Accident rarissime à l'hôpital de Creil

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Maxime
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Accident rarissime à l'hôpital de Creil

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Le 23 Octobre 2008 - (APM International) : Après un accident mortel lié à un "coup de feu" d'une bouteille d'oxygène à l'hôpital de Creil, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) reste prudente et attend pour prendre d'éventuelles mesures les résultats de l'enquête judiciaire, mais va néanmoins rapidement faire un rappel des consignes d'utilisation, a-t-on appris auprès de l'agence.

Mardi, un patient du service de neurologie du centre hospitalier de Creil a été brûlé au troisième degré et est décédé à la suite d'un incendie déclenché mardi par la déflagration d'une bonbonne d'oxygène, qui a également brûlé au deuxième degré un médecin et un infirmier.

Interrogé par l'APM, Marc Stoltz, directeur de l'inspection et des établissements de l'Afssaps, précise que pour le moment, l'agence n'a pas diffusé d'alerte ni pris de mesure particulière.

L'oxygène a un statut de médicament, rappelle-t-on, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) concernant le gaz lui-même, la bouteille et le détendeur.

Pour prendre des mesures, par exemple une mesure de retrait, il faudrait "avoir des certitudes sur l'élément en cause". Or, on n'a pour le moment aucune information. Les investigations sur la bouteille, qui sont "du ressort du Parquet", devraient durer plusieurs mois.

L'interrogatoire des personnes qui manipulaient la bouteille d'oxygène -qui sont actuellement hospitalisées- sera également important, de même que la connaissance des informations du fabricant sur la "vie" de la bouteille.

Le problème peut venir de la conception ou la fabrication d'un des éléments, mais aussi de la manutention de la bouteille ou de sa manipulation sur le lieu de l'accident, précise directeur de l'inspection et des établissements.

A ce stade, "nous ne privilégions aucune piste", ajoute-t-il.

Il rappelle qu'il y a en France 450.000 bouteilles d'oxygène médical, utilisées à l'hôpital ou au domicile de certains patients.

Entre 2003 et 2006, il y a eu 10 incidents de type coup de feu -"sur plusieurs millions de manipulations", précise-t-il-, sans conséquence mortelle. Les 10 incidents concernaient le même détendeur et en conséquence, l'Afssaps a mis en place un plan de retrait progressif de ce détendeur, sur la période 2007-2011.

Mais l'incident survenu mardi à Creil concerne une bouteille avec un autre détendeur (il existe quatre fabricants différents de détendeurs), qui n'avait jusqu'à présent pas entraîné de problème. De plus, à ce stade, rien ne permet de dire que c'est le détendeur qui serait en cause.

Un accident de type coup de feu nécessite trois éléments, rappelle Marc Stoltz: une source d'énergie, qui vient de l'ouverture du détendeur, particulièrement si l'ouverture est brusque; un comburant, l'oxygène; un combustible, qui normalement n'est pas présent mais peut être une poussière, une graisse ou un débris de joint.

En 2007, l'Afssaps avait fait un rappel des consignes d'utilisation auprès des utilisateurs de bouteilles d'oxygène médical et "s'apprêtait à refaire" une information, précise le directeur de l'inspection et des établissements. L'accident survenu à Creil va conduire à faire rapidement cette nouvelle information, auprès des professionnels voire plus largement en raison de la présence de bouteilles au domicile de patients.
AFP - La bonbonne d'oxygène qui s'est enflammée mardi à l'hôpital de Creil (Oise), causant la mort d'un patient et brûlant un médecin et un infirmier, a été manipulée "dans les règles de l'art", a assuré la direction de l'hôpital mercredi.

La bonbonne, qui n'a explosé, contrairement à ce qui avait été annoncé mardi, mais a connu un "enflammement", a été ouverte par un médecin très expérimenté et la manoeuvre a été faite "dans les règles de l'art et sans précipitation", selon la direction de l'hôpital, d'après les témoignages recueillis auprès des personnels présents lors du drame.

Un patient de 75 ans, traité au service de neurologie, a été brûlé au troisième degré et est décédé mardi soir, après avoir été admis "dans un état critique" au service de réanimation de l'hôpital.

Un médecin-anesthésiste, âgé de 57 ans, et un infirmier de 38 ans, ont été par ailleurs brûlés au deuxième degré, au moment où le médecin a ouvert la bonbonne.

Les dernières nouvelles sur l'état de santé des deux hommes transférés à l'hôpital Cochin à Paris, sont "rassurantes".

Un visiteur et un autre patient ont également été légèrement blessés lors de l'accident, dont l'origine était encore indéterminée.

Le point faible de ce type de bonbonne est le détendeur qui calcule la pression de l'oxygène, et qui pourrait selon la direction de l'hôpital être à l'origine de l'accident, même s'il est désormais intégré pour éviter toute manipulation.

L'hôpital avait changé de fournisseur de bonbonnes en septembre, mais le matériel retenu avait l'agrément de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). L'hôpital avait alors procédé à un rappel des règles de sécurité dans les services, selon la direction, qui précise qu'il n'y avait jamais eu ce genre d'accident à l'hôpital de Creil.

Parallèlement à l'enquête de police demandée par le parquet de Senlis, une enquête administrative a également été diligentée par l'Afssaps.

La direction de l'hôpital, qui continue d'utiliser les bonbonnes, attend des nouvelles de l'Afssaps sur un éventuel retrait du lot de bonbonnes concerné.
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