Manif infirmière du 24 mai
Posté : 25 mai 2007, 08:50


Les infirmières obtiennent l'ouverture de négociations sur leur diplôme
Les infirmières des secteurs libéral, hospitalier et scolaire ont manifesté jeudi à Paris pour réclamer la reconnaissance de leur formation à un niveau bac + 3 ainsi que des revalorisations salariales, et ont obtenu du ministère de la Santé l'ouverture de négociations.
Quelque 2.500 personnes, selon les organisateurs, 850 selon la police, se sont rassemblées sous la Tour Montparnasse à l'appel de sept syndicats (CI, Sniil, CNI, Sud Santé sociaux, Snics-FSU, Snies-Unsa éducation, CGT), deux associations (Unaibode, Atout cadre de santé), ainsi que le syndicat étudiant Unef, pour se rendre au ministère de la Santé, où une délégation a été reçue.
"Le ministère est d'accord pour l'ouverture de négociations d'ici 15 jours, sur la reconnaissance du diplôme infirmier à Bac + 3, sur les salaires et les conditions de travail", a déclaré à l'AFP François Izard, président de la Coordination nationale infirmière (CNI), à l'issue de cet entretien avec des conseillers techniques.
"Le ministère s'est engagé à ce que cette première prise de contact soit suivie dans les plus brefs délais d'un deuxième rendez-vous, afin d'étudier en profondeur les revendications exprimées", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
Des rassemblement ont également eu lieu en province, notamment à Marseille où 150 infirmières ont manifesté.
Les infirmiers, qui sont environ 500.000 en France, dont les deux tiers travaillent à l'hôpital, réclament la reconnaissance de leur formation initiale à un niveau licence (Bac + 3).
Actuellement, les étudiants infirmiers effectuent trois ans et quatre mois d'étude, avant d'obtenir un diplôme seulement reconnu à niveau bac+2.
De cette reconnaissance devrait découler une revalorisation salariale, estiment les syndicats.
Le cortège a défilé sous le soleil, derrière une banderole de tête clamant: "Infirmiers, c'est un choix, la licence c'est un droit". La plupart en blouses blanches, les infirmières scandaient en coeur: "Et 1, et 2 et Bac + 3 !".
"Toutes les infirmières, qu'elles soient en hôpital, en libéral, ou en établissement scolaire, sont rassemblées ensemble aujourd'hui", s'est félicitée Annick Touba, présidente du Syndicat national des infirmiers libéraux (Sniil).
Etudiante en première année à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil, Régine Billon était venue manifester avec ses camarades de classe: "Ce n'est pas normal que des études qui durent plus de trois ans, avec plusieurs stages par an soient considérées comme seulement bac + 2" et "on demande la grille salariale qui va avec notre niveau d'études", a-t-elle affirmé.
Dans le cortège également, Nadine Besnard, infirmière scolaire à Tours, était venue demander "une reconnaissance de la profession et de meilleures conditions de travail". "Avec un diplôme Bac + 3, on sera des cadres de catégorie A, alors que maintenant, on est catégorie B", a-t-elle ajouté.
Pour Régine Linard, infirmière à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, "il faut une reconnaissance à la hauteur de nos responsabilités, car on a la vie des malades entre nos mains, les actes de soin, c'est nous qui les faisons".
Pendant la campagne électorale, le candidat Nicolas Sarkozy avait souhaité, dans une lettre adressée au syndicat d'infirmières scolaires Snics-FSU, "que les négociations (...) puissent aboutir dans les meilleurs délais", en particulier sur "la reconnaissance du diplôme infirmier au niveau de la licence (bac+3)".
Source : AFP