L'IADE et le monitorage de la décurarisaton
Auteur : CHAPPARD Damien
[TIP] Monitorage de la décurarisation
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Intéressant comme tout votre TIP..
Mais enfin, je me trouve au bloc devant un problème majeur concernant la décurarisation, le manque de fiabilité des appareils de mesure qui, à cinq minutes près ne donnent pas les mêmes valeurs.
De plus, nous nous retrouvons face à de faux positifs, des gens décurarisés que le curamètre trouve curarisé. (Soyons honnête, je n'ai pas constaté le contraire)
Ce manque de fiabilité dont il aurait fallut, peut-être faire état dans ce gros travail que vous avez fourni, est décourageant.
d'où vient-il ?
Je crois pouvoir dire, en parlant d'elle, que l'ensemble des IADE de notre bloc a une confiance relative en nos appareils.
Les accéléromètres, d'une marque à l'autre, ont des défauts majeurs. A qui se fier ? A quel matériel ?
Vous avez prudemment évité ce sujet en partant du principe premier : les appareils sont fiables homologués et présentent le marquage CE. Et bien je peux vous affirmer que non, ils ne sont pas fiables, la pratique le montre.
Ils ne tiennent pas compte ni de l'âge du patient, ni de sa sensibilité propre, ni d'éventuelles pathologies faussant les réponses. Le nerf, ainsi, a été standardisé et est considéré comme ayant une réponse identique quelque soit l'individu. J'ai soulevé ce problème à un représentant qui a été bien ennuyé pour me répondre.. Et qui a reconnu que la fiabilité des appareils était différente d'une marque à l'autre.
De plus, la réalisation d'un TOF ou d'un DBS doit se faire dans des conditions standardisée et réalisé de façon précise.
Hors, il n'est pas toujours simple, loin de la, de faire ces mesures sous des champs opératoires en sortie de bloc.
Reste la salle de réveil, oui bien sur...
Vous partez d'un postulat :
Tant de personnes présentent un taux de curarisation incompatible avec une survie normale, poétiquement je dirais au retour à la conscience.
Ne jetez vous pas a charrue avant les bœufs !
Nous réveillons environ 4800 patients par année Il est extrêmement rare voir que nous devions ré intuber un patient curarisé. Je dirais même que sur les 5 dernières années, cela ne nous est jamais arrivé. A contrario, certains l'ont été pour des relargages de morphinique et cette morphine m'inquiète bien plus en salle de réveil que les curares. Ainsi le couple morphine-benzodiazépine est redoutable.
Oui, le TOF peut se heurter à l'expérience plus qu'à la résistance au changement dont vous parlez fort bien.
J'ai travaillé aussi bien en cliniques que des centres hospitaliers, et bien cette expérience montre que l'urgence est de vider le plus rapidement les salles de réveil. Ainsi lors d'un congrès un anesthésiste répondant à une question que je lui posais, me répondit : "Vous ne croyez pas tout de même que je vais emboliser la salle de réveil avec des patients qui pourraient aller en chambre. "
Stupéfaction de ma part !!!! devant tant de monde, un congrès !!!
Ou est l'honnêteté dans cette réponse ?
Comprenons-nous bien, je ne suis pas "contre" la mesure de la décurarisation, je la pratique d'ailleurs tous les jours puisque nos patients sont systématiquement monitorés, simplement comme mes camarades, nous sommes tentés de relativiser les mesures et les raisons qui nous poussent à décurariser un patient.
Je demande simplement qu'on me fournisse un appareil fiable et pas simplement "indicateur" d'une curarisation et qu'on soit honnête dans la façon d'interpréter les résultats.
Au fond, je considère l'aide apportée par nos TOF de la même façon que l'interprétation d'un sous ou sus décalage sur un simple scoPe.
L'ennui c'est que si avec le scope on peut confirmer par l'ECG, il n'en est pas de même avec le TOF.
Tout monitorage doit et je me permets de le mettre en "gros" être confronté à la clinique.
Ce principe, de base en anesthésie, fondamental lorsqu'on remarque la quantité d'erreurs donnée par les écrans ne doit pas être oublié.
Hier, sur le scope, en cours d'intervention, un sus décalage se présente.
J'alerte le MAR qui convient d'un problème. Je bidouille alors les filtres du scope, revient à ma courbe et m'aperçois qu'il n'y a plus de sus décalage...
Par sécurité, nous réalisons en SSPI un ECG de contrôle qui ne montrera rien, heureusement pour le patient !
Et combien d'écrans bien pensants de respirateur nous prouvent par A + B qu'il y a de l'Halothane dans le circuit alors que nous n'avons jamais utilisé cet éther dans notre service.
Et la mesure de la SAO² ! alors la, c'est formidable car on sait bien qu'une simple maladie de Raynaud, une vasoconstriction passagère ou bien d'autres causes peuvent fausser les mesures et engendrer des interprétations surprenantes.
Des exemples comme ceux-la, je pourrais en trouver des dizaines, faire un livre même sur le sujet, mais bon, sans ré écrire la bible, soyons raisonnable et continuons de garder notre libre arbitre et évitons l'assujettissement solennel et dévot à cette électronique aléatoire, aux résultats plus que douteux.
Remarquez qu'il est bien plus simple et convenant d'éluder le sujet et surtout beaucoup plus prudent.
vous parlez, à juste titre de la résistance au changement des personnels, notamment les plus anciens. Je m'amuse beaucoup à voir des personnes sortant de l'école d'IADE, se précipiter sur tout ce qui est nouveau avec une grâce ineffable, une naïveté touchante et une confiance absolue dans l'avenir, pensant ainsi se démarquer des plus anciens incapables ou peu capables d'accepter la nouveauté. (D'ailleurs, il est temps que tous les anciens quittent le ring, ils sont tous dépassés)
La mesure du TOF n'est pas une nouveauté, je vous l'accorde, mais permettez-moi d'avoir sur le sujet un peu de recul.
A part cela, vous avez réalisé un gros travail dont j'ai apprécié la lecture et conforme à la pensée actuelle.
C'est bien vous avez eu raison car si vous aviez abordé les sujets ci-dessus cités, vous vous seriez alors cassé la gueule proprement !
Mais enfin, je me trouve au bloc devant un problème majeur concernant la décurarisation, le manque de fiabilité des appareils de mesure qui, à cinq minutes près ne donnent pas les mêmes valeurs.
De plus, nous nous retrouvons face à de faux positifs, des gens décurarisés que le curamètre trouve curarisé. (Soyons honnête, je n'ai pas constaté le contraire)
Ce manque de fiabilité dont il aurait fallut, peut-être faire état dans ce gros travail que vous avez fourni, est décourageant.
d'où vient-il ?
Je crois pouvoir dire, en parlant d'elle, que l'ensemble des IADE de notre bloc a une confiance relative en nos appareils.
Les accéléromètres, d'une marque à l'autre, ont des défauts majeurs. A qui se fier ? A quel matériel ?
Vous avez prudemment évité ce sujet en partant du principe premier : les appareils sont fiables homologués et présentent le marquage CE. Et bien je peux vous affirmer que non, ils ne sont pas fiables, la pratique le montre.
Ils ne tiennent pas compte ni de l'âge du patient, ni de sa sensibilité propre, ni d'éventuelles pathologies faussant les réponses. Le nerf, ainsi, a été standardisé et est considéré comme ayant une réponse identique quelque soit l'individu. J'ai soulevé ce problème à un représentant qui a été bien ennuyé pour me répondre.. Et qui a reconnu que la fiabilité des appareils était différente d'une marque à l'autre.
De plus, la réalisation d'un TOF ou d'un DBS doit se faire dans des conditions standardisée et réalisé de façon précise.
Hors, il n'est pas toujours simple, loin de la, de faire ces mesures sous des champs opératoires en sortie de bloc.
Reste la salle de réveil, oui bien sur...
Vous partez d'un postulat :
Tant de personnes présentent un taux de curarisation incompatible avec une survie normale, poétiquement je dirais au retour à la conscience.
Ne jetez vous pas a charrue avant les bœufs !
Nous réveillons environ 4800 patients par année Il est extrêmement rare voir que nous devions ré intuber un patient curarisé. Je dirais même que sur les 5 dernières années, cela ne nous est jamais arrivé. A contrario, certains l'ont été pour des relargages de morphinique et cette morphine m'inquiète bien plus en salle de réveil que les curares. Ainsi le couple morphine-benzodiazépine est redoutable.
Oui, le TOF peut se heurter à l'expérience plus qu'à la résistance au changement dont vous parlez fort bien.
J'ai travaillé aussi bien en cliniques que des centres hospitaliers, et bien cette expérience montre que l'urgence est de vider le plus rapidement les salles de réveil. Ainsi lors d'un congrès un anesthésiste répondant à une question que je lui posais, me répondit : "Vous ne croyez pas tout de même que je vais emboliser la salle de réveil avec des patients qui pourraient aller en chambre. "
Stupéfaction de ma part !!!! devant tant de monde, un congrès !!!
Ou est l'honnêteté dans cette réponse ?
Comprenons-nous bien, je ne suis pas "contre" la mesure de la décurarisation, je la pratique d'ailleurs tous les jours puisque nos patients sont systématiquement monitorés, simplement comme mes camarades, nous sommes tentés de relativiser les mesures et les raisons qui nous poussent à décurariser un patient.
Je demande simplement qu'on me fournisse un appareil fiable et pas simplement "indicateur" d'une curarisation et qu'on soit honnête dans la façon d'interpréter les résultats.
Au fond, je considère l'aide apportée par nos TOF de la même façon que l'interprétation d'un sous ou sus décalage sur un simple scoPe.
L'ennui c'est que si avec le scope on peut confirmer par l'ECG, il n'en est pas de même avec le TOF.
Tout monitorage doit et je me permets de le mettre en "gros" être confronté à la clinique.
Ce principe, de base en anesthésie, fondamental lorsqu'on remarque la quantité d'erreurs donnée par les écrans ne doit pas être oublié.
Hier, sur le scope, en cours d'intervention, un sus décalage se présente.
J'alerte le MAR qui convient d'un problème. Je bidouille alors les filtres du scope, revient à ma courbe et m'aperçois qu'il n'y a plus de sus décalage...
Par sécurité, nous réalisons en SSPI un ECG de contrôle qui ne montrera rien, heureusement pour le patient !
Et combien d'écrans bien pensants de respirateur nous prouvent par A + B qu'il y a de l'Halothane dans le circuit alors que nous n'avons jamais utilisé cet éther dans notre service.
Et la mesure de la SAO² ! alors la, c'est formidable car on sait bien qu'une simple maladie de Raynaud, une vasoconstriction passagère ou bien d'autres causes peuvent fausser les mesures et engendrer des interprétations surprenantes.
Des exemples comme ceux-la, je pourrais en trouver des dizaines, faire un livre même sur le sujet, mais bon, sans ré écrire la bible, soyons raisonnable et continuons de garder notre libre arbitre et évitons l'assujettissement solennel et dévot à cette électronique aléatoire, aux résultats plus que douteux.
Remarquez qu'il est bien plus simple et convenant d'éluder le sujet et surtout beaucoup plus prudent.
vous parlez, à juste titre de la résistance au changement des personnels, notamment les plus anciens. Je m'amuse beaucoup à voir des personnes sortant de l'école d'IADE, se précipiter sur tout ce qui est nouveau avec une grâce ineffable, une naïveté touchante et une confiance absolue dans l'avenir, pensant ainsi se démarquer des plus anciens incapables ou peu capables d'accepter la nouveauté. (D'ailleurs, il est temps que tous les anciens quittent le ring, ils sont tous dépassés)
La mesure du TOF n'est pas une nouveauté, je vous l'accorde, mais permettez-moi d'avoir sur le sujet un peu de recul.
A part cela, vous avez réalisé un gros travail dont j'ai apprécié la lecture et conforme à la pensée actuelle.
C'est bien vous avez eu raison car si vous aviez abordé les sujets ci-dessus cités, vous vous seriez alors cassé la gueule proprement !