Les IADE sont ils l'avenir des SAU ?

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Modérateur : Marc

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Maxime
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Les IADE sont ils l'avenir des SAU ?

Message : # 84500Message non lu Maxime »

France – Dans un contexte d’Urgences saturées, qu’il s’agisse des services hospitaliers ou des services d’intervention rapide (Samu, Smur…), entrainant des « lacunes » de prise en charge aux conséquences dramatiques, et d’un manque criant d’urgentistes – qui croulent sous les propositions d’intérim –, le décret publié le 1er juin 2018 modifiant l'effectif médical minimum des services d'urgence en cas de "faible activité" constitue-t-il une réponse adaptée ou n’apporte-t-il, comme l’a dénoncé un syndicat de médecins, qu’ « une solution très dégradée à la pénurie de médecins urgentistes » ? Va-t-on vers une génération d’urgentistes composés de médecins d’astreinte et « paramedics » (voir encadré en fin de texte) ?
Urgentistes intérimaires très demandés

Jamais les urgentistes n’ont reçu autant de propositions d’intérim à la veille des deux mois d’été. Cette année, des nouvelles tendances se dessinent : d’une part, des CHU – certains même considérés comme attrayants – font appel aux services des praticiens remplaçants, d’autre part, de plus en plus d’hôpitaux proposent des journées de présence (8h-18h) et non plus seulement des gardes de 24 h. Si l’on s’en réfère aux lignes de gardes déjà désignées comme vacantes, il est fort probable que nombre d’hôpitaux vont devoir procéder à des ajustements pour pouvoir assurer une présence médicale tout l’été. Déjà, le 3 juin 2018, par manque d’effectif, les urgences de l’hôpital de Gonesse invitaient les patients les moins malades à se rendre de préférence dans les hôpitaux voisins.
En attendant le médecin d’astreinte

C’est dans ce contexte, que prend tout son sens le décret publié le 1er juin 2018 et qui modifie les conditions d’organisation des lignes de garde communes entre le Smur et les structures d’urgences. Ce texte introduit la possibilité dans les services à « faible activité » – notion qui toutefois n’est pas chiffrée – de recourir à une astreinte médicale de l’établissement (sans autre précision quant aux qualifications du médecin) afin d’assurer l’activité des urgences.

Le décret n’est pas passé inaperçu et la CGT et le SNPHAR-E (Syndicat National des Praticiens Anesthésistes Réanimateurs élargi) ont, dans deux communiqués distincts, critiqué ces nouvelles dispositions.

La CGT explique « quand le médecin sera sorti avec le Smur – et parfois pour plusieurs heures – il est prévu de ne laisser qu’un infirmier aux urgences qui devra attendre l’arrivée d’un médecin d’astreinte (pas systématiquement urgentiste). Le décret ne précise pas le délai d’arrivée du médecin d’astreinte aux urgences. Il s’agit d’un fonctionnement dégradé – fondé sur l’analyse du nombre de passages – qui ne correspond pas à la réalité des urgences ».

Pour le SNPHAR-E, « ce texte réglementaire apporte une solution très dégradée à la pénurie de médecins urgentistes…. Les patients les plus fragiles hériteront d’une prise en charge dégradée… Les délais de prise en charge allongés seront préjudiciables aux patients potentiellement en urgence vitale ».

Le décret précise néanmoins que « le délai d’arrivée du médecin d’astreinte est compatible avec la sécurité ». De là à penser que les médecins d’astreinte seront avant tout les anesthésistes ou réanimateurs hospitaliers, il n’y a qu’un pas.

Personnels infirmiers à la rescousse ?

Quel rôle dans ce système pour le personnel infirmier ? Une question qui se pose après que le 4 juin 2018, le tribunal administratif de Strasbourg s’est prononcé contre une sanction préalable infligée par le SDIS 68 (Service départemental d’incendie et de secours) contre un infirmier anesthésiste (IADE) sapeur pompier volontaire qui face à un patient en arrêt cardiaque avait placé une voie veineuse périphérique, injecté de l’adrénaline et intubé le patient sans la présence d’un médecin. Le Smur était en effet arrivé sur les lieux 30 minutes plus tard, le patient ayant, à ce moment là, récupéré une activité cardiaque.

Le tribunal administratif a estimé que l’intubation orotrachéale – même sans la présence d’un médecin – est un geste légal pour les IADEs.

Dans un contexte de pénurie de médecins urgentistes, les IADEs pourraient très rapidement devenir un maillon essentiel de la chaine de secours et ce d’autant plus que les décrets sur les infirmiers en pratiques avancées sont en cours de parution avec des définitions précises selon les spécialités.
Source :https://francais.medscape.com/voirarticle/3604201

Concernant la décision du T.A. : http://www.laryngo.com/forum/viewtopic.php?f=31&t=8893
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Bruno huet
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Re: Les IADE sont ils l'avenir des SAU ?

Message : # 84511Message non lu Bruno huet »

Article mettant en avant nos capacités concernant la prise en charge des urgences vitales.

Cela existe déjà dans les établissements ou un IADE est positionné au bloc, il lui arrive régulièrement d'apporter une aide aux collègues des urgences.
Plutôt que d'envisager de positionner un IADE dans ces services à faible activité, il me semble que nous serions plus utiles à réaliser des primaires dans le cadre de la réponse graduée ce qui permettrait aux médecins de se polariser sur des interventions ou ils apportent une véritable plus value médicale.
IADE2701
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Re: Les IADE sont ils l'avenir des SAU ?

Message : # 84514Message non lu IADE2701 »

tout a fait d'accord avec toi . il faudrait peut être que nos syndicats se positionnent fermement sur ce sujet
Dopamine
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Re: Les IADE sont ils l'avenir des SAU ?

Message : # 84520Message non lu Dopamine »

La difficulté majeure dans ces gestions, c'est d'arriver à accorder les violons de pôles qui se tournent de plus en plus le dos.

En effet, avoir un IADE dans le pôle urgences/réa sans le "gérer" parce qu'il fait partie de l'anesthésie (ou inversement), c'est contre nature pour bon nombre de personnes.
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