Démographie des professions paramédicales

Le 05 Juin 2006 - (APM Santé) : Le ministère de la Santé vient de communiquer que des mesures relatives à la démographie des professions paramédicales seront annoncées dans le courant du mois de septembre.

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a reçu le deuxième rapport annuel d'activité -portant sur l'année 2005- de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), présidé par le Pr Yvon Berland.

Après la présentation du plan de démographie médicale à la fin du mois de janvier dernier (qui s'est notamment fondé sur les conclusions du précédent rapport de cet observatoire, présenté en novembre 2004) et alors qu'une mission est actuellement en cours sur la démographie des médecins hospitaliers, Xavier Bertrand a demandé à cette organisation -dont "les travaux servent de fondements aux réflexions engagées sur la démographie des professions de santé"- "de travailler précisément sur une approche démographique par domaine de soins et sur l'évolution démographique des différentes spécialités".

Dans ce nouveau rapport, l'observatoire actualise les données sur les effectifs des professions de santé (tome 1), dresse un bilan des modalités de régulation des professions de santé, étudie spécifiquement la situation des pharmaciens et approfondit les connaissances sur la répartition territoriale des infirmiers (tome 2). Sont également joints au rapport les comptes rendus des auditions des professionnels de santé (tome 3).

"Les nouveaux éléments ont souvent confirmé les tendances soulignées en 2004" et ont même parfois conduit à les "noircir", notamment sur les perspectives de renouvellement de certaines professions médicales, est-il précisé en introduction.

A partir de ces éléments, le conseil d'orientation de l'ONDPS a dégagé des orientations, affinant des préconisations déjà formulées en 2004 et en ajoutant de nouvelles dans la synthèse générale du rapport.

Concernant la régulation de la démographie des professions de santé, l'observatoire demande que les décisions sur le numérus clausus et les quotas de formation dans les professions médicales et paramédicales s'inscrivent dans des plans pluriannuels et qu'elles soient véritablement fondées sur les données démographiques régionales et nationales disponibles.

Il rappelle la nécessité de partager les données statistiques et administratives sur les professionnels de santé pour garantir la veille démographique. Dans ce cadre, il demande la mise en place rapide du répertoire partagé des professions de santé (RPPS) et son extension à l'ensemble des professionnels de santé.

DÉVELOPPER LES COOPÉRATIONS

L'ONDPS insiste par ailleurs sur l'importance de développer les coopérations entre professions de santé, par exemple en permettant aux soignants de faire l'apprentissage de la coopération au cours de leur formation ou encore à travers l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP), qui "peut aussi constituer une occasion de favoriser des modalités plus coopératives des prises en charge des patients".

Parallèlement, l'observatoire demande un bilan des expérimentations de délégation de tâches, "afin que les professionnels de santé puissent en prendre connaissance et débattre des évolutions envisageables". Il estime que c'est aux professionnels d'identifier et de contribuer à faire émerger de nouveaux métiers.

Plus globalement, l'ONDPS estime que le secteur sanitaire doit "tenir compte et travailler avec son environnement", notamment les structures médico-sociales, les familles de patients et les patients eux-mêmes, qui "assurent une part grandissante des soins et du suivi des pathologies".

Concernant les médecins, "il est essentiel de poursuivre et d'approfondir l'état des lieux, spécialité par spécialité, en adoptant une démarche par domaine de santé, afin de définir sans tarder des solutions qui préservent une répartition des ressources médicales permettant la continuité des prises en charge des patients", est-il souligné dans le rapport. L'observatoire préconise également de redéfinir les filières de l'internat et de construire des troncs communs de formation entre les différentes spécialités.

Le rapport revient par ailleurs sur une profession déjà étudiée dans le rapport présenté en 2004 : les infirmiers. Il constate de fortes disparités entre les territoires et les secteurs d'exercice "dont les causes sont insuffisamment appréhendées". "Le pilotage régional des effectifs de cette profession par les quotas de formation s'avère insuffisant pour assurer un maillage satisfaisant du territoire", constate l'ONDPS, qui préconise un suivi régulier des effectifs.

L'ONDPS s'est également penché en 2005 sur la profession de pharmacien d'officine. Il estime nécessaire d'ouvrir un débat avec les pouvoirs publics et les médecins pour réfléchir au développement du rôle de proximité des officinaux, qui se manifeste notamment dans les domaines de la prévention (observance, bon usage du médicament) et du maintien à domicile./cb/mr

(Rapport 2005, synthèse et trois tomes, ONDPS, La documentation française, 50 euros, synthèse disponible sur le site www.sante.gouv.fr/ondps/rapport.htm)

harissa

y a un trucs a prendre pour les iades il faut pas louper l occaze.

keepfighting

[font=Comic sans MS][/font]"L’hétérogénéité des formations pèse sur le positionnement
de certaines professions paramédicales
Comme cela a déjà été souligné, la réorganisation des formations paramédicales, avec
notamment la mise en place de troncs communs et la modularisation des diplômes, a été
présentée par la majorité des professionnels auditionnés comme un gage de reconnaissance
accrue et de meilleur positionnement dans la chaîne du soin.
L’analyse des pratiques de spécialisation des infirmières58 a bien montré également que
l’acquisition de compétences spécifiques,au travers notamment de formations universitaires
– addiction, soins palliatifs, hygiène hospitalière… –, était l’une des voies alternatives d’affirmation
de la profession, dont la seule modalité actuelle de promotion est le passage à l’encadrement
et le renoncement à la clinique."

Se dirigerait on vers un LMD ???? la reconnaissance de notre savoir faire et de notre savoir etre... et d'un statut à sa hauteur...

Jerominus

Méfiance en ce qui concerne la délégation des actes...

On parle de permettre à des SP de pratiquer des actes infirmiers (ce qu'ils font déjà dans certains départements avec l'aval des médecins):aye . Des AS qui auront validées leurs acquis avec l'expérience professionnelle ne pourraient-elles pas valider certains modules de l'IFSI, plutôt? Au moins on serait sûr d'avoir dans les IFSI des personnes vraiment motivées...

A suivre de prés car petit à petit, il se peut que les dérives dégoutent pas mal de professionnels de santé qui ne comprendraient pas pourquoi ils ont dû passer un voire deux concours, se tapaient trois à cinq ans d'études, pour qu'au final on voit se développer des "techniciens sans cervelle" qui savent faire sans forcement comprendre le pourquoi du comment...

Et pourquoi les médecins ne délégueraient-ils pas des actes médicaux à des paramédicaux, tant qu'on y ait???