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Les infirmiers anesthésistes plébiscitent une intégration parmi les "professions intermédiaires"
Publié le 24/10/18 - 17h40 - HOSPIMEDIA
Le Snia a mis en ligne sa dernière enquête sur l'état des lieux de la profession.
Des infirmiers anesthésistes impliqués dans leur formation et au sein de leur établissement. C'est ce que révèle l'enquête menée par leur syndicat, le Snia. Mais elle dévoile aussi un important besoin de reconnaissance des Iade : 84% des sondés souhaitent que leur métier soit reconnu comme profession intermédiaire.
En août dernier, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) indiquait à Hospimedia son intention de revendiquer son entrée dans un nouveau livre du Code de la santé publique, celui des professions intermédiaire (lire notre article). Ce 23 octobre, il a dévoilé son dernier état des lieux de la profession, la grande enquête 2018. Cette photographie du corps des infirmiers anesthésistes diplômés d'État aujourd'hui appuie sa revendication. Après avoir dressé le portrait type de l'Iade de 2018 (lire l'encadré), l'enquête s'intéresse en effet plus précisément à la formation et à l'exercice de la profession.
1 830 réponses examinées
L'enquête est basée sur 1 830 réponses, soit 17,5% de la population Iade. Elle a été menée du 15 mars au 6 mai 2018. Les femmes y sont légèrement sous-représentées : elles représentent 57% des répondants contre 69% de la population totale des Iade. Presque un quart des répondants ont entre 40 et 44 ans, le Snia note donc une sous-représentation des plus anciens. Les régions les plus représentées dans cette enquête sont l'Auvergne-Rhône-Alpes (13%), l'Ile-de-France (12,3%) et l'Occitanie (11,26%).
Des Iade impliqués dans leur formation...
Côté formation, 98,6% des répondants sont titulaires d'un diplôme d'État d'infirmier français. Mais ils sont seulement 16% à avoir bénéficié de la nouvelle formation graduée master mise en place en octobre 2012, après la réingénierie du diplôme. En revanche, 35% des sondés détiennent un autre diplôme universitaire (DU). Ils sont même 9% à en détenir plusieurs, il s'agit, la plupart du temps, d'un master. L'enquête démontre par la suite une appétence pour la formation continue, financée en grande majorité par les employeurs.
Les Iade exercent en grande majorité au bloc opératoire.
Les Iade exercent en grande majorité au bloc opératoire.
Dans quels domaines ces DU ont-ils été réalisés ? La prise en soin de la douleur arrive en tête des intitulés, suivent ensuite les urgences, l'hypnose, la réanimation, etc. Lorsqu'il s'agit d'un master obtenu en France, les sciences de l'éducation arrivent en tête, suivies par les sciences sanitaires et sociales et le management. Ils sont en outre près de 27% à être détenteurs d'un diplôme officiel de formateur de secourisme. "Ce qui démontre clairement l'appétence de notre corps professionnel pour la formation d'adulte et pour la médecine d'urgence", souligne le Snia. Plus largement, l'enquête note l'intérêt des Iade pour le suivi de formations qui enrichissent leur champ de compétences.
... et dans leur établissement...
Côté exercice, les répondants officient en grande majorité, soit à 81,3%, dans le secteur public, pour moitié en CHU et en CH. Seuls 8% évoluent dans des établissements privés. L'exercice s'effectue, pour 80% d'entre eux, à temps plein. La formule de temps partiel la plus répandue étant le 80% (12%). Près de 57% des sondés réalisent des gardes, les plus concernés étant ceux qui exercent au sein d'un hôpital d'instruction des armées (HIA, 87%) et plus largement les Iade officiant au bloc (93%). Un Iade sur deux réalise en outre des astreintes. Il est à noter également que 20% des interrogés déclarent effectuer des vacations pour un autre employeur. Enfin, la majorité des sondés exercent en bloc opératoire pluridisciplinaire, soit 85%.
Quel encadrement pour ces Iade ? Il s'agit majoritairement d'un encadrement de cadre de santé Iade. C'est le cas pour 60% des répondants qui exercent à l'hôpital et 22% de ceux qui exercent en cliniques privées. Un chiffre grossi par les rangs des faisant fonction cadre de santé Iade : près de 12% à l'hôpital et plus de 17% dans le secteur privé. Des cadres de santé qui, pour plus de 58% exercent des missions de représentativité dans leur établissement. Un quart des Iade exercent aussi ces missions. L'engagement principal de ces professionnels concerne prioritairement les conseils de bloc opératoire, souligne le syndicat.
... mais en manque de reconnaissance
Et l'engagement des Iades s'étend au-delà du bloc opératoire. 62% exercent une ou plusieurs missions dites transversales au sein de leur établissement. Cela consiste en du tutorat de stage étudiant (52%), de la formation dans ou en dehors du service (46%) et de la rédaction ou de l'évaluation de protocoles de soins dans et hors du service (33%).
L'enquête porte en dernier lieu sur les pratiques des Iade, secteur par secteur, et leur rôle dans la matériovigilance. Elle se clôt sur un volet syndical et passe au crible les revendications de ces professionnels. Il en ressort que 84% d'entre eux ne pensent pas exercer une profession ayant une reconnaissance économique et salariale. Plus de 92% sont d'ailleurs favorables à une revalorisation salariale. Si plus de 80% confient avoir une relation bonne ou plutôt bonne avec le corps médical, il n'en demeure pas moins qu'ils expriment une volonté d'une plus grande autonomie. Une prise de position qui soulève une autre question : celle de la requalification de la profession. Que pensent les Iade de la volonté de leur syndicat de devenir une profession dite "intermédiaire", c'est-à-dire entre les auxiliaires médicaux et les professions médicales ? Ils y adhèrent finalement à plus de 84%.
Dans quels domaines ces DU ont-ils été réalisés ? La prise en soin de la douleur arrive en tête des intitulés, suivent ensuite les urgences, l'hypnose, la réanimation, etc. Lorsqu'il s'agit d'un master obtenu en France, les sciences de l'éducation arrivent en tête, suivies par les sciences sanitaires et sociales et le management. Ils sont en outre près de 27% à être détenteurs d'un diplôme officiel de formateur de secourisme. "Ce qui démontre clairement l'appétence de notre corps professionnel pour la formation d'adulte et pour la médecine d'urgence", souligne le Snia. Plus largement, l'enquête note l'intérêt des Iade pour le suivi de formations qui enrichissent leur champ de compétences.
... et dans leur établissement...
Côté exercice, les répondants officient en grande majorité, soit à 81,3%, dans le secteur public, pour moitié en CHU et en CH. Seuls 8% évoluent dans des établissements privés. L'exercice s'effectue, pour 80% d'entre eux, à temps plein. La formule de temps partiel la plus répandue étant le 80% (12%). Près de 57% des sondés réalisent des gardes, les plus concernés étant ceux qui exercent au sein d'un hôpital d'instruction des armées (HIA, 87%) et plus largement les Iade officiant au bloc (93%). Un Iade sur deux réalise en outre des astreintes. Il est à noter également que 20% des interrogés déclarent effectuer des vacations pour un autre employeur. Enfin, la majorité des sondés exercent en bloc opératoire pluridisciplinaire, soit 85%.
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Clémence Nayrac
Source : Hospimedia