Réponse très intéressante de Bruno...
Bruno huet a écrit :a Toulon, il s'agissait d'infirmier DE
Il existe une étude sur les iade en préhospitalier réalisée par Thionville il me semble, mais c'était avant...
Bruno huet a écrit :Les para-médic passent régulièrement un examen de validation en fonction de leurs niveaux de qualification pour pouvoir continuer d'exercer.
Le niveau des urgentistes en France, est il uniforme aujourd'hui dans toutes les UMH ?
Paradoxe du système français, qui se revendique le meilleur, mais qui n'évalue rien.
Il m'est difficile de me prononcer sur l'uniformité du niveau des iade, puisqu'on ne travaille quasiment jamais ensemble, et que je ne m'estime pas apte à évaluer mes collègues. Mais à la louche, tout le monde reconnaît que le niveau des iade est beaucoup plus homogène que celui des ide.
Bruno huet a écrit :Les études Française montraient qu'un nombre important d'urgentistes n'appliquaient pas les recommandations de bonne pratique dans certaines situations et je n'ose pas donner le chiffre qui peut facilement être retrouvé.
Alors là, tout à fait d'accord. En fait, ça n'est pas du tout la même façon de penser des deux côtés de la Grande Flaque. Aux ÉU, on applique des recommandations et on est fier de le faire. Le médecin français rechigne à appliquer les recommandations pour plusieurs raisons :
-il a peur d'être aliéné aux décisions des experts ;
-il considère qu'il est là pour prendre des décisions ;
-il a une haute estime de son sens clinique et de sa capacité à personnaliser le traitement ; combien de fois, sur un ACR, le médecin demande de faire 0,5 mg ou 2 mg d'adrénaline plutôt que 1 mg recommandé ?
-il a une critique très aiguë des recommandations (entendu, entre autre, « quand il y a un protocole d'essai clinique, la part de jeunes médecins peu expérimentés qui incluent des patients est beaucoup plus importante que la part des anciens, donc les résultats des études médicales ne concernent que les débutants parce qu'ils obéissent aux ordres et font les protocoles ») ; etc.
De temps en temps, j'évoque justement l'argument que « si on envoyait un iade avec protocole, il y a de bonnes chances qu'il colle strictement aux recommandations »...
Bruno huet a écrit :Il existe dan le nouveau référentiel de formation un nouvel item qui comprend le bilan fonctionnel et lésionnel réalisé par l'IADE. A cela il faut rajouter les UE spécifiques qui reprend l'ensemble des prises en chage des urgences, etc...
C'est vrai, mais ça n'est pas notre « fond de commerce ». En dehors du bloc, beaucoup d'iade rechignent à dire ce qu'ils pensent d'une situation clinique (j'ai plein d'exemples en tête).
Bruno huet a écrit :[...] on envoie des ambulanciers ou des pompiers réaliser des ECG.
Par chez nous, c'est en projet, et il est probable que ça se fasse. Je ne sais pas quoi en penser puisque ça n'existe pas encore, mais :
-on a des problèmes pour envoyer un médecin avec écg ;
-il est indéniable qu'un bon écg (électrodes au bon endroit, pas de parasites, identification et horodatage) peut aider au diagnostic ; et qu'un mauvais écg peut soit moins bien contribuer au diagnostic, soit induire en erreur, faux positif ou faux négatif ;
-il est probable qu'on fasse, quand ça existera, des interventions pour « soigner l'écg des pompiers », de la même façon qu'on fait régulièrement des interventions pour « soigner les paramètres vitaux et/ou le GCS recueillis par les pompiers ».
Bruno huet a écrit :On confie des patients ayant reçu de la morphine à des secouristes.
Ça n'est pas la morphine qui me pose problème. Bien utilisée et avec les précautions qui vont bien, le risque est nul (enfin, presque nul, en médecine comme en amour, jamais jamais, jamais toujours).
Non, ce qui me pose soucis pour les patients qu'on ne médicalise pas, c'est l'accueil aux urgences. Je pensais qu'un patient qui arrivait avec une « lettre de recommandation » du smur était vu rapidement. En fait, il n'en est rien, sauf si c'est demandé de façon expresse par le médecin régulateur au sénior des urgences. Et du coup, on voit un certain nombre de patients qui n'ont pas besoin d'un transport médicalisé, mais qu'il serait bon de prendre en compte rapidement à leur arrivée aux urgences.
Bruno huet a écrit :On envoie directement le moyen non médicalisé en neurologie dans les suspicions d'AVC afin de ne pas faire perdre des minutes précieuses au patient en envoyant un SMUR.
Eh oui, et ça a été une évolution difficile, mais ça me semble une bonne idée.
Bruno huet a écrit :une étude montrait que plus de 30% des comas hypoglycémies étaient hospitalisés dans la semaine qiui suivait l'épisode
Cette étude m'intéresse, si tu as les références...
Bruno huet a écrit :Tout cela pour dire qu'en fonction de ce qu'on veut aboutir, on ne retient que ce que l'on souhaite démontrer.
Alors là, tout à fait d'accord !!!
Bruno huet a écrit :La réponse n'est pas dans le remplacement des urgentistes par d'autres intervenants mais bien de mettre en adéquation le risque / bénéfice / coût et de savoir si dans notre systéme Français ou une régulation médicale existe, il existe une place intermédiaire entre la réponse secouriste et un SMUR ?
En transport interhospitalier, c'est indéniable. En transport primaire, c'est beaucoup moins évident, mais ça me semble une voie de recherche très intéressante.