13ème législature Question N° : 73056 de M. Jean-Jacques Candelier ( Gauche démocrate et républicaine - Nord ) Question écrite
Ministère interrogé > Santé et sports Ministère attributaire > Santé et sports
Rubrique > professions de santé Tête d'analyse > infirmiers anesthésistes Analyse > carrière
Question publiée au JO le : 02/03/2010 page : 2295

Texte de la question
M. Jean-Jacques Candelier interroge Mme la ministre de la santé et des sports sur les préoccupations exprimées par les infirmiers anesthésistes diplômés d'État (IADE). L'infirmier anesthésiste est le collaborateur direct du médecin. Une fois l'induction effectuée par l'anesthésiste, la surveillance de l'anesthésie est le plus souvent déléguée à l'IADE. Cette profession réclame depuis plusieurs années la reconnaissance de ses compétences et une véritable revalorisation salariale. Au regard de leurs responsabilités importantes, de leur niveau de formation et des salaires supérieurs dans des professions comme les infirmiers du bloc opératoire, il lui demande de bien vouloir revaloriser la grille indiciaire des IADE.

Yves BUR
Député du Bas Rhin PARIS, le 06 avril 2010

Monsieur,
Votre courriel concernant la reconnaissance de la profession d'IADE m'est bien parvenu.
J'en ai pris connnaissance avec attention.
Je ne manquerai d'utiliser les éléments que vous m'avez ainsi communiqués dans le cadre de mes responsabilités parlementaires, notament dans mes discussions avec le ministère. Déjà saisi, j'ai posé une question écrite à ce sujet dont je vous adresse, ci-joint, une copie.
Cependant il convient de souligner que le dispositif que vous contestez résulte d'un accord, lui même aboutissement d'un dialogue social. Suspendre la procédure et lier la mise en oeuvre de ces mesures au débat qui va s'engager sur les retraites ne me paraît donc pas nécessaire. Il sera loisible, en fonction des décisions qui seront prises, d'apporter des correctifs à votre situation.
Par ailleurs, si vous mentionnez l'écart des revalorisations en fin de carrière, il conviendrait de citer également l'écart en débutr de carrière: 2879€ pour un IADE et 2118€ pour un IDE.
Restant à votre écoute, je vous prie de.....

Yves BUR

Emmanuel PION
IADE CHU CAEN
14 rue du BAC DU PORT
14970 Benouville A Monsieur Yves BUR, député du BAS RHIN,


Monsieur le député,
Je vous remercie de votre courrier et de la question au gouvernement n°3266
publiée par vos soins au JO le 23 mars 2010.

Cependant, je tiens à vous faire connaître l'indignation que soulève en moi
certains de vos propos. Vous qualifiez le dispositif (protocole du 02 février
2010 et article 30 de la loi pour le dialogue sociale) d'aboutissement d'un long
"dialogue social". Je tiens à vous rappeler que si des organisations syndicales
ont pu être à un moment ou un autre concertées, aucune n'a signé ce protocole
dans son entier (à l'exception d'un syndicat de cardes hospitaliers, ultra
minoritaire et représentant une catégorie de personnels très valorisés par le
dit accord.)
la quasi totalité de la profession d'IADE s'est mise en grève pendant 2 journées
au mois de mars, une pétition a recueillie 2500 signatures d'IADE en moins d'une
semaine ( http://www.blouseblanche.fr/). Un fort mouvement de grève se profile
à l'horizon, alors de grâce, je vous prie de bien vouloir nous épargner de ce
refrain de concertation préalable.
Il n'y a pas eu de concertation avec la base de la profession, et l'ensemble de
la profession se sent méprisée,et humiliée par ce protocole. Votre gouvernement
nous provoque et nous pousse à des retranchements ultimes dont les patients
paieront les conséquences en cas de durciissement de la contestation.

Par ailleurs, vous vous égarez en me donnant des chiffres complétements érronés
concernant les salaires des IADE débutants versus les salaires des IDE
débutants, je vous cite :
"par ailleurs, si vous mentionnez l'écart des revalorisations en fin de
carrière, il conviendrait de citer également l'écart en début de carrière: 2879
euros pour un IADE et 2118 euros pour un IDE".

Je ne peux qu'imaginer qu'une telle contre vérité est le fruit de votre
méconnaissance de la réalité....pour mémoire :
(source http://www.syndicat-infirmier.com/Salai ... s-a-l.html)

Traitement d'une infirmière de classe normale :
1.484 euros (indice 324, échelon 2 qui dure 2 ans)
1.566 euros (indice 343, échelon 3 qui dure 3 ans)
1.670 euros (indice 367, échelon 4 qui dure 3 ans)
1.770 euros (indice 390, échelon 5 qui dure 4 ans)
1.882 euros (indice 416, échelon 6 qui dure 4 ans)
2.012 euros (indice 446, échelon 7 qui dure 4 ans)
2.164 euros (indice 481, échelon 8 qui dure jusqu'à la retraite)
Traitement d'une infirmière de classe supérieure :
1.861 euros (indice 411, échelon 1 qui dure 2 ans)
1.995 euros (indice 442, échelon 2 qui dure 2 ans)
2.099 euros (indice 466, échelon 3 qui dure 3 ans)
2.203 euros (indice 490, échelon 4 qui dure 3 ans)
2.311 euros (indice 515, échelon 5 qui dure 4 ans)
2.393 euros (indice 534, échelon 6 qui dure jusqu'à la retraite)

Traitement d'une infirmière anesthésiste de classe normale :
1.670 euros (indice 367, échelon 1 qui dure 1 an)
1.787 euros (indice 394, échelon 2 qui dure 2 ans)
1.869 euros (indice 413, échelon 3 qui dure 3 ans)
1.978 euros (indice 438, échelon 4 qui dure 3 ans)
2.077 euros (indice 461, échelon 5 qui dure 4 ans)
2.190 euros (indice 487, échelon 6 qui dure 4 ans)
2.315 euros (indice 516, échelon 7 qui dure 4 ans)
2.437 euros (indice 544, échelon 8 qui dure jusqu'à la retraite)
Traitement d'une infirmière anesthésiste de classe supérieure :
2.047 euros (indice 454, échelon 1 qui dure 2 ans)
2.168 euros (indice 482, échelon 2 qui dure 2 ans)
2.251 euros (indice 501, échelon 3 qui dure 2 ans)
2.350 euros (indice 524, échelon 4 qui dure 3 ans)
2.437 euros (indice 544, échelon 5 qui dure 3 ans)
2.532 euros (indice 566, échelon 6 qui dure 3 ans 1/2)
2.697 euros (indice 604, échelon 7 qui dure jusqu'à la retraite)

J'illustrerai mon propos avec un exemple, le mien...:
Infirmier en service de réanimation, mon salaire du mois d'aout 2006 (avant mon
entrée en école d'IADE) était de 1806,76 euros.
IADE depuis le 01 10 2008, mon salaire du mois de JANVIER 2010 était de 1943,09
euros.
Une augementation de 137 euros en 51 mois, après une formation de 24 mois, en
exerçant un travail dans lequel la responsabilité de mes gestes et actes est
permanente, la moindre erreur pouvant s'avérer fatale pour le patient dont je
suis chargé, en collaboration avec le Médecin anesthésiste, d'assurer la
préparation, l'induction, la surveillance et le réveil d'actes anesthésiques
hautement à risques, et ce parfois même en l'absence du Médecin Anesthésiste.

Nous sommes bien loin des 2879 euros en début de carrière que vous me lancez en
fin de courrier, avec une élégance remarquable.
Notre problème de revalorisation ne tient peut être qu'à ce fait, les hommes
politiques ne connaissent pas vraiment les dossiers lorsqu'ils se chargent de
voter les lois.
Mon métier ne m'accorde pas de droit à l'erreur, j'aimerai qu'il en soit ainsi
du votre lorsque vous votez des textes qui engagent ma vie professionnelle pour
des décénnies.
je vous remercierai donc à l'avenir de prendre le temps de consulter les
grilles indiciaires de la fonction publique avant d'essayer de "tacler" une
personne qui ne vous écrit que pour essayer de faire faire valoir une
reconnaissance légitime.

restant à votre écoute et espérant que ces rectificatifs vous permettront
d'appréhender avec plus de justesse notre problématique actuelle,je vous prie
Monsieur de bien vouloir agréer l'expression de mes salutations.

Emmanuel PION

Maxime a écrit :Joli :)


Ca marche aussi avec les députés !

manu 1973 a écrit :Par ailleurs, vous vous égarez en me donnant des chiffres complétements érronés concernant les salaires des IADE débutants versus les salaires des IDE débutant...

Bur a écrit :"par ailleurs, si vous mentionnez l'écart des revalorisations en fin de carrière, il conviendrait de citer également l'écart en début de carrière: 2879euros pour un IADE et 2118 euros pour un IDE".

manu 1973 a écrit :Nous sommes bien loin des 2879 euros en début de carrière que vous me lancez en fin de courrier, avec une élégance remarquable.
Notre problème de revalorisation ne tient peut être qu'à ce fait, les hommes politiques ne connaissent pas vraiment les dossiers lorsqu'ils se chargent de voter les lois.
Mon métier ne m'accorde pas de droit à l'erreur, j'aimerai qu'il en soit ainsi du votre lorsque vous votez des textes qui engagent ma vie professionnelle pour des décénnies.
Je vous remercierai donc à l'avenir de prendre le temps de consulter les grilles indiciaires de la fonction publique avant d'essayer de "tacler" une personne qui ne vous écrit que pour essayer de faire faire valoir une reconnaissance légitime.

manu1973 a écrit :Nous sommes bien loin des 2879 euros en début de carrière que vous me lancez en
fin de courrier, avec une élégance remarquable.
Notre problème de revalorisation ne tient peut être qu'à ce fait, les hommes
politiques ne connaissent pas vraiment les dossiers lorsqu'ils se chargent de
voter les lois.
Mon métier ne m'accorde pas de droit à l'erreur, j'aimerai qu'il en soit ainsi
du votre lorsque vous votez des textes qui engagent ma vie professionnelle pour
des décénnies.
je vous remercierai donc à l'avenir de prendre le temps de consulter les
grilles indiciaires de la fonction publique avant d'essayer de "tacler" une
personne qui ne vous écrit que pour essayer de faire faire valoir une
reconnaissance légitime.

Mr HENRY Samuel le 8/04/2010
4 av du maréchal Foch
33500 Libourne

Monsieur le député,

J'ai bien reçu votre courrier, notamment la question écrite adressée à Mme la ministre de la santé et des sports.

Vous soulignez dans votre courrier que le protocole d'accord sur l'intégration dans la catégorie A de la fonction publique hospitalière des infirmiers est l'aboutissement d'un dialogue social résultant d'un accord. Hors à ma connaissance seul le Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH) à signer dans son intégralité ce protocole, je souligne par ailleurs sa faible representativité soit 0.98%. Accord rejeté en bloc par la CGT et la CFDT.
Au vu de l'inégalité de traitement dont font l'objet les infirmiers anesthésites il est clairement nécessaire, je vous l'accorde, d'apporter des correctifs à notre situation.

Pour ce qui est des retraites même si le débat est nécessaire pour la sauvegarde des régimes des retraites dans notre pays, il est difficile de comprendre la perte de la pénibilité de notre profession.

Je reste attentif à la réponse qu'apportera Mme la ministre de la Santé et des sports à votre question N°74694 du 23 mars 2010 publiée au journal officiel.

Par ailleurs, je vous remercie sincèrement de l'attention que vous portez aux interrogations des infirmiers anesthésites.

Veuillez agréer, Monsieur le député, l'expression de mon profond respect.
Mr HENRY Samuel

Date: Mon, 12 Apr 2010 19:13:21 +0200
From: ybur@assemblee-nationale.fr
To: xxxxxxxxxxxxxxxx
Subject: Re: Reconnaissance de la profession infirmier anesthésiste

Bonjour
Votre message sera bien transmis à M. BUR.
Le détail de la réforme donne effectivement à penser que les infirmiers anesthésistes ont été les plus mal servis.
Bien cordialement

Cher Monsieur,
Vous avez bien voulu appeler mon attention sur les vives préoccupations des infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat au sujet de la revalorisation de leur profession portée par l'article 30 du projet de loi sur la rénovation du dialogue social dans la fonction publique. Je vous en remercie.

Si vous vous réjouissez de la reconnaissance de votre formation au niveau Master, vous vous inquiétez toutefois vivement du niveau de revalorisation salariale accompagnant l'évolution de votre statut.
Vous estimez en effet que la revalorisation envisagée est insuffisante au regard de celle proposée pour les infirmiers et les infirmiers de bloc opératoire dans la mesure où le ratio « temps total de formation / revalorisation » n'est pas à la hauteur de celui proposé pour vos collègues.

Ayant pris connaissance de vos arguments avec toute l'attention requise et y demeurant très sensible, je suis intervenu auprès de Madame Roselyne BACHELOT, Ministre de la Santé et des Sports, lui demandant de bien vouloir me communiquer les éléments d'informations tangibles qui ont conduit le ministère à proposer des niveaux de revalorisations différents. Je lui ai par ailleurs demandé de bien vouloir me préciser les futures échéances qui permettront de dresser le bilan de cette mesure destinée à réformer le statut des infirmiers et des infirmières et de réviser, le cas échéant, les revalorisations qui l'accompagnent.

Il va sans dire que je ne manquerai pas de vous tenir informé des suites qui pourront être réservées à ma démarche. Dans cette attente, soyez assuré de l'entière mobilisation des députés de la majorité à l'occasion de l'examen de ce projet de loi qui se tient actuellement au sein de notre hémicycle et dont le vote, à l'Assemblée nationale, est prévu le mardi 27 avril prochain.

Je vous prie de croire, Cher Monsieur, en l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Patrick BALKANY
Député des Hauts-de-Seine
Maire de Levallois

Sacré Sam...il est toujours le même depuis que je l'ai connu à l'IFSI.!!