Bonjour,
L'essentiel a été dit, mais ce sujet montre qu'il y a beaucoup de confusions.
le Sevo a sa T° critique à 58°, cela veut dire qu'il n'existe plus qu'en phase gazeuse au-dessus de cette T°. Dans ce cas comment se fait-il qu'il se vaporise dans sa cuve qui est bien en dessous de cette T°
Prenez une assiette remplie d'eau à température ambiante, disons 20°C. L'eau se vaporise à cette température, c'est-à-dire qu'elle change d'état, elle passe de l'état liquide à l'état gazeux. On peut constater qu'avec le temps, le niveau d'eau diminue dans l'assiette, ce qui montre bien qu'elle s'est évaporée (ou alors que le chat l'a léchée).
Il y a une confusion entre température d'ébullition, qui est donnée pour une pression, et température critique. Pour l'eau, la température d'ébullition à la pression atmosphérique standard est 100°C. Si vous montez à 300 mètres d'altitude, la pression atmosphérique diminue et la température d'ébullition diminue étalement de 1°C. Il y a donc, pour une pression donnée, une température d'ébullition. Et inversement, pour une température donnée, une pression à laquelle le liquide entre en ébullition (dite « pression de vapeur saturante »).
Pour l'eau, vous connaissez sa température d'ébullition à 1 013,25 hPa (la pression atmosphérique standard), c'est 100°C. Au sommet de l'Everest (8 848 mètres), la pression atmosphérique est de 315 hPa et l'eau entre en ébullition à environ 72°C. Dans un autocuiseur, l'eau est liquide à une température supérieure à 100°C puisque la pression est plus élevée (jusqu'à 118°C à une pression d'environ 1 800 hPa).
La température critique, ou pour utiliser le bon terme, le point critique, c'est la température au-delà de laquelle on ne peut plus avoir de forme liquide. Pour l'eau, c'est 374°C. Au-delà de cette température, l'eau ne peut exister que sous forme gazeuse.
tgneux a écrit :A mon avis, le desflurane est conditionner sous pression dans sa bouteille (ce qui colle avec sa forme et le fait qu'elle soit métallique)
Le problème du desflurane est que sa température d'ébullition est de 23,5°C, proche de la température ambiante. Les cuves le réchauffent à 30°C, et on obtient du desflurane liquide à 2 bar de pression, qui sera délivré directement sous forme gazeuse. Comme ça a été dit, les autres agents anesthésique hallogénés (AAH) sont délivrés par des évaporateurs : le gaz « lèche » l'AAH et emporte avec lui des molécules par évaporation.
Dans sa bouteille de stockage, qui n'est pas toujours en métal, le desflurane ne peut pas s'échapper tout simplement parce que le flacon est fermé. Et il n'est pas entièrement sous forme gazeuse car comme la bouteille est fermée, la pression au-dessus du liquide va empêcher celui-ci d'entrer en ébullition.
tgneux a écrit :[...] au même titre que l'oxygène est liquide dans son obus ou il est maintenu sous pression.
L'oxygène stocké dans les bouteilles ne l'est pas sous forme liquide. C'est un gaz comprimé. Pour obtenir de l'oxygène liquide, il faut le refroidir (-180°C environ). C'est une technique utilisée pour l'oxygène à domicile car son encombrement est très réduit : un litre d'oxygène liquide devient 860 litres d'oxygène gazeux à 20°C.