Problème de protocole d'anesthésie

L'actualité de la profession et son évolution

Modérateur : Marc

protolo
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Message : # 20793Message non lu protolo »

pour info ,zeb,toi qui etudi sur Lille ,méfie toi ,dans certains services dont le mien ,il existe réellement des protocoles signés et datés qui ,à première vu ressemblent juste à des "réferentiels" ou à des aides mémoires en fonction des interventions ......
Or ,il à déjà été reproché a l'un de nos collègue de ne pas avoir suivi ce protocole qui fait foi de prescription.....

pourtant ,ces protocoles (qui n'en on pas le nom) traînent au fond des tiroirs mais en cas de litige ,c'est une arme redoutable pour le mar qui veut s'en servir....
heliosvp
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Message : # 20797Message non lu heliosvp »

Très intéressant !
C'est quel type de protocoles ???
protolo
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Message : # 20799Message non lu protolo »

protocole type : pour une chirurgie x :
totale iv (propofol/remifentanil)
prévention nvpo
sonde oro- tracheale
position 1/2 assise
perfalgan/acupan

le tout effectivement signé et daté par UN mar (sur les 10 qui travaillent sur le plateau...)
et qui à priori fait foi de prescription......sauf que les autres mar n'appliquent pas la mème technique !!!!
alors en cas de problème , que fait-on ,je me pose toujours la question ..
heliosvp
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Message : # 20800Message non lu heliosvp »

Il est clair que n'importe quel MAR sortira la phrase classique "C'est moi l'anesthésiste, je fais ce que je veux !" .... et il aura raison !
protolo
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Message : # 20801Message non lu protolo »

mais en l'absence de mar en per op (ce qui est tres rare ,hi,hi ........!)
la question se pose :j'applique le protocole du mar qui à fait ce protocole ,j'applique ce que fait le mar "b" ......ou je fait en fonction de ma formarion et de la clinique du patient??
d'un point de vue juridique ,le sac de noeuds est bien là :smt019
heliosvp
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Message : # 20802Message non lu heliosvp »

Perso, je ferais ce que souhaiterais le MAR avec qui je travaille à ce moment ...
protolo
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Message : # 20803Message non lu protolo »

C'est ce qui ce passe pour l'induction , mais en per op ,c'est le flou artistique (d'un point de vue juridique j'entend)
Modifié en dernier par protolo le 11 févr. 2009, 22:49, modifié 1 fois.
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Maxime
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Message : # 20805Message non lu Maxime »

A moins d'attester que n'importe quelle anesthésie peut se prévoir a l'avance, et surtout que toutes les inductions sont les même, il me semble évident qu'un vrai protocole d'anesthésie doit être nominatif, avec des posologies précises pour des produits bien identifiés....

Un truc genre "induction IV au propofil/sufenta et entretien au desflurane" ne veut rien dire, ça n'est pas un protocole d'anesthésie.
protolo
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Message : # 20806Message non lu protolo »

suis d'accord avec toi maxime ,sauf que justement ,légalement,un protocole n'est pas ..................nominatif !
(alors que notre pratique quotidienne l'est ,c'est pour celà que nous nous battons) :smt019
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Maxime
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Message : # 20807Message non lu Maxime »

Voici comment la Direction Générale de la Santé définit les caractéristiques d'un protocole se soins

Cadre général de mise en place d'un protocole de soins

(...)
Les protocoles de soins sont :

# Elaborés conjointement par les personnels médicaux et infirmiers impliqués dans leur mise en œuvre
# Validés par l'ensemble de l'équipe médicale, par le pharmacien et par le directeur du service des soins infirmiers
# Datés et signés par le médecin responsable et le cadre de santé du service
# Diffusés à l'ensemble du personnel médical et paramédical du service, au directeur d'établissement, au directeur du service de soins infirmiers et au pharmacien hospitalier
# Remis au nouveau personnel dès son arrivée
# Accessibles en permanence dans le service
# Placés dans un classeur identifié
# Affichés si l'organisation du service s'y prête
# Evalués et, si nécessaire, réajustés, et, dans ce cas, redatés et signés
# Revus obligatoirement au moins une fois par an
# Revalidés systématiquement à chaque changement de l'un des signataires et diffusés
Circulaire DGS/DH/DAS N° 99/84 du 11 février 1999

http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.f ... 080531.htm

Si tous les médecins ne sont pas d'accord, est ce vraiment un protocole ?
Quid du cadre IADE, il doit valider ces protocoles lui aussi et donc engager sa responsabilité..
Modifié en dernier par Maxime le 11 févr. 2009, 22:14, modifié 2 fois.
protolo
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Message : # 20808Message non lu protolo »

Si tous les médecins ne sont pas d'accord, est ce vraiment un protocole ?
ben justement maxime ,c'est là ou je me pose la question pour la collègue qui a eu droit à ce reproche de non application de ce fameux "protocole".....
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Maxime
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Message : # 20809Message non lu Maxime »

A mon avis, tu imprimes le lien du texte de la DGS, et tu l'envois au cadre IADE en lui demandant ce qu'il pense du protocole en question, de la remarque que le MAR à fait notre collègue, et si il compte faire quelque chose pour l'aider, et surtout clarifier la situation pour que ca ne se reproduise pas. Il est directement intégré à ces protocoles d'après le texte....

Il faut peut être vérifier avant si il n'existe pas de recommandation plus récente, mais je vois mal un texte plus récent diminuer les éléments de sécurité ou de validation de ce genre de protocole.

Tiens nous au courant....Tu ne dois pas être le seul dans ce cas

Par contre, je pense qu'il vaut mieux créer un sujet a part pour ce problème et rester sur la SFAR dans ce topic. Ok ?
Modifié en dernier par Maxime le 11 févr. 2009, 22:20, modifié 1 fois.
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Bruno huet
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Précisions

Message : # 20810Message non lu Bruno huet »

Bonjour

Je souhaite juste apporter mon opinion sur le sujet.
Notre diplôme d'IADE apporte une extension de compétence par rapport à celle des IDE.

Il n'y a pas d'exercice illégales pour les infirmiers qui travaillent directement sous la responsabilité d'un médecin. Jurisprudence rappelée dans la revue " urgence pratique" de l'année dernière sur un problème de choc allergique après la pose d'un colloïde.

Un extrait des textes en vigueur disponible sur google
¶ Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas aux étudiants en médecine ni aux sages-femmes, ni aux infirmiers ou gardes-malades qui agissent comme aides d’un médecin ou que celui-ci place auprès de ses malades, loi nº 78‑615 du 31 mai 1978 : « ni aux personnes qui accomplissent, dans les conditions prévues par décret en Conseil d’État pris après avis de l’Académie nationale de médecine, les actes professionnels dont la liste est établie par ce même décret ».
ATTENTION je n'ai pas dit que dans certaine circonstance on ne pouvait pas être inculpé pour exercice illégale de la médecine.

On aura toujours quelques MAR qui pour obtenir de l'autorité sur nous, ont besoin d'affirmer des contres vérités.

Dans tous les cas, pour éviter les conflits d'intérêt et bien comprendre qui est le patron, c'est bien l'IADE qui est au service du MAR et c'est lui qui décident ce qu'il confie à son aide. Heureusement ce serait le bordel si des paramédicaux imposait aux MAR des choix qui ne sont pas de notre compétence.

Pour encore déterminer le niveau d'expertise demandé en fin de formation, je vous invite a aller voir sur infirmier.com les annales des examens de fin de formation IADE. Ce sont bien nos agrégés qui font les questions. A cela vous rajouter le programme de formation, le décret de compétence avec une lecture objective, les recommandations de la SFAR et vous savez ce que vous pouvez entreprendre.
Pour avoir consulté 1O années de procédure à la MACSF et au sou médicale, je peux vous assurer que toutes les motifs de condamnations étaient justifiées " pas forcément les peines données".

Pour chaque procédure, le juge demande une expertise médicale. C'est souvent un agrégé de la SFAR.
Il doit dans tous les cas se prononcer par rapport aux éléments ci dessus, ce qui est communément admis dans la pratique quotidienne.
Je n'ai pas dit qu'il allait valider les dérives rencontrées ici et là.
Je n'ai pas dit qu'il allait valider l'IADE qui gère une complication grave sans appeler son MAR.
Le fait sur un patient asa 1 qui bradycarde de lui injecter une dose d'atropine n'est pas de l'exercice illégale mais ne pas prévenir le MAR lors de l'échec d'une dose appropriée est une faute.
Nous devons aussi, dans notre pratique être en accord avec toutes les recommandations scientifiques validées et à jour.

En conclusion je peux faire la grève du zèle et je peux aussi faire du zèle mais il est dommage d'être obligé de revenir sur ce qui est déjà acquis.
Cordialement
Notre activité demande du bon sens et de savoir ou sont nos limites.

Cordialement
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Maxime
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Message : # 20811Message non lu Maxime »

La bradycardie, c'est une urgence, donc c'est un cas de figure à part qui peut nous dispenser de consigne pour agir.

Une induction sur du réglé, c'est différent.

Et le fait d'écrire un protocole comme le raconte protololo, et surtout taper sur l'IADE qui ne l'applique pas est un problème qui mérite d'être clarifié.
protolo
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Message : # 20813Message non lu protolo »

Et le fait d'écrire un protocole comme le raconte protololo, et surtout taper sur l'IADE qui ne l'applique pas est un problème qui mérite d'être clarifié.
comme tu dit maxime
Notre activité demande du bon sens et de savoir ou sont nos limites.

et bruno,
après beaucoup d'années de "service" et de "bon sens" , j'ai l'impression que l'évolution de notre profession devient de plus en plus floue en terme de responsabilité
ps : maxime ,on change de catégorie de sujet quand tu veux !! explique moi comment :smt030
Modifié en dernier par protolo le 11 févr. 2009, 22:52, modifié 1 fois.
KtKo
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Message : # 20814Message non lu KtKo »

En ce qui me concerne, je persiste à penser que la situation dans laquelle on baigne est ambiguë et défavorable à notre exercice et reconnaissance.

La loi dit sans ambigüité que la prescription est du domaine médicale. Nous n'en sommes pas. Et personnellement ce n'est pas l'idée de ne pas pouvoir prescrire qui me gène. La réalité c'est que de décider de faire - pour banal exemple - 6 mg d'éphédrine...et bien sans l'avis et la prescription d'un MAR...ça n'est pas possible juridiquement parlant pour le paramed. Ce qui me gène c'est le véritable flou que les recommandations de la sfar, concernant l'exercice IADE, apportent à la vision de notre métier. Recommandations qui bien sur vont dans l'intérêts des MAR et qui ne nous apportent rien.
" La compétence de l'IADE procède de l'application des connaissances acquises au cours des formations initiale et continue, et de l'expérience résultant de l'exercice professionnel.

La compétence est bien le fruit des connaissances acquises... tout le monde est bien d'accord. Ca ne nous dégage en rien du cadre législatif en vigueur pour les paramédicaux. Attention alors à ne pas à "interpréter" entre les lignes. Les compétences ne font pas les qualifications. Certains sont véritablement très compétents mais n'auront jamais la qualification permettant de se passer de l'avis médical. Pas plus que quiconque.
"L'IADE connaissant les limites de ses attributions sait faire appel à un médecin anesthésiste-réanimateur dans l'intérêt du patient."
Et ses attributions ou qualifications sont bien celles d'un paraméd soumis au respect d'une prescription médicale ou d'un protocole.

De toute façon, notre décret le dit bien " et après qu'un médecin anesthésiste réanimateur a examiné le patient et établi le protocole ".
Pourquoi ne parle t on pas clairement de ce qu'on attend de ce fameux protocole ?
Les MAR le savent bien que ce n'est pas possible.

Le travail n'est fait qu'à moitié, on reconnait les compétences mais on limite la qualification à pouvoir les assumer... C'est ça qui n'est pas clair.
KtKo
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Message : # 20815Message non lu KtKo »

Il doit dans tous les cas se prononcer par rapport aux éléments ci dessus, ce qui est communément admis dans la pratique quotidienne.
Exacte, alors battons nous pour que ce qui est communément admis dans la pratique quotidienne le soit aussi aux yeux de la loi.

Moi je veux pas être le patron, je veux pas commander ou faire le coq quand tout va bien et me carapater dès que ça sent le roussi. Mais je sais où je peux aller, je sais ce que je peux gérer et assumer.
Si la réalité quotidienne relève d'une forme d'autonomie, à l'instar des sage-femmes, et bien assumons ...ou plutôt faisons assumer.
En conclusion je peux faire la grève du zèle et je peux aussi faire du zèle mais il est dommage d'être obligé de revenir sur ce qui est déjà acquis.
...sur ce qui est déjà "concéder" je dirai plutôt. Je ne doute pas que dès que la possibilité se fera...notre rôle diminuera au profit de leur propre intérêts. Il y a juste à voir leur lettre sur la ré ingénierie du diplôme.
P...n c'est à cette occasion que l'on devrait soulever cette ambiguïté et taper du pied pour plus de clarté et de reconnaissance à la lumière du quotidien. La sfar nous prend à contre pied en nous limitant encore plus...
Ppfff

Très cordialement en tout cas
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Bruno huet
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Message : # 20818Message non lu Bruno huet »

Maxime
Pour ce qui est de l'induction :

Soit le médecin ne te donne pas de consigne particulière, tu procèdes à l'induction dans les règles de l'art. C'est ce qui se passe en privé.

Soit il te donne des consignes et tu te doit de les respecter. Dans le cas d'un désaccord il le fait lui même ou vous trouvez un accord.

Soit il est présent et tu l'aides en focntion de ces indications.

Pour ce qui est du post op
Comme pour la sortie de salle de réveil, c'est de la responsabilité exclusive du MAR. Il peut exister un protocole de service, dans ce cas il doit être appliquer avec pertinence et l'accord du MAR responsable du patient en salle.

On ne peut pas reprocher à un IADE de ne pas appliquer un protocole qui ne correspond pas aux critères du cadre adre général de mise en place d'un protocole de soins.
C'est bien de la responsabilité du cadre du service de clarifier avec le chef de service cette situation. Il faut pour cela que l'information du dit dysfonctionnement lui soit signalé.

En claire MAR présent, il assume l'entière responsabilité de ses décisions.
MAR absent et IADE dans les clous l'IADE doit assumer ses choix et être capable de les justifier.

L'activité anesthésique est complexe, notre collaboration sera toujours un peu flou afin de laisser une marge de manoeuvre aux anesthésistes.
C'est lui qui doit apprécier ce qu'il confie à son IADE conformément aux phrases des recommandations de la SFAR.
Il ne veulent pas qu'on obtienne un statut d'auxiliaire médicaux à responsabilité limité, tous les collègues ne le souhaitent pas non plus.
Il ne faut pas se tromper dans nos revendications au risque de perdre plus que de gagner.
Je suis en plein accord avec le SNIA dans ses recommandations concernant notre rôle. Il se sont exprimés là dessus, en écrivant qu'il ne souhaitait pas un extension de nos compétences mais seulement l'application du décret de compétence au sens de leurs recomandations.

Je pense qu'il faut pour être crédible devant des politiques et des experts de la SFAR " qui reste les conseillés des politiques " dans le domaine de l'anesthésie"avoir déjà bien compris notre rôle d'aujourd'hui, avoir compris les nuances des différents textes qui nous régissent.

Je les mets en garde car effectivement s' il veule nous brider et revenir en arrière, je souhaite qu'il nous trouve dans la rue et qu'on applique à la lettre l'ensemble du nouveau décret qui paraîtra avec ses nouvelles recommandations.
Il faudra qu'il aide leurs collègues du privé ou se réalise 70 % de l'activité anesthésique et être présent en permanence dans toutes les salles d'opération et salle de réveil pour extuber, reconnaitre la moindre complication, etc..
Voilà j'ai bu une petite bière et je m'énerve, mais cela me gonfle autant que vous de savoir que ses décideurs ne travaillent que dans des CHU ou les effectifs sont suffisants pour appliquer leurs décisions. Seulement pour eux pas question de sortir des grandes métropoles.
Allez je vais me coucher.
Cordialement
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Maxime
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Message : # 20826Message non lu Maxime »

Il n'y a pas qu'en clinique que l'IADE fait ce qu'il estime juste pour endormir ses patients. C'est un fait qui se voit partout, et heureusement, car c'est ce qui fait tout l'interêt de notre travail.

Le problème n'est pas de faire de l'anesthésie sans avoir un MAR sur le dos en permanence pour nous expliquer comment injecter le propofol ou comment bien fixer la sonde d'intubation... Comme nous le savons tous, ca fait longtemps que les IADE travaillent comme ca dans beaucoup d'endroits.

Le problème, de mon point de vue, est de faire reconnaitre officiellement notre compétence à justement faire ces choix. C'est à dire faire des choix de drogue et de posologie en fonction de certaines situation, évaluer notre action et réajuster la thérapeutique si nécessaire.

C'est vrai dans la réalité. Mais officiellement, rien n'est reconnu en tant que tel.

Après, tu as raison... Probablement que beaucoup de nos collègues sont satisfaits de la situation actuelle, qui a l'avantage non négligeable de ne jamais, ou presque, nous retrouver face à un juge pour expliquer nos actes en cas de complication. Mais ne nous plaignons pas alors non plus de ne toucher que 150euros de plus que lorsque nous étions IDE...

Je n'aime pas, au moins autant que toi, avoir des directives qui tombent de personnes n'ayant surement plus vu l'activité réelle des blocs en France depuis bien longtemps, et qui sont certainement plus occupé a gérer la politique de l'anesthésie plus que l'anesthésie elle même. Voire peut être même comment éviter que notre profession ne prenne toute la mesure de ses capacités.
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Bruno huet
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Message : # 20828Message non lu Bruno huet »

Bonjour j'ai bien dormi et reprenant ma sérénité, je vous communique la réponse du SNIA à la provocation de la SFAR

Paris, le 07/01/09

En réponse, au document adressé à l’initiative de Monsieur le Professeur Claude Martin,
membre de la SFAR et à ce titre, invité au groupe de travail sur la ré-ingéniérie du diplôme
des infirmiers anesthésistes, nous tenons à faire part de notre position aux membres du groupe
de production.

Nous rappelons que nous travaillons sur le référentiel de compétences de la profession
d’Infirmier Anesthésiste. De ce fait, ce travail ne peut être le lieu d’affirmation de
positionnement d’autres professionnels.
Les infirmiers anesthésistes ne sont pas des auxiliaires que l’on réduirait à un rôle d’aide ou
d’assistance de quiconque mais des professionnels responsables exerçant une pratique
infirmière avancée. C’est l’optimisation de la collaboration des infirmiers anesthésistes et des
médecins anesthésistes, telle qu’elle existe au quotidien, qui seule garantit à la population la
qualité et la sécurité en anesthésie.

Très tôt, les infirmiers anesthésistes se sont positionnés sur le fait que :
- l’anesthésie soit réalisée par des professionnels diplômés de la spécialité,
- soit effectuée une évaluation médicale avant toute prise en charge en anesthésie,
- la responsabilité médicale soit du seul ressort d’un médecin anesthésiste réanimateur et
non pas d’un autre médecin ou chirurgien.
- un médecin anesthésiste puisse intervenir à tout moment.

La qualité et la sécurité pour tout patient anesthésié requiert la présence continue d’un
professionnel (médecin ou infirmier) anesthésiste.
L’anesthésie est un processus complexe qui ne peut être réduit à un seul acte, mais à une
succession d’actes dont certains peuvent être qualifiés de médicaux.
Le médecin anesthésiste se doit d’effectuer l’évaluation médicale pré anesthésique, de poser
l’indication de la procédure anesthésique et d’intervenir dans toute situation pathologique
nécessitant un diagnostic et une démarche thérapeutique.
L’infirmier anesthésiste applique la procédure anesthésique, veille au maintien de l’équilibre
physiologique et pour ce faire entreprend les mesures correctives nécessaires.
L’exercice de chacun est à considérer en complémentarité et non en rivalité et ce dans l’intérêt
du patient.
Positionner les limites de chacun à l’exécution des seuls gestes techniques est bien réducteur
et ne reflète en rien la réalité du terrain.

Il est important de rappeler que l’infirmier anesthésiste acquiert ses compétences
(connaissances et savoir-faire) au cours d’une formation dont le contenu ainsi que l’évaluation
théorique et clinique sont pleinement validés par les médecins anesthésistes. Supposer que les
infirmiers anesthésistes ne peuvent pas assumer ces compétences revient à nier ces dernières
et remet donc en question la qualité de la formation, ce qui est pour le moins paradoxal.

Si une telle confusion était maintenue par les représentants médicaux quant aux objectifs du
groupe de travail, les infirmiers anesthésistes refuseraient de cautionner une définition de
leurs propres compétences dans laquelle ils ne peuvent se reconnaître.

Sans évolution de la position des médecins anesthésistes, il faut craindre des réactions et des
actions de l’ensemble des professionnels IADE.


T. FAUCON (FEHAP), M. GUINOT (AP-HP), M-A. SAGET (SNIA),
P. ROD (ESNO-IFNA), Mme C. TRIBOULET (CEEIADE).
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