mon hosto "Gestes et postures". Là où j'ai commencé a bosser, on avait un référent dans chaque service formé a la manutention, le plus souvent des AS.

Mais je sais pas si ça doit vraiment faire partie d'une formation aux gestes et soins d'urgence si on se place dans cette optique pour le relevage.
Yves Benisty
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Message : # 16959Message non lu Yves Benisty »

Maxime a écrit :Mais je sais pas si ça doit vraiment faire partie d'une formation aux gestes et soins d'urgence si on se place dans cette optique pour le relevage.
Que ça soit dans un service hospitalier ou dans la vie de tous les jours, la question va se poser souvent :

-un patient s'écroule dans le couloir, faut-il le relever et comment ?

-vous accompagnez un patient de réanimation au scanner ; comment le faire passer de son lit à la table de scanner ?

-une personne fait un malaise en traversant la rue, faut-il le relever et comment ?

Sans donner une solution et une technique pour chaque situation, je pense qu'on peut amener les soignants à s'interroger sur les situations qui nécessitent de déplacer un patient.

Ceux qui ont fait du transport sanitaire (et d'une façon plus générale, ceux qui se sont retrouvé devant des situations à risque) savent que déplacer un patient, surtout s'il a plein de tuyaux, est un geste à haut risque de gags techniques. On se retrouve vite dans des situations cocasses, et je pense qu'un apport de connaissances dans ce domaine n'est pas du luxe.
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Maxime
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Message : # 16995Message non lu Maxime »

Y'a une marge entre se poser des question et aider les apprenants a trouver des éléments de réponse durant les différents modules, et consacrer un temps de formation GSU2 sur les techniques de relevage/brancardage.

Ce qu'on fait a une personne qui s'écroule, quel que soit l'endroit, on traite ca dans les modules dédiés. Certaines catégories de personnels effectivement doivent manipuler des patients très techniqués et/ou traumatisés et doivent donc connaitre ces techniques.

Globalement, de toute façon, c'est a adapter selon le public. Ce que je trouve dommage, c'est que cette adaptation ne se fasse pas, dans le CESU où je bosse, via une base écrite commune, mais plutôt selon l'évaluation de chaque moniteur au coup par coup.

Ce sont des choses qui se mettent en place petit a petit, comme partout je pense.

T'as eu une réponse du collectif au fait ?
caroline

Message : # 17001Message non lu caroline »

...
Modifié en dernier par caroline le 29 oct. 2008, 20:17, modifié 1 fois.
Yves Benisty
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Message : # 17023Message non lu Yves Benisty »

Maxime a écrit :Globalement, de toute façon, c'est a adapter selon le public. Ce que je trouve dommage, c'est que cette adaptation ne se fasse pas, dans le CESU où je bosse, via une base écrite commune, mais plutôt selon l'évaluation de chaque moniteur au coup par coup.
C'est un éternel problème, et ça concerne tout le contenu :

-soit on structure à fond, avec un conducteur pédagogique minuté, un référentiel indélébile, et la rigidité ne permet pas une bonne adaptation en fonction du public ;

-soit on structure moins, et il n'y aura pas deux formations (et donc deux formés) identiques.

À l'avenir, il est envisageable de préciser les contenus en fonction des apprenants.
Maxime a écrit :T'as eu une réponse du collectif au fait ?
Non. Je leur ai donné également un lien vers ce forum pour qu'ils puissent répondre ici.
caroline a écrit :[...] C'est vrai que ça serait plus "carré" si on faisait un recueil de mises en situation pour les ambulanciers, pour les IDE, pour les AS, etc.... Mais nous avons souvent des publics mélangés.
Pareil.
caroline a écrit :[...] les soignants ne peuvent recevoir un enseignement que de soignants et non de secouristes, parce qu'un soignant a des questions à poser auxquelles un secouriste ne saurait répondre
Je ne suis pas aussi catégorique. De nombreux soignants ont été formés au secourisme par des mnps dont le soin n'était pas la profession. Devant une question compliquée, ils avaient des réponses issues des fiches et référentiels (euh... certains se lançaient dans des méandres d'explications qu'ils ne maîtrisaient pas... mais la plupart savaient se cantonner à ce qu'ils savaient).

L'autre avantage du "les soignants parlent aux soignants", c'est que l'enseignant a une bonne idée des connaissances des apprenants, et qu'il sait comment ce qu'il va enseigner va être utilisé.
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