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petit calcul...grosses difficultés!

Posté : 08 janv. 2010, 23:15
par huss
bonsoir à tous!
je souhaiterais avoir un petit coup de main quant à la réalisation d'un calcul.

je sais que la Pa02 maximale est de 670 mmHg pour un patient sous FiO2 100%
j'essaie de refaire le calcul mais impossible d'arriver à 670 mmHg
sachant que la pression atmosphérique est de 760 mmHg pouvez vous m'aider pour le raisonnement.
(je pense qu'il me manque certains paramètres)
je sais ça sert à rien mais ça m'empêche de dormir! :41616-4: :colere: :bigeyes:

merci :smt031

Re: petit calcul...grosses difficultés!

Posté : 09 janv. 2010, 01:59
par Yves Benisty
huss a écrit :je sais que la Pa02 maximale est de 670 mmHg pour un patient sous FiO2 100%
Pour ceux et celles qui s'intéressent ou s'intéresseront à la plongée sous-marine, à l'oxygénothérapie hyperbare, ou à la physiologie en hypobarie (altitude, aéronautique, spationautes), il est quand même utile de préciser que cette affirmation est valable pour une pression atmosphérique normale.

Mais bon... Passons sur les palmipèdes avec ou sans bulle, les alpinistes et autres voyageurs des airs et de l'espace...

Soit donc un humain respirant de l'oxygène pur. La pression atmosphérique est de 760 mmHg, il respire de l'O2 à 760 mmHg de pression.

Avant d'atteindre les alvéoles, l'O2 va être réchauffé et humidifié par le nez et le pharynx (ou par le dispositif prévu à cet effet si le patient est intubé). On peut donc s'intéresser au gaz parvenant à la carène. Il s'agit d'un gaz humidifié et réchauffé à 37°C. S'il est humide, c'est qu'il contient de la vapeur d'eau. Or cette vapeur d'eau est un gaz, et ce gaz a une certaine pression. La pression de la vapeur d'eau à 37°C (ou pression de vapeur saturante) est de 47 mmHg. Il ne reste donc à notre humain que (760 - 47 =) 713 mmHg de pression d'O2.

Ce mélange gazeux, parvenu aux alvéoles, va se mélanger avec le gaz contenu dans les alvéoles. Or ces alvéoles contiennent du CO2 à une pression d'environ 40 mmHg. Il reste (713 - 40 =) 673 mmHg.

Le passage de 673 à 670 mmHg correspond principalement au shunt physiologique (veines bronchiques se jetant dans les veines pulmonaires, veine coronaire se jetant dans le ventricule gauche, donc sang pauvre en O2 venant polluer le sang riche en O2).

CQFD. Dormez bien ;-)

Posté : 09 janv. 2010, 10:21
par Mallampatix
..tu dois etre un des freres bogdanov caché.!! :mrgreen: :-D :laugh: :27_laughing: :27_laughing:

Posté : 09 janv. 2010, 16:54
par Maxime
A ceci prêt que les bogdanov sont plus des présentateurs que de vrais scientifiques... Mais c'est une autre histoire

Posté : 09 janv. 2010, 17:10
par Yves Benisty
Maxime a écrit :A ceci prêt que les bogdanov sont plus des présentateurs que de vrais scientifiques... Mais c'est une autre histoire
Ah, l'affaire Bogdanov... Tout un mythe de ma jeunesse remis en question... Cela dit, je me verrais plus dans un rôle de présentateur que de scientifique. Ça a l'air bien plus lucratif.

Posté : 09 janv. 2010, 19:28
par huss
merci de l'explication :smt030

Posté : 09 janv. 2010, 22:33
par Louise Michel
Le Yves Bogdanof qui se la raconte en ressortant le premier cours de premiére année d'école sur la physio ventilatoire....

Qu'est-ce que ça doit être avec les petites externes... :smoking

Posté : 09 janv. 2010, 22:43
par Yves Benisty
Louise Michel a écrit :Le Yves Bogdanof qui se la raconte en ressortant le premier cours de premiére année d'école sur la physio ventilatoire....
Eh c'est pas moi qu'a dit que c'était compliqué. Mais j'ai proposé de compliquer un peu les choses, en s'enfonçant dans les abysses ou en s'élevant dans les airs, voire dans l'espace.

Par exemple, histoire de plonger un petit peu, on décide que la limite d'exposition à l'O2, c'est 1 600 hPa

1) On respire un mélange à 40 % d'O2, jusqu'à quelle profondeur peut-on aller ?

2) On décide d'aller à 20 m, quelle est la FiO2 maximale du mélange ?

3) On plonge avec de l'O2 pur, quelle est la profondeur maximale ?

4) Généraliser le problème et calculer la FiO2 maximale en fonction de la profondeur, et la profondeur maximale en fonction de la FiO2.

Posté : 10 janv. 2010, 10:54
par picolat
Moi je dirai :

1) 30m, en prenant bien sur La PpO2 max (soit : 1.6bar)
2) 53.33% O2
3) 6m
4) FiO2 max : %O2=PpO2 / Pabs

avec Pabs qui permet de donner la profondeur
Profondeur max : {[(% N2 dans le mélange x Pression absolue) / (% N2 dans l’air)] - 1} x 10

Profondeur max : Pabs = Ppo2 / %O2

Voili, voilou

Posté : 10 janv. 2010, 14:54
par ben
Pas mieux (sur la musique des chiffres et des lettres) ...
:deja_dehors:

Posté : 10 janv. 2010, 18:29
par Mallampatix
..heu..bon j'vous laisse j'ai du boulot.! :mrgreen:

Posté : 10 janv. 2010, 22:40
par Bob
Sans réfléxion ni calcul juste pour la question 3, c'est 7 mètres (de tête) possible jusqu'à 10 mètres en limitant au max le "séjour". En op réelle pour les nageurs de combat, plongée possible jusqu'à 18 mètres de façon exceptionnelle !!
Et pour la question1, entre la surface et 45 mètres de profondeur mais "domaine" d'emploi de 25 à 45 mètres.
Je réfléchis pour les 2 autres questions.... :smt023

Posté : 11 janv. 2010, 00:21
par Yves Benisty
Yves Benisty a écrit :[...] la limite d'exposition à l'O2, c'est 1 600 hPa (ou 1,6 Bar)

1) On respire un mélange à 40 % d'O2, jusqu'à quelle profondeur peut-on aller ?
picolat a écrit :1) 30m, en prenant bien sur La PpO2 max (soit : 1.6bar)
Bravo. À 30 m, la pression absolue est de (environ) 4 Bar. Avec une FiO2 à 0,4, on a PpO2 = 0,4 x 4 = 1,6 Bar.
Yves Benisty a écrit :2) On décide d'aller à 20 m, quelle est la FiO2 maximale du mélange ?
picolat a écrit :2) 53.33% O2
Bravo encore.

À 20 m, la pression est de (environ) 3 Bar. Avec 53,3 % d'O2, à 20 m, la PpO2 sera de 0,533 x 3 = 1,6 Bar.
Yves Benisty a écrit :3) On plonge avec de l'O2 pur, quelle est la profondeur maximale ?
picolat a écrit :3) 6m
Eh bien oui. À 6 m, la pression est de 1,6 Bar.
Yves Benisty a écrit :4) Généraliser le problème et calculer la FiO2 maximale en fonction de la profondeur [...]
picolat a écrit :4) FiO2 max : %O2=PpO2 / Pabs
Euh... Juste histoire de faire plaisir aux mouches, il fallait donner la formule en fonction de la profondeur.

Pour être bien clair, je définis les paramètres :

-la pression partielle maximale d'exposition sera notée PpO2max ;

-la pression partielle est notée PpO2 ;

-la profondeur maximale sera notée MOD (pour Maximum Operating Depth ;

-la profondeur est notée P ;

-la fraction d'oxygène dans le gaz inspiré est notée FiO2 ;

-la FiO2 maximale est notée FiO2max.

On a :

FiO2max = (10 x PpO2max)/(MOD + 10)
Yves Benisty a écrit :[...] et la profondeur maximale en fonction de la FiO2.
picolat a écrit :Profondeur max : {[(% N2 dans le mélange x Pression absolue) / (% N2 dans l’air)] - 1} x 10

Profondeur max : Pabs = Ppo2 / %O2
Là encore, pour avoir la formule en fonction de la profondeur :

MOD = 10 x ((PpO2max/FiO2) - 1)
Bob a écrit :Sans réfléxion ni calcul juste pour la question 3, c'est 7 mètres (de tête) possible jusqu'à 10 mètres en limitant au max le "séjour". En op réelle pour les nageurs de combat, plongée possible jusqu'à 18 mètres de façon exceptionnelle
Vous avez raison. Pour les nageurs de combat, on considère que la limite d'exposition est plutôt 1,7 Bar (en plongée loisir, on se fixe plutôt 1,6, voire 1,4). Mais il est clair que la limite d'exposition n'est pas une valeur seuil (on ne convulse pas dès qu'on atteint 1,6 Bar). En fait, la limite est toujours un couple temps/pression partielle. Donc on peut faire des séjours brefs à 10 m (PpO2 = 2 Bar) et très brefs à 18 m (PpO2 = 2,8 Bar).

Posté : 11 janv. 2010, 22:32
par tannenberg
Et eux aussi utilisent des circuits fermes DRAGER.....