tiboy76 a écrit :Travaillant dans l'un des établissements visés par l'ONI, je tiens à apporter quelques précisions.
Les 2 AS qui travaillent au bloc ont près de 25 ans d'expérience dans ce domaine.
Oui, et alors ? Ça n'en reste pas moins de l'exercice illégal du métier d'infirmier.
Il en va ainsi à chaque fois qu'on établit une réglementation : il y a un avant et un après. Avant que n'existe le permis de conduire, les conducteurs conduisaient sans permis. Une fois qu'on a créé le permis de conduire, tous les conducteurs, y compris ceux qui conduisaient depuis des années, sont tenus d'être titulaires du permis de conduire.
tiboy76 a écrit :[...] font également des aides-opératoires (en toute légalité suite à la VAE mise en place vers 2004-2005 je crois).
Il ne s'agit pas
stricto sensu d'une VAE mais d'une loi passée en 1999 dans les diverses mesures d'ordre social contenues dans la loi sur les 35 heures. À l'époque, dans une belle unité droite/gauche, suit au lobbying des chirurgiens, l'Assemblée nationale avait prévu de légaliser par un examen ces pratiques d'un autre siècle (la secrétaire du chirurgien qui faisait l'aide opératoire). Il était prévu d'organiser un examen de validation des connaissances, et ça ne devait concerner que des personnes qui exerçaient à l'époque. Comme bien souvent, les décrets d'application ont traîné. Quand on a commencé à élaborer l'examen, il était évident que c'était une mascarade. Les questions étaient à la portée d'un gamin (dans le genre "entre deux opérations, le chirurgien 1) se lave les mains et change de gants. 2) se lave les gants. 3) Se lave les mains et retourne ses gants pour utiliser l'autre côté").
En fait, on est passé d'une situation d'illégalité à une situation de flou juridique. Les chirurgiens (mais pas seulement) en ont profité pour faire ce qu'ils savent le mieux faire : ce qu'ils veulent.
À l'époque, en 1999, j'avais tenté de remuer le monde pour éviter que ce texte ne passe. J'ai eu des réponses molles, les ibode me disaient que dans leur établissement ça n'arriverait pas, ou se demandaient de quoi je me mêlais, et les iade me disaient que c'était un problème d'ibodes. Ce qui nous ramène à un grand classique, un texte de Martin Niemöller (1892-1984), toujours d'actualité :
Martin Niemöller, dans sa grande sagesse, a écrit :
« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.
Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »
tiboy76 a écrit :Mais ces 2 AS expérimentées, fallait-il les reclasser en service sachant qu'elles sont aides-opératoires également ?
Oui. Les AS peuvent exercer leur métier de mille et une façons. Pourquoi ne pas utiliser leurs compétences en les reclassant en stérilisation ?
tiboy76 a écrit :Il ne s'agit ni plus ni moins qu'une tentative d'un "Ordre" moribond d'exister.
Vous vous trompez de cible. Contre qui faut-il lutter, contre celui qui alimente l'incendie, ou contre celui qui crie « Au feu ! » ?