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Le pilote automatique en anesthésie surpasse l´anesthésiste
Posté : 25 avr. 2006, 17:50
par Maxime
N. Liu et coll. Anesthesiology 2006 ; 104: 686-695.
Dr Gérald KIERZEK
Cette étude est la première à évaluer cliniquement un système d´anesthésie comparable à un pilote automatique en aviation. Basé sur un algorithme permettant de coupler en système clos (« closed-loop ») index bispectral (BIS) et anesthésie intraveineuse au propofol à objectif de concentration (AIVOC), ce pilote automatique d´anesthésie est utilisé dans ce travail à toutes les phases de l´anesthésie (induction, maintien et réveil). 164 patients opérés pour une chirurgie mineure ou majeure ont été prospectivement randomisés en 2 groupes : un groupe « système clos » (n=83) entièrement automatisé et un groupe contrôle manuel. Le pilote automatique a pu conduire l´induction et le maintien de l´anesthésie chez tous les patients, avec une réduction significative des doses de propofol consommées (1,4 +/- 0,5 vs. 1,8 +/- 0,6 mg/kg ; p<0,0001) mais une durée d´anesthésie plus longue. Le réveil et l´extubation étaient en outre plus précoces dans le groupe « système clos » et la fréquence des évènements indésirables ou d´instabilité hémodynamique comparables.
Source EGORA
Quand je pense que dans mon ancien bloc c'est un truc en cours d'utilisation....
Posté : 25 avr. 2006, 19:16
par MAGMA
Quel avenir pour les IADEs et futurs IADEs...???
Bien entendu, la machine sera capable de gérer aussi les merdes per-opératoires!!!??
C'est effrayant...

Posté : 25 avr. 2006, 19:30
par bidule
A vouloir en permanence ne traiter que des chiffres et non pas des patients, et donc la disparition du sens clinique, on verra arriver des gags, et ils en reviendrons...
Posté : 26 avr. 2006, 18:12
par Invité
Tout cela montre quoi ?
Que la machine est plus précise que l'homme ?
Merci on le savait !
les robots qui aident les chir cardiaque ou les neuro chir sont une aide réelle.
Mais sans la main de l'homme pour les animer, cela ne reste qu'une machine sans âme et sans vie.
Donc il ne faut pas nous voir exclu d'un quelconque parcours de la santé du futur.
En outre, qui croyez vous que les patients préfèrent avoir en face d'eux pour les endormir ?
-le super XCVWB N 97 à double pistons thermo- rotatif ou mr ou mme Delaseringue, qui répondra de façon adaptée à toutes les questions avant le gros dodo ?
Moi ces machins machines ne m'effraient pas. Sans nous elles ne sont rien.
Le contraire n'est pas encore prouvé.
Bon ok, dans un sens c'est pas demain qu'on va se la couler douce à 3 h du mat' en déléguant à injectator BY 2, l'anesthésie.
Mais c'est pas mieux comme ça non ?
:starwars:
Posté : 28 avr. 2006, 03:14
par Yves Benisty
revenge of anesthésith a écrit :Tout cela montre quoi ?
Que la machine est plus précise que l'homme ?
Merci on le savait !
les robots qui aident les chir cardiaque ou les neuro chir sont une aide réelle.
Mais sans la main de l'homme pour les animer, cela ne reste qu'une machine sans âme et sans vie.
Et les super "TCI tools" avec boucle de rétro-contrôle ne voient pas arriver le chirurgien avec son grand couteau. On aura donc toujours besoin d'un humain pour anticiper sur l'adaptation des cibles, sinon le patient sautera à l'incision et/ou aux changements de niveaux de stimulation.
Posté : 28 avr. 2006, 09:37
par Maxime
Là ou j'étais, justement, c le systeme de boucle, couplé a la fois au BIS et au vidéoalgésigraphe (appareil de suivit du diamètre pupillaire) qui geraient a la fois le propofol et l'ultiva, qui s'adaptaient au moment de l'incision.
Les deux PSE sont branchés directement sur des catheters spéciaux, sans tubulures de perfusion, pour diminuer le temps d'arrivée des produits.
Au final, ca donne des débuts d'anesthésie en yoyo, mais on ne touche a rien.
Perso, ca ne m'a jamais vraiment convaincu en terme de qualité, mais l'incision se passait sans intervention du MAR.
Posté : 28 avr. 2006, 10:08
par Yves Benisty
Maxime a écrit :[...]l'incision se passait sans intervention du MAR.
Je veux bien que le propofol et le remifentanil aient un délai d'action court. Je veux bien admetre qu'on puisse gagner en délai d'action en racourcissant les tuyaux. Mais si on ne touche à rien à l'incision, ça veut dire que quand le chir incise, l'analgésie et la narcose sont réglés automatiquement à un faible niveau (adapté à la stimulation, qui avant l'incision, est très faible). Donc la machine va vite balancer la purée pour ratraper le niveau de narcose et d'analgésie, mais il y aura un retard, et pendant un certain temps, les concentrations cibles ne seront pas adaptées à la stimulation.
Posté : 28 avr. 2006, 10:13
par Maxime
Certes, d'où un décalage relativement important, que rattrape la machine en injectant des doses importantes. On se retrouve avec un patient un peu trop profond, donc la machine ralentie ++ les débits, etc etc...
C'est ce que j'appelle une anesthésie en yoyo. En pratique, la courbe du bis ondule comme ca pendant 15 a 20 minutes pour finir par se stabiliser à la cible choisie (avec le MAR qui s'occupe de ce protocole, 55 - 60).
Là aussi, le coup de la cible du BIS a 60 m'a toujours mit un peu mal a l'aise
Posté : 28 avr. 2006, 13:08
par Yves Benisty
Maxime a écrit :Là aussi, le coup de la cible du BIS a 60 m'a toujours mit un peu mal a l'aise
Je vous comprend... Un léger changement dans la stimulation fera passer le bis au-dessus de 60, avec donc un risque de mémorisation.
En se rappelant que le bis ne nous informe que sur le passé (ce qui s'est passé il y a une minute et demi environ).
Inversement, il semble non seulement inutile mais probablement préjudiciable de "naviguer" à 15 ou 25 de bis au milieu de l'intervention. D'après ma faible expérience de ce sujet, j'aimais bien être autour de 45.