Le bris dentaire : la plaie des anesthésistes
Posté : 06 sept. 2007, 18:16
Les statistiques du Sou Médical sur le bris dentaire sont très significatives. Au cours de l’année 2003, sur les 145 déclarations de sinistre faites par nos sociétaires anesthésistes-réanimateurs libéraux, 64 d’entre elles ont eu trait à un bris dentaire ou de prothèse, soit un pourcentage de 44 %. L’année 2004 a montré une légère baisse de ce pourcentage qui reste, toutefois, supérieur à 38 %.
Comment expliquer l'importance du nombre de ce type de déclaration ?
L'explication principale est inhérente à l'état dentaire dégradé du patient. Pour preuve, sur l'ensemble des déclarations de bris dentaires examinées en 2004, moins de 5 % révèlent un bris dentaire lors d'une intubation difficile non prévue. D'autres critères entrent en jeu : Le défaut de confiance du patient - L'hypothèse est celle où l'intubation réalisée par l'IADE, bien qu'assisté par l'anesthésiste à ses cotés, va provoquer l'angoisse du patient. - Autre cas de figure : l'anesthésiste qui a réalisé la consultation pré anesthésique n’est pas le même que celui qui réalise l'intervention. Le patient allègue que le second anesthésiste n'a pas tenu compte ou pris connaissance des informations recueillies par son confrère lors de la consultation pré anesthésique. Il évoque un manque de communication entre les deux anesthésistes, lequel va occasionner le bris dentaire (ex : non prise en compte de la présence d'une dent mobile). L'ennemi de l'anesthésiste : le Trismus Qu'il est injuste pour le praticien qui a réalisé l'anesthésie dans les règles de l'art de voir le patient en SSPI se plaindre du bris dentaire alors que ce dernier n'est imputable qu'au resserrement de sa mâchoire sur la canule de Guedel. La tentation est grande pour le patient qui s'accoutumait tout à fait de la mobilité de son bridge et qui, de plus, le reconnaît lors de la visite post-opératoire, de tenter de faire prendre en charge ses soins dentaires, qui s'imposaient, par l'assureur du praticien mis en cause.
Examinons les réclamations dont nos sociétaires font l'objet …
A noter tout d’abord que les anesthésistes-réanimateurs n’ont pas l’apanage de ce type de réclamation. En effet, leurs confrères oto-rhino-laryngologistes font également l’objet de réclamations, certes en moindre nombre, de bris en per-opératoire ou lors de la réalisation d’une laryngoscopie. Pour les anesthésistes-réanimateurs, la grande majorité des déclarations concernent les bris dentaires lors d’une intubation endotrachéale. Plus rares sont les bris au décours d’une ventilation au masque ainsi que les bris attribués à la mise en place d’une canule oro-pharyngée.
Que faire pour éviter ce type de déclarations ?
Deux pistes : l'information et l'explication au patient L'information Orale : Lors de la consultation pré anesthésique, il convient d'examiner l'état dentaire du patient. En cas de présence de bridge ou de dents mobiles, il est recommandé, dans la mesure du possible, d'alerter le patient sur la possibilité de traumatisme dentaire. L'information orale apparaît primordiale en amont pour éviter toute réclamation future du fait d'une simple incompréhension par le patient. Ecrite : Elle apparaît indispensable surtout depuis que les Tribunaux mettent à la charge des praticiens la preuve de l'information. Il serait souhaitable de privilégier la remise d'un document d'information sur l'anesthésie, comme celui proposé par la SFAR, qui fait état de la possibilité de traumatisme dentaire et de la nécessité de signaler toute prothèse en bouche au praticien. Il est également souhaitable de mentionner sur la fiche de consentement éclairé la remise de la fiche d'information avec signature du patient. L'explication En cas de bris dentaire il convient, lors de la visite post-opératoire, d'indiquer au patient, comme cela lui a été précisé en consultation pré anesthésique, que son état dentaire fragile est à l'origine du bris dentaire et qu'il n'y a aucun caractère fautif de la part de l'anesthésiste. Le trismus, réaction imprévisible du patient en salle de réveil constitue, pour sa part, un aléa thérapeutique.
Source MACSF
Comment expliquer l'importance du nombre de ce type de déclaration ?
L'explication principale est inhérente à l'état dentaire dégradé du patient. Pour preuve, sur l'ensemble des déclarations de bris dentaires examinées en 2004, moins de 5 % révèlent un bris dentaire lors d'une intubation difficile non prévue. D'autres critères entrent en jeu : Le défaut de confiance du patient - L'hypothèse est celle où l'intubation réalisée par l'IADE, bien qu'assisté par l'anesthésiste à ses cotés, va provoquer l'angoisse du patient. - Autre cas de figure : l'anesthésiste qui a réalisé la consultation pré anesthésique n’est pas le même que celui qui réalise l'intervention. Le patient allègue que le second anesthésiste n'a pas tenu compte ou pris connaissance des informations recueillies par son confrère lors de la consultation pré anesthésique. Il évoque un manque de communication entre les deux anesthésistes, lequel va occasionner le bris dentaire (ex : non prise en compte de la présence d'une dent mobile). L'ennemi de l'anesthésiste : le Trismus Qu'il est injuste pour le praticien qui a réalisé l'anesthésie dans les règles de l'art de voir le patient en SSPI se plaindre du bris dentaire alors que ce dernier n'est imputable qu'au resserrement de sa mâchoire sur la canule de Guedel. La tentation est grande pour le patient qui s'accoutumait tout à fait de la mobilité de son bridge et qui, de plus, le reconnaît lors de la visite post-opératoire, de tenter de faire prendre en charge ses soins dentaires, qui s'imposaient, par l'assureur du praticien mis en cause.
Examinons les réclamations dont nos sociétaires font l'objet …
A noter tout d’abord que les anesthésistes-réanimateurs n’ont pas l’apanage de ce type de réclamation. En effet, leurs confrères oto-rhino-laryngologistes font également l’objet de réclamations, certes en moindre nombre, de bris en per-opératoire ou lors de la réalisation d’une laryngoscopie. Pour les anesthésistes-réanimateurs, la grande majorité des déclarations concernent les bris dentaires lors d’une intubation endotrachéale. Plus rares sont les bris au décours d’une ventilation au masque ainsi que les bris attribués à la mise en place d’une canule oro-pharyngée.
Que faire pour éviter ce type de déclarations ?
Deux pistes : l'information et l'explication au patient L'information Orale : Lors de la consultation pré anesthésique, il convient d'examiner l'état dentaire du patient. En cas de présence de bridge ou de dents mobiles, il est recommandé, dans la mesure du possible, d'alerter le patient sur la possibilité de traumatisme dentaire. L'information orale apparaît primordiale en amont pour éviter toute réclamation future du fait d'une simple incompréhension par le patient. Ecrite : Elle apparaît indispensable surtout depuis que les Tribunaux mettent à la charge des praticiens la preuve de l'information. Il serait souhaitable de privilégier la remise d'un document d'information sur l'anesthésie, comme celui proposé par la SFAR, qui fait état de la possibilité de traumatisme dentaire et de la nécessité de signaler toute prothèse en bouche au praticien. Il est également souhaitable de mentionner sur la fiche de consentement éclairé la remise de la fiche d'information avec signature du patient. L'explication En cas de bris dentaire il convient, lors de la visite post-opératoire, d'indiquer au patient, comme cela lui a été précisé en consultation pré anesthésique, que son état dentaire fragile est à l'origine du bris dentaire et qu'il n'y a aucun caractère fautif de la part de l'anesthésiste. Le trismus, réaction imprévisible du patient en salle de réveil constitue, pour sa part, un aléa thérapeutique.
Source MACSF