Yves Benisty a écrit :Faites une comparaison avec un infirmier. Quel infirmier décide des médicaments et des doses sans en référer au médecin ? C’est ce que nous faisons tous les jours. Le métier d’iade est donc une pratique avancée du métier d’infirmier.
Excusez-moi mais il n'y a aucun rapport.
Premièrement car depuis le
Décret n°2017-316 du 10 mars 2017 le champ de compétence dont vous parlez à été élargi, et ce par le remplacement des termes "protocole d'anesthésie" contre actuellement "stratégie d'anesthésie", qui en ces termes légaux reconnaissent notre capacité à gérer les thérapeutiques énoncées au préalable dans la stratégie d'anesthésie, et de les adapter en fonction des besoins physiologiques du patient : adaptation des doses d'EPHEDRINE, réglages du respirateur, etc.
Deuxièmement l'amalgame que vous faites avec les IDE me dérange. La "comparaison" n'est pas à faire. Nous savons très bien qu'entre la pratique et la théorie il y a discordance, certes. C'est là où la place des textes législatifs, des décrets de compétences, et autre rôles propres doivent être continuellement révisés selon moi; d'autant plus que la santé est un secteur en perpétuelle évolution. Mais c'est un autre débat.
Pour ce qui est du terme "pratiques avancées", je pense que là aussi vous mélangez plusieurs choses. En France du moment que l'on aura le préfixe "infirmier(e)", nous serons bridés sur nos pratiques. Et ce par le corps médical Français depuis toujours. Il n'y a qu'à se pencher chez nos voisins anglo-saxons par exemple...
Les IPA ne seront pas des "mini-médecins" mais tout simplement une spécialité infirmière à part entière, limitée à des actes définis, et encadrés par le corps médical.
D'ailleurs, en voici la définition :
« Une infirmière qui exerce en pratique avancée est une infirmière diplômée qui a acquis des connaissances théoriques, le savoir faire nécessaire aux prises de décisions complexes, de même que les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de sa profession. Les caractéristiques de cette pratique avancée sont déterminées par le contexte dans lequel l ’infirmière sera autorisée à exercer » selon la définition du Conseil International des Infirmiers (adoptée en 2008).
En ce sens, nous pouvons dire que nous sommes déjà des sortes d'IPA. Car spécialisés...
Du coup, "se battre" pour une appellation/dénomination me semble quelque peu dénué de sens.
En somme, les discussions actuelles me paraissent plus pertinentes : profession intermédiaire ? Quid des actes techniques à courbe d'apprentissage rapide pouvant être transférés aux IADE (VVC / echo, Blocs péri-nerveux, etc) ? Réactualisation du rôle propre ? Et j'en passe.
Bien évidemment je ne parle pas du travail à faire concernant les formations initiales, continues, et que l'on définisse clairement où se situe le cadre d'étude : universitaire (LMD) ou école dépendante ? Car disons le clairement, nous n'avons pas l'équivalent d'un M2 universitaire pour le moment. Ce qui nous bride en parallèle. Même si l'on voit se dessiner une esquisse d'avenir... Affaire à suivre.
Cordialement.