un extrait du discours de Mme Bachelot lors de la séance du 7 avril 2010 à l'Assemblée Nationale:
"Des questions m’ont été posées sur les masters, notamment par Isabelle Vasseur qui connaît particulièrement bien ces sujets, et sur les masters pour les infirmières anesthésistes que l’on appelle les IADE.
Certains d’entre vous s’interrogent sur la reconnaissance universitaire des IADE, et plus globalement des infirmiers spécialisés. Je tiens à vous rassurer : celle-ci est bien programmée.
La reconnaissance au niveau L des infirmiers en soins généraux était un préalable indispensable. C’est désormais chose faite.
Nous poursuivons la même démarche avec les professionnels concernés et les organisations syndicales, avec lesquelles nous travaillons de manière permanente depuis de nombreuses années sur ces sujets, pour réformer les études des infirmiers spécialisés – infirmiers de bloc opératoire, IADE, puériculteurs.
Deux axes sont actuellement à l’étude : d’une part, la « ré-ingénierie » du diplôme, c’est-à-dire une réécriture du référentiel d’activité et des compétences du métier, puis, dans un second temps, du référentiel de formation ; d’autre part, les pratiques avancées, mises en place à partir de cette année. Ce sujet m’est cher. Le but est de déboucher sur des propositions permettant d’identifier les actes ou les activités susceptibles d’être transférés par les médecins sur les infirmiers spécialisés. Cette réflexion doit également mettre en évidence les activités nouvelles correspondant aux besoins de santé de la population.
Autrement dit, la concertation la plus large est actuellement conduite pour pouvoir inscrire la formation des infirmiers spécialisés dans le dispositif LMD, comme je m’y étais engagée.
Toujours concernant les infirmières anesthésistes, je souhaite m’arrêter quelques instants sur la revalorisation prévue dans le protocole du 2 février 2010. Celui-ci revalorise très sensiblement les IADE en début de carrière : dès 2012, celles-ci auront un gain de rémunération annuel net de près de 2 880 euros, qui s’ajouteront aux 1 024 euros obtenus en 2002. En fin de carrière, les IADE auront un gain de plus de 2 000 euros, qui s’ajouteront aux 3 330 euros obtenus précédemment."
Source:
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 100161.asp
et un autre, le lendemain:
Mme Catherine Lemorton.: "Vous vous êtes engagée hier soir, madame la ministre – en tout cas est-ce ainsi que je l’ai entendu – à reconnaître le niveau master aux infirmiers et infirmières anesthésistes, ce qui est légitime puisqu’ils ont suivi les trois années d’études nécessaires pour être infirmier plus deux années de spécialisation. Je vous rappelle qu’avec mon collègue Jacques Domergue, nous menons une mission sur les auxiliaires médicaux, à la suite de notre discussion, le 22 juin, sur la L1 Santé. Nous menons cette mission pour revoir l’ingénierie de tous les auxiliaires médicaux, y compris les infirmières. Nous espérons, même si je ne sais pas encore de quoi ce rapport sera fait, car nous découvrons un maquis inimaginable, que vous en tiendrez compte.
Enfin, je souhaite évoquer la revalorisation salariale que vous agitez comme un étendard. Cette prétendue reconnaissance lisse les différences et nie de ce fait la réalité des fonctions et des responsabilités des uns et des autres, ainsi que la durée des formations respectives.
Je vous prie de m’excuser si je cite beaucoup de chiffres, mais il s’agit de dénoncer un mensonge, une illusion. Les infirmiers diplômés d’État obtiennent une revalorisation annuelle nette de 2 118 euros en début de carrière à 3 312 en fin de carrière, pour une formation initiale de trente-six mois. Les cadres obtiennent une revalorisation annuelle nette de 3 421 euros en début de carrière à 4 996 euros en fin de carrière, avec dix mois d’études supplémentaires. Les infirmières puéricultrices diplômées d’État et les infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État, les IBODE, obtiennent une revalorisation annuelle nette de 3 366 euros en début de carrière à 3 312 euros en fin de carrière, avec respectivement douze et dix-huit mois d’études supplémentaires. Quant aux infirmiers anesthésistes diplômés d’État, les IADE, ils obtiennent une revalorisation annuelle nette de 2 879 euros en début de carrière à 2 064 euros en fin de carrière, avec vingt-quatre mois d’études supplémentaires.
Il est donc permis de dire que cette réforme est inique parce qu’elle revalorise le moins ceux qui ont suivi les études les plus longues dans des conditions très difficiles.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé. C’est parce que ceux-là ont déjà obtenu une revalorisation !
Mme Catherine Lemorton. Pourquoi se formeraient-ils pendant deux ans supplémentaires, pourquoi suivraient-ils une formation difficile et exigeante et exerceraient-ils au quotidien une profession qui ne l’est pas moins si, au final, le traitement annuel d’une infirmière non spécialisée est sensiblement le même que celui d’un IADE ?
source: http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... P216_12692