Grippe A : La polémique du vaccin
Modérateur : Marc
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Mardi dernier, un enfant âgé de 9 ans est décédé quatre jours après s'être fait vacciner contre la grippe H11N1. "Les éléments disponibles à ce jour ne permettent pas d'établir l'origine du décès", indique aujourd'hui l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
L'enfant avait été vacciné contre la grippe A le 4 décembre, avec le vaccin sans adjuvant Panenza ®, produit par le laboratoire Sanofi-Pasteur. Deux jours après sa vaccination, une fièvre et des troubles digestifs importants se sont déclarés. Mardi, l'enfant a été pris en charge par le SAMU à cause d'un malaise sévère et est malheureusement décédé deux heures plus tard suite à un arrêt respiratoire.
Suite à ce décès brutal, sans cause apparente, le parquet de Puy en Velay a ouvert une enquête. Une autopsie a été effectuée, ainsi que des analyses biologiques, afin de comprendre l'origine de ce drame. Selon l'Afssaps, "les résultats de l'autopsie ne sont pas encore disponibles". Mais à ce stade aucun élément ne permet de conclure sur un lien éventuel avec la vaccination. D'après les autorités sanitaires, le cap des 3 millions de Français vaccinés doit être franchi ce week-end. Depuis le mois d'août, le réseau de Groupes régionaux d'observation de la grippe estime que la grippe A a touché au moins 4,6 millions de personnes en France. Au total, 139 malades sont décédés des suites, directes ou non, de la grippe H1N1 depuis le début de l'épidémie.
Sources :
Communiqué de presse de l'Afssaps - 12 décembre 2009
Communiqué de presse de l'Institut national de veille sanitaire - 11 décembre 2009
Bulletin Grog - 9 décembre 2009
L'enfant avait été vacciné contre la grippe A le 4 décembre, avec le vaccin sans adjuvant Panenza ®, produit par le laboratoire Sanofi-Pasteur. Deux jours après sa vaccination, une fièvre et des troubles digestifs importants se sont déclarés. Mardi, l'enfant a été pris en charge par le SAMU à cause d'un malaise sévère et est malheureusement décédé deux heures plus tard suite à un arrêt respiratoire.
Suite à ce décès brutal, sans cause apparente, le parquet de Puy en Velay a ouvert une enquête. Une autopsie a été effectuée, ainsi que des analyses biologiques, afin de comprendre l'origine de ce drame. Selon l'Afssaps, "les résultats de l'autopsie ne sont pas encore disponibles". Mais à ce stade aucun élément ne permet de conclure sur un lien éventuel avec la vaccination. D'après les autorités sanitaires, le cap des 3 millions de Français vaccinés doit être franchi ce week-end. Depuis le mois d'août, le réseau de Groupes régionaux d'observation de la grippe estime que la grippe A a touché au moins 4,6 millions de personnes en France. Au total, 139 malades sont décédés des suites, directes ou non, de la grippe H1N1 depuis le début de l'épidémie.
Sources :
Communiqué de presse de l'Afssaps - 12 décembre 2009
Communiqué de presse de l'Institut national de veille sanitaire - 11 décembre 2009
Bulletin Grog - 9 décembre 2009
- Bruno huet
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grippe
Une interrogation me vient à l'esprit:
On arrive à la fin de la première vague et avec 139 morts on est bien loin des 3000 à 5000 morts de la grippe hivernale des années précédentes.
Même si cela touche en moyenne plus de personne jeune que de vieux n'en avons pas fait un peu trop.
BH
On arrive à la fin de la première vague et avec 139 morts on est bien loin des 3000 à 5000 morts de la grippe hivernale des années précédentes.
Même si cela touche en moyenne plus de personne jeune que de vieux n'en avons pas fait un peu trop.
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Re: grippe
1) Comment faire la part entre ce qui s'est passé et ce qui aurait pu se passer sans mesures d'hygiène (fermeture des classes, recommandations de port de masque et de lavage des mains...) et sans vaccination, en particulier du personnel de santé ?Bruno huet a écrit :On arrive à la fin de la première vague et avec 139 morts on est bien loin des 3000 à 5000 morts de la grippe hivernale des années précédentes.
Même si cela touche en moyenne plus de personne jeune que de vieux n'en avons pas fait un peu trop.
2) La décision de vacciner à grande échelle a du être prise avant la crise sanitaire, à une époque où la grippe appelée alors Mexicaine faisait 5 % de morts.
3) Peut-on se plaindre d'un manque de morts ?
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Re: grippe
En regardant au delà de nos frontières ? En Allemagne par exemple ? Aucune fermeture de classe, aucun délire collectif sur la vaccination... Pas plus de morts outre-Rhin... Après peut-être que c'est différent selon les Lander mais dans le Bade-Wurtemberg où travaille une institutrice que je connais bien, ils sont à 10.000 lieues de notre psychose nationale. L'état d'esprit c'est : "Bah oui c'est sûr, la grippe circule... on se la refile et on renforce notre système immunitaire..."Yves Benisty a écrit :1) Comment faire la part entre ce qui s'est passé et ce qui aurait pu se passer sans mesures d'hygiène (fermeture des classes, recommandations de port de masque et de lavage des mains...) et sans vaccination, en particulier du personnel de santé ?Bruno huet a écrit :On arrive à la fin de la première vague et avec 139 morts on est bien loin des 3000 à 5000 morts de la grippe hivernale des années précédentes.
Même si cela touche en moyenne plus de personne jeune que de vieux n'en avons pas fait un peu trop.
Or je ne penses pas que leurs spécialistes médicaux et responsables politiques soient moins compétents que les notre...
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Re: grippe
Aux États-Unis ? Au Mexique ?kaaron a écrit :En regardant au delà de nos frontières ? En Allemagne par exemple ?
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Re: grippe
Il est clair que pour l'instant le nombre de morts ne reflète pas une pandémie catastrophique même si la population la plus touchée ne semble pas être celle de la grippe hivernale, idem pour les personnes décédées !!Bruno huet a écrit :Une interrogation me vient à l'esprit:
On arrive à la fin de la première vague et avec 139 morts on est bien loin des 3000 à 5000 morts de la grippe hivernale des années précédentes.
Même si cela touche en moyenne plus de personne jeune que de vieux n'en avons pas fait un peu trop.
BH
Mais dans cette histoire, nous n'aurons le fin mot de l'histoire, et encore, qu'une fois la pandémie terminée avec toutes les données épidémiologiques vers le printemps, pas avant !! On pourra dresser un premier bilan.
Quand a savoir qui avait raison de se faire vacciner ou non, nous ne le saurons que d'ici quelques années le temps que les effets indésirables se manifestent ... si il y en a !!!
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Re: grippe
C'est vrai que ces pays ont des conditions de vie similaires aux nôtres...Yves Benisty a écrit :Aux États-Unis ? Au Mexique ?kaaron a écrit :En regardant au delà de nos frontières ? En Allemagne par exemple ?
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Comparer les systemes de santé mexicain et etats uniens avec les notres... drôle d'idée...
peut etre qu'au final les differences réelles tiendront aux niveaux de vie des differents pays touchés et aux inégalités quand à l'accès aux soins.
La tuberculose n'a pas été battue par le BCG mais par la sécu, le chauffage et l'hygiène de vie.
Peut etre que la grippe A tuera effectivement moins dans les pays ou les gens sont moins carencés et peuvent aller voir un medecin si la grippe s'avère plus vicieuse que d'habitude.
maintenant il y a le cout social et c'est sur que la masse d'arret de travail (travailleurs malades, travailleurs avec enfants malades, travailleurs dont l'ecole des enfants est fermée....) peut eventuellement à elle seule justifier une campagne massive de vaccination.
Avec un peu de recul, je me dis quand meme que heureusement que ce virus n'est si dangereux (139 décès pour 4,5 millions de personnes contaminées), parceque autrement le bilan de la vaccination serait assez inquietant, avec seulement 2 milions de personnes vaccinées en 1mois 1/2. Il ya là des leçons à retenir en matière de plan de vaccination rapide et à grande échelle...peut etre meme que des erreurs ont été faites et bien sur on peut compter sur Roselyne pour ntout nous dire avec sa franchise et son honneté habituelle.
Quand à moi, je ne regrette toujpours pas mon choix de non vaccination pour moi et mes enfants, c'est certainement egoiste, mais je prefere prendre le risque d'une grippe à celui d'une vaccination au bazooka.
peut etre qu'au final les differences réelles tiendront aux niveaux de vie des differents pays touchés et aux inégalités quand à l'accès aux soins.
La tuberculose n'a pas été battue par le BCG mais par la sécu, le chauffage et l'hygiène de vie.
Peut etre que la grippe A tuera effectivement moins dans les pays ou les gens sont moins carencés et peuvent aller voir un medecin si la grippe s'avère plus vicieuse que d'habitude.
maintenant il y a le cout social et c'est sur que la masse d'arret de travail (travailleurs malades, travailleurs avec enfants malades, travailleurs dont l'ecole des enfants est fermée....) peut eventuellement à elle seule justifier une campagne massive de vaccination.
Avec un peu de recul, je me dis quand meme que heureusement que ce virus n'est si dangereux (139 décès pour 4,5 millions de personnes contaminées), parceque autrement le bilan de la vaccination serait assez inquietant, avec seulement 2 milions de personnes vaccinées en 1mois 1/2. Il ya là des leçons à retenir en matière de plan de vaccination rapide et à grande échelle...peut etre meme que des erreurs ont été faites et bien sur on peut compter sur Roselyne pour ntout nous dire avec sa franchise et son honneté habituelle.
Quand à moi, je ne regrette toujpours pas mon choix de non vaccination pour moi et mes enfants, c'est certainement egoiste, mais je prefere prendre le risque d'une grippe à celui d'une vaccination au bazooka.
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La tuberculose a été battue, je suis ravi de l'apprendre. Environ 1,7 millions de morts par an dans le monde.manu1973 a écrit :La tuberculose n'a pas été battue par le BCG mais par la sécu, le chauffage et l'hygiène de vie.
Le vaccin n'a pas fait disparaître la tuberculose, mais il a fait disparaître les formes graves (méningite tuberculeuse, en particulier de l'enfant), les formes mortelles, les formes rénales, cardiaques etc.
Mais il est indéniable que l'amélioration des conditions de vie joue un rôle primordial.
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C'est exactement ce que je dis, le BCG n'a pas permit de (quasi) erradiquer la tuberculose, c'est l'augmentation du niveau de vie et l'acces à des conditions de vie, d'hygiene et de soins supérieures. Conditions dont sont bien evidement exclu une grande majorité des habitants des pays pauvres et des habitants pauvres des pays riches.
Pour la grippe ont vaccine à renfort de millions contre un virus relativement peu dangereux, alors que dans le meme temps on laisse se degrader la situation d'un nombre de plus en plus grand, on exclut de plus en plus de personnes des reseaux de soins et de prevention...
La grippe a deja fait 139 morts, mais je suis sur qu'à la fin de l'hiver le froid aura tué plus de personnes....Madame Bachelot peut bien lever les yeux quand on lui en parle, c'est une triste vérité
( http://www.rue89.com/2008/12/30/quand-b ... a-la-radio )
Mais pour ça il n'y a pas de vaccin, on ne peut pas se contenter de faire un gros chèque à nos amis des grands laboratoires humanistes associés, il faut une volonté politique de changer un système...c'est plus compliqué et ça peut facher nos amis si on est ministre du gouvernement actuellement.
Pour la grippe ont vaccine à renfort de millions contre un virus relativement peu dangereux, alors que dans le meme temps on laisse se degrader la situation d'un nombre de plus en plus grand, on exclut de plus en plus de personnes des reseaux de soins et de prevention...
La grippe a deja fait 139 morts, mais je suis sur qu'à la fin de l'hiver le froid aura tué plus de personnes....Madame Bachelot peut bien lever les yeux quand on lui en parle, c'est une triste vérité
( http://www.rue89.com/2008/12/30/quand-b ... a-la-radio )
Mais pour ça il n'y a pas de vaccin, on ne peut pas se contenter de faire un gros chèque à nos amis des grands laboratoires humanistes associés, il faut une volonté politique de changer un système...c'est plus compliqué et ça peut facher nos amis si on est ministre du gouvernement actuellement.
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Par expérience, on sait tous que ce sont les populations qui sont les plus adeptes de la vaccination!Yves Benisty a écrit :Plus de 5 000 nouveaux cas par an (migrants, toxicoman, sdf...)

C'est connu, les SDF se balladent toujours avec leur carnet de vaccination

Comme dit le grand philosophe Jean-Pierre Gauffre: "Mais évidemment, vous n’êtes pas obligé de me croire…"
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Je vois que nous sommes d'accord. La vaccination a permis d'éviter les morts et les handicapés lourds dus aux formes graves (méningite tuberculeuse, tuberculose osseuse). L'amélioration de l'hygiène et des conditions de vie a fait le reste.manu1973 a écrit :C'est exactement ce que je dis, le BCG n'a pas permit de (quasi) erradiquer la tuberculose, c'est l'augmentation du niveau de vie et l'acces à des conditions de vie, d'hygiene et de soins supérieures.
Donc juxtaposer ces deux éléments n'a aucun intérêt, sinon démagogique. Le fait de dépenser des sous dans une campagne de vaccination n'a rien à voir avec la lutte contre les exclusions. Et l'un n'empêche pas l'autre.manu1973 a écrit :[la misère du monde blablabla] Mais pour ça il n'y a pas de vaccin
Bien entendu, il s'agit des populations les plus touchées.Yves Benisty a écrit :Plus de 5 000 nouveaux cas par an (migrants, toxicoman, sdf...)
Tout le monde sait que le bacille de la tuberculose est bien éduqué et si vous croisez un tubard dans le métro, il ne vous arrivera rien, puisque vous vous lavez les mains, vous mangez bien et vous dormez au chaud.Tracrium a écrit :Par expérience, on sait tous que ce sont les populations qui sont les plus adeptes de la vaccination!
Mais bien entendu, vous n'êtes pas obligé de me croire.
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Pour info
Les Echos du 24/12
Effets secondaires : ce qui relève de la responsabilité de l'Etat et de celle des laboratoires
Le Code de la santé publique et la jurisprudence fixent des règles claires.
En termes juridiques, les discours du ministère de la Santé sur la vaccination contre le virus H1N1 peuvent sembler confus. Tout en assurant que « les vaccins sont absolument sûrs », la ministre Roselyne Bachelot précise que la signature demandée aux patients « pour certifier que l'information [sur le vaccin] a été bien donnée » ne constitue en aucun cas « une décharge de responsabilité ». « Bien entendu, si le vaccin est défectueux, la responsabilité des laboratoires est totalement engagée » , ajoute-t-elle. Pourtant, afin de faire face à la « demande de livraison urgente des vaccins sans même avoir pu mener les essais cliniques à leur terme », les laboratoires auraient obtenu de l'Etat « la levée exceptionnelle de leur responsabilité juridique en cas d'effet secondaire inattendu ».
Qui alors est responsable en cas d'effets secondaires dangereux ? « Le mistigri circule de mains en mains pour désigner le ou les débiteurs en cas de dommages liés à la vaccination contre le virus », relève le professeur de droit Nicolas Molfessis : « responsabilité de l'Etat pour risque vaccinal, responsabilité des laboratoires pour produits défectueux ». Difficile à comprendre.
Prouver le lien de causalité
Explications : la jurisprudence et le Code de la santé publique ont fixé des règles claires. Le code distingue les vaccinations obligatoires de celles qui seraient facultatives. Dans le premier cas, la réparation intégrale du préjudice doit être assurée par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, au titre de « la solidarité nationale ». Mais, dans tous les cas, assure le professeur de droit, « le fabricant doit rester responsable en cas de défaut du vaccin ». En d'autres termes, la « levée exceptionnelle » de la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques ne serait pas opposable aux victimes en cas de défaut du vaccin.
Reste cependant aux victimes potentielles de prouver le lien de causalité entre la vaccination et le dommage qu'elles ont subi. Or les jurisprudences administratives et judiciaires ici se rejoignent.
En 2007, le Conseil d'Etat a rendu une série d'arrêts à propos du vaccin contre l'hépatite B et des cas de sclérose en plaques ou de syndrome de Guillain-Barré survenus postérieurement à l'injection. Dans ces décisions, la haute juridiction administrative a raisonné sur le fondement de « présomptions de causalité » en fonction des « circonstances particu-lières » de chaque cas (bref délai ayant séparé l'injonction de l'apparition des premiers symptômes, état de santé général du patient, absence d'antécédents).
La Cour de cassation a suivi le même raisonnement. Le juge s'en remet, lui aussi, dans ce cas, à des « présomptions graves, précises et concordantes ». Les juristes ont ainsi retenu un arrêt récent du 9 juillet 2009, dans lequel une patiente atteinte de sclérose en plaques après une vaccination contre l'hépatite B, s'était vu indem-nisée, notamment au motif, avait dit la Cour, « que la cour d'appel a constaté que le dictionnaire médical Vidal, comme la notice actuelle de présentation du vaccin, fait figurer au nombre des effets secondaires indésirables possibles du produit la poussée de sclérose en plaques, quand la notice de présentation du produit litigieux ne contenait pas cette information ; qu'elle en a exactement déduit que le vaccin présentait le caractère d'un produit défectueux au sens de ce texte ».
VALERIE DE SENNEVILLE, Les Echos
Les Echos du 24/12
Effets secondaires : ce qui relève de la responsabilité de l'Etat et de celle des laboratoires
Le Code de la santé publique et la jurisprudence fixent des règles claires.
En termes juridiques, les discours du ministère de la Santé sur la vaccination contre le virus H1N1 peuvent sembler confus. Tout en assurant que « les vaccins sont absolument sûrs », la ministre Roselyne Bachelot précise que la signature demandée aux patients « pour certifier que l'information [sur le vaccin] a été bien donnée » ne constitue en aucun cas « une décharge de responsabilité ». « Bien entendu, si le vaccin est défectueux, la responsabilité des laboratoires est totalement engagée » , ajoute-t-elle. Pourtant, afin de faire face à la « demande de livraison urgente des vaccins sans même avoir pu mener les essais cliniques à leur terme », les laboratoires auraient obtenu de l'Etat « la levée exceptionnelle de leur responsabilité juridique en cas d'effet secondaire inattendu ».
Qui alors est responsable en cas d'effets secondaires dangereux ? « Le mistigri circule de mains en mains pour désigner le ou les débiteurs en cas de dommages liés à la vaccination contre le virus », relève le professeur de droit Nicolas Molfessis : « responsabilité de l'Etat pour risque vaccinal, responsabilité des laboratoires pour produits défectueux ». Difficile à comprendre.
Prouver le lien de causalité
Explications : la jurisprudence et le Code de la santé publique ont fixé des règles claires. Le code distingue les vaccinations obligatoires de celles qui seraient facultatives. Dans le premier cas, la réparation intégrale du préjudice doit être assurée par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, au titre de « la solidarité nationale ». Mais, dans tous les cas, assure le professeur de droit, « le fabricant doit rester responsable en cas de défaut du vaccin ». En d'autres termes, la « levée exceptionnelle » de la responsabilité des laboratoires pharmaceutiques ne serait pas opposable aux victimes en cas de défaut du vaccin.
Reste cependant aux victimes potentielles de prouver le lien de causalité entre la vaccination et le dommage qu'elles ont subi. Or les jurisprudences administratives et judiciaires ici se rejoignent.
En 2007, le Conseil d'Etat a rendu une série d'arrêts à propos du vaccin contre l'hépatite B et des cas de sclérose en plaques ou de syndrome de Guillain-Barré survenus postérieurement à l'injection. Dans ces décisions, la haute juridiction administrative a raisonné sur le fondement de « présomptions de causalité » en fonction des « circonstances particu-lières » de chaque cas (bref délai ayant séparé l'injonction de l'apparition des premiers symptômes, état de santé général du patient, absence d'antécédents).
La Cour de cassation a suivi le même raisonnement. Le juge s'en remet, lui aussi, dans ce cas, à des « présomptions graves, précises et concordantes ». Les juristes ont ainsi retenu un arrêt récent du 9 juillet 2009, dans lequel une patiente atteinte de sclérose en plaques après une vaccination contre l'hépatite B, s'était vu indem-nisée, notamment au motif, avait dit la Cour, « que la cour d'appel a constaté que le dictionnaire médical Vidal, comme la notice actuelle de présentation du vaccin, fait figurer au nombre des effets secondaires indésirables possibles du produit la poussée de sclérose en plaques, quand la notice de présentation du produit litigieux ne contenait pas cette information ; qu'elle en a exactement déduit que le vaccin présentait le caractère d'un produit défectueux au sens de ce texte ».
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Ces décisions d'injustice sont lamentables. La Cour demande l'avis d'experts quant à la relation de causalité. Les experts, s'appuyant sur des arguments solides et des études scientifiques, concluent à l'absence de relation de cause à effet. La Cour va à l'encontre de la conclusion des experts, alors que c'est le noeud du problème.En 2007, le Conseil d'Etat a rendu une série d'arrêts à propos du vaccin contre l'hépatite B et des cas de sclérose en plaques ou de syndrome de Guillain-Barré survenus postérieurement à l'injection. Dans ces décisions, la haute juridiction administrative a raisonné sur le fondement de « présomptions de causalité »[...].
La Cour de cassation [...] un arrêt récent du 9 juillet 2009, dans lequel une patiente atteinte de sclérose en plaques après une vaccination contre l'hépatite B, s'était vu indemnisée [...]
VALERIE DE SENNEVILLE, Les Echos
Ce genre de jugement illustre très bien la mégalomanie du pouvoir judiciaire. Nul besoin de preuves, la justice est ce que décident les juges.
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Alors que les centres de vaccination ferment ce week-end, la polémique sur le rôle des laboratoires dans la crise enfle encore.
Les centres de vaccination fermeront leurs portes ce week-end. L'état a décidé de lever son dispositif sanitaire exceptionnel mis en place pour une vaste campagne de vaccination qui n'a pas eu le succès espéré. Les actes de vaccination resteront toutefois possibles pour ceux qui le souhaitent à l'hôpital à partir de lundi. En effet, dès février, ce sont 117 établissements de santé qui seront ouverts à la vaccination. Depuis le 26 janvier, déjà 45 d'entre eux accueillent les patients.
Les patients peuvent aussi choisir de se rendre chez leur médecin désormais autorisé à vacciner. À compter du 1er février, les médecins pourront par ailleurs se fournir en vaccins dans les pharmacies d'officine alors que jusqu'à présent ils devaient se fournir auprès des centres de vaccination parfois éloignés de leur cabinet.
des centres déserts
Les autorités sanitaires se sont rendues à l'évidence : les centres étaient déserts. Avec la fin du pic épidémique (et même avant) les Français ne se rendaient plus dans les gymnases pour recevoir le vaccin.
Le bilan de cette crise sanitaire ressemble à un fiasco d'organisation. Mais pouvait-il en être autrement ?
La plus grosse erreur tenait au choix de l'organisation des soins dans des milliers de centres à travers la France. Court-circuitant la médecine de ville, ce dispositif n'a pas plu aux Français qui devaient faire la queue parfois deux heures, notamment à Marseille et Paris. Il fallait en plus attendre l'arrivée du fameux bon de vaccination pour pouvoir y aller. C'était le message qui était donné par les médecins orienteurs dans les centres. Sauf que Roselyne Bachelot, le jour même dans les médias, disait aux Français de s'y rendre même sans coupon… Messages contradictoires, manque de confiance dans l'appareil de vaccination, les patients ont boudé les centres .
Face à ce demi-succès, a surgi ensuite la polémique sur le nombre trop important de doses de vaccins commandés par la France. D'un autre côté, si les centres avaient manqué de vaccins, la ministre de la Santé aurait également été montrée du doigt. à tous les coups on perd…
Deuxième vague de grippe
Pour l'heure, le Comité technique de vaccination encourage toujours la vaccination pour les personnes à risques et les professionnels de santé « car une deuxième vague épidémiologique n'est pas exclue ». Cette semaine, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a recensé quatre nouveaux cas de réactions graves au vaccin, dont une rechute d'une leucémie et un cas de mort subite.
Les labos pointés du doigt
Le scandale sur le rôle des laboratoires pharmaceutiques auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse de gonfler. Cette semaine, le Conseil de l'Europe a voulu faire toute la lumière sur les liens supposés entre l'OMS et les grands laboratoires. Les parlementaires européens ont ainsi auditionné hier le docteur Keiji Fukuda, conseiller spécial de la directrice de l'OMS sur la pandémie grippale, et Luc Hessel, représentant le groupe de fabricants européens de vaccins. Ces derniers ont rejeté en bloc les accusations d'influence portées à leur encontre.
En substance, les scientifiques ne nient pas les liens qu'ils peuvent avoir avec les laboratoires mandatés sur la grippe A. Mais a contrario, ils estiment qu'ils ne perdent en rien leur indépendance d'esprit.
Un avis que ne partagent pas les sénateurs du groupe communiste et du Parti de gauche. Ceux-ci ont demandé la création d'une commission d'enquête. Objectif : « faire toute la transparence sur les éléments d'informations délivrés aux gouvernants par les experts, leur indépendance et les éventuelles incidences des possibles conflits d'intérêts dans la prise de décision des pouvoirs publics ».
À noter qu'une première commission d'enquête parlementaire avait été récemment réclamée par Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, cette fois sur la gestion de la campagne de vaccination.
Dans les deux cas, l'OMS et le Ministère de la Santé sont sur la sellette.
Source : 20 minutes
Les centres de vaccination fermeront leurs portes ce week-end. L'état a décidé de lever son dispositif sanitaire exceptionnel mis en place pour une vaste campagne de vaccination qui n'a pas eu le succès espéré. Les actes de vaccination resteront toutefois possibles pour ceux qui le souhaitent à l'hôpital à partir de lundi. En effet, dès février, ce sont 117 établissements de santé qui seront ouverts à la vaccination. Depuis le 26 janvier, déjà 45 d'entre eux accueillent les patients.
Les patients peuvent aussi choisir de se rendre chez leur médecin désormais autorisé à vacciner. À compter du 1er février, les médecins pourront par ailleurs se fournir en vaccins dans les pharmacies d'officine alors que jusqu'à présent ils devaient se fournir auprès des centres de vaccination parfois éloignés de leur cabinet.
des centres déserts
Les autorités sanitaires se sont rendues à l'évidence : les centres étaient déserts. Avec la fin du pic épidémique (et même avant) les Français ne se rendaient plus dans les gymnases pour recevoir le vaccin.
Le bilan de cette crise sanitaire ressemble à un fiasco d'organisation. Mais pouvait-il en être autrement ?
La plus grosse erreur tenait au choix de l'organisation des soins dans des milliers de centres à travers la France. Court-circuitant la médecine de ville, ce dispositif n'a pas plu aux Français qui devaient faire la queue parfois deux heures, notamment à Marseille et Paris. Il fallait en plus attendre l'arrivée du fameux bon de vaccination pour pouvoir y aller. C'était le message qui était donné par les médecins orienteurs dans les centres. Sauf que Roselyne Bachelot, le jour même dans les médias, disait aux Français de s'y rendre même sans coupon… Messages contradictoires, manque de confiance dans l'appareil de vaccination, les patients ont boudé les centres .
Face à ce demi-succès, a surgi ensuite la polémique sur le nombre trop important de doses de vaccins commandés par la France. D'un autre côté, si les centres avaient manqué de vaccins, la ministre de la Santé aurait également été montrée du doigt. à tous les coups on perd…
Deuxième vague de grippe
Pour l'heure, le Comité technique de vaccination encourage toujours la vaccination pour les personnes à risques et les professionnels de santé « car une deuxième vague épidémiologique n'est pas exclue ». Cette semaine, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a recensé quatre nouveaux cas de réactions graves au vaccin, dont une rechute d'une leucémie et un cas de mort subite.
Les labos pointés du doigt
Le scandale sur le rôle des laboratoires pharmaceutiques auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse de gonfler. Cette semaine, le Conseil de l'Europe a voulu faire toute la lumière sur les liens supposés entre l'OMS et les grands laboratoires. Les parlementaires européens ont ainsi auditionné hier le docteur Keiji Fukuda, conseiller spécial de la directrice de l'OMS sur la pandémie grippale, et Luc Hessel, représentant le groupe de fabricants européens de vaccins. Ces derniers ont rejeté en bloc les accusations d'influence portées à leur encontre.
En substance, les scientifiques ne nient pas les liens qu'ils peuvent avoir avec les laboratoires mandatés sur la grippe A. Mais a contrario, ils estiment qu'ils ne perdent en rien leur indépendance d'esprit.
Un avis que ne partagent pas les sénateurs du groupe communiste et du Parti de gauche. Ceux-ci ont demandé la création d'une commission d'enquête. Objectif : « faire toute la transparence sur les éléments d'informations délivrés aux gouvernants par les experts, leur indépendance et les éventuelles incidences des possibles conflits d'intérêts dans la prise de décision des pouvoirs publics ».
À noter qu'une première commission d'enquête parlementaire avait été récemment réclamée par Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, cette fois sur la gestion de la campagne de vaccination.
Dans les deux cas, l'OMS et le Ministère de la Santé sont sur la sellette.
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