Lila93 a écrit :La durée de la crise est plus longue
C'est variable.
Attention, il ne s'agit que d'éléments qui font penser que la crise a une origine psychogène, mais :
-l'épilepsie peut prendre des formes très variées ;
-le doute doit bénéficier au patient (il vaut mieux faire un scanner pour rien que de passer à côté d'une hémorragie méningée) ;
-ça n'est pas pour nous faire chier que le patient fait ça ; et il n'est pas fou ;
-un épileptique peut faire une crise psychogène, et un patient étiqueté « crises psychogènes non épileptiques » peut faire une convulsion (cf. supra, pour tout un tas de raisons).
Bon, si on se remémore le déroulé d'une crise, on peut citer plusieurs éléments.
-présence de témoins ;
-la crise a lieu dans un endroit pas trop inconfortable, le patient ne se fait pas mal en tombant, et rarement en se cognant lors des mouvements anormaux ;
-la phase tonique (les muscles sont tendus, le patient est immobile, quelques fois en apnée et cyanosé, ça dure 10 secondes) est quelquefois « oubliée », on passe directement de la chute aux mouvements anormaux (phase clonique) ;
-c'est lors de la phase tonique que les patients se mordent la langue ; c'est un signe inconstant, et il peut exister dans les crises non épileptiques ; en général, l'épileptique se mord le bord latéral de la langue, et pas la pointe ;
-lors de la phase clonique, les mouvements anormaux sont parfois « pas assez anarchiques pour faire vrai » ; le patient se fait très rarement mal ;
-normalement, après la phase clonique, il y a la phase résolutive, avec un coma profond et une respiration bruyante et très importante ; certains patients « oublient » cette phase, et reprennent conscience juste après la fin des mouvements anormaux, ça doit vous alerter (en afgsu, je préconise de noter l'heure des différentes phases d'une crise convulsive) ;
-si lors d'une crise convulsive épileptique (ou d'une crise symptôme d'une pathologie autre que l'épilepsie) la ventilation à la phase résolutive est très importante, c'est que l'effort lors de la phase tonique et clonique est très important ; tous les muscles ont été contractés ; à la phase résolutive, l'épileptique respire comme s'il venait de courir une longueur de stade ; dans la pseudo-épilepsie, l'effort n'est pas aussi intense, et donc la respiration n'est pas aussi ample ;
-la reprise de la conscience n'est pas « on off » dans une crise d'épilepsie ; si juste après avoir ouvert les yeux, le patient est conscient et orienté, ça doit vous alerter.
Comme vous le voyez, il s'agit uniquement de signes cliniques. Pas de médicaments, pas de paramètres vitaux, pas d'EEG, pas de prise de sang. C'est plus facile à repérer quand vous avez vu un certain nombre de crises convulsives se dérouler devant vous. Il n'existe pas de signe indiscutable, c'est plutôt un ensemble de signes évocateurs.