Voilà c'est fait j'ai témoigné de de la non médiatisation de notre mouvement
Voilà ce que j'ai envoyé (j'ai repris un ancien courrier que nous avions mailé aux médias le 11 mars et je l'ai un peu actualisé)
Bonjour,
Les Infirmier(e)s anesthésistes (IADE) se sont massivement mis en grève le jeudi 11 mars 2010 et 30 mars 2010 (80 à 100% de grévistes selon les établissements), perturbant largement l'activité
opératoire en France. Nous avons manifesté à Paris (environ 2000 manifestants sur 7500 IADE en France).
Depuis des actions locales ont eu lieu : grèves,pétition, courriel en masse aux députés et sénateurs ainsi qu’aux médias nationaux et locaux (tv, radio et journaux).
Pourtant aucune médiatisation malgré une mobilisationexceptionelle
Nous protestons contre un protocole visant à l'intégration des professions
paramédicales dans le système universitaire Licence-Master-Doctorat, signé le 02
février 2010 par le ministère de la santé et un syndicat très minoritaire dans
la fonction publique hospitalière (Syndicat National des Cadres Hospitaliers)
qui représente moins de 1 % des agents concernés par le dit protocole.
Nous nous élevons contre :
- un manque de reconnaissance salariale et statutaire de la fonction IADE
( le protocole reconnait la formation Infirmier DE (IDE) au niveau licence, les IADE
effectuent une formation supplémentaire de 24 mois et ne se voient pas reconnus
au niveau master, le protocole revalorise les salaires IDE et IDE spécialisés
Infirmiers de bloc Opératoire(IBODE) , puéricultrice, IADE) en lissant les différences et niant de
ce fait la réalité des responsabilités des uns et des autres et la durée des
formations respectives ( les cadres obtiennent une revalorisation de 5000€
annuels( 9 mois d'études supplémentaires, les IDE de 3800€, les IBODE et Puer de
3500 €(18 mois d'études supplémentaires), les IADE de 2000€!(24 mois d'études
supplémentaires)).
- la perte de la catégorie active et le recul de 5 années de l'âge légal de
départ en retraite ( 55 à 60 ans pour l'heure actuelle), notre profession
(Alternance de jours et de nuits, weekend end, jours fériés, gardes, astreintes,
stress inhérent au travail...) devenant une profession "sédentaire", à égalité
avec un travail de bureau....
-La possibilité dans l'avenir de remplacer les IADE par des infirmiers qui
valideraient des DU qui leur permettrait de s'acquitter d'une partie des tâches
pour lesquelles nous avons une exclusivité de compétence.( les IADE sont
recrutés sur concours, formés dans des écoles agrées par le ministère de la
santé par des professionnels (médecins, IADE). Nous suivront un cursus de 700
heures de cours, 70 semaines de stages dans toutes les spécialités
chirurgicales, réanimation, SMUR, centre de transfusion sanguine; subissons un
contrôle continu (6 évaluations écrites trimestrielles- 2 évaluations pratiques
annuelles), produisons un mémoire de fin d'étude et sommes sanctionnés par le
passage d'un diplôme d'état (1 épreuve écrite, 1 épreuve pratique+le contrôle
continu des 2 années).
Cette réforme est injuste et inégale, parce qu’elle revalorise le moins ceux qui
ont suivit les études les plus longues
Cette réforme attaque clairement l'attractivité de notre spécialité (pourquoi se
former pendant deux années, suivre une formation difficile et exigeante si au
final un IDE peut s'acquitter d'une partie de notre fonction pour un salaire à
peine inférieur)
Cette réforme met en péril la sécurité anesthésique qui prévaut en France avec
un système dit " à quatre mains", où le Médecin anesthésiste responsable peut
déléguer en confiance la préparation de l'anesthésie, de la salle et du
matériel, la surveillance de l'intervention de manière autonome et le réveil
dans des conditions de sécurité optimales.
Cette réforme est un retour en arrière: nous avions déjà le statut catégorie A
de la fonction publique avec le maintien de la catégorie active (ô combien
méritée), nous devrions perdre cette reconnaissance pour que les IDE obtiennent
une licence....Non sens absolu!
Les médias ne parlent pas de nous, notre mode de manifestation n'étant peut être
pas assez spectaculaire (manifestation dans la bonne humeur, respectueuse
des lieux et des personnes, n'entrainant pas de blocages, heurts, casse...
Nous aimerions que les médias informent de l'existence de ce mouvement de professionnels qui se battent pour le maintien d'une profession méconnue du publique qui œuvre jours et nuits pour la sécurité des patients qui leur sont confiés.
Cordialement
Fabienne Guilbert IADE à Argentan -ORNE