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ETUDIANT GREVISTE???quels droits?

Posté : 03 mars 2010, 20:02
par tata14
bonjour,

je pose une question au nom d'une de mes collègue de promo car son cas m'interpelle : élève IADE en 2eme année, elle autofinace ses études et n'est donc salariée d'aucun établissement. Elle souhaite être gréviste le 11 mars prochain mais l'école lui répond que à contrario de nous (élève IADE en promo professionnelle et donc salariés d'un établissement) elle ne peut être gréviste car cela constituera une absence injustifiée ALORS quels droits a t-elle qu'en temps qu'IDE future IADE puisqu' elle veut défendre aussi son bout de gras??
Pensant être plus libre en s'autofinançant que les salariés, elle se retrouve contrainte de ne pas grever et donc d'aller en stage et donc un peu aller contre la grève puisqu'ils comptent souvent sur les élèves pour ouvrir des salles!?quelqu'un a t-il des élément à ce sujet?

Posté : 03 mars 2010, 21:00
par Fonky SlammR
Hello Tata !

Pour débuter bille en tête : je suis scandalisé par les faits que tu exposes !!!

L'exclamation -nécessaire et salutaire- exprimée, je vais tenter de donner un avis raisonnable et modéré sur ce que je ne baptiserai plus l'aberration du siécle (promis, je le dirai plus).

Doit-on conclure de cette attitude que vos cadres pédagogiques sont opposés à ce mouvement de grève et soutiennent l'application en l'état du projet LMD pour la profession IADE ? Si c'est le cas, c'est étonnant et évidemment regrettable. Sinon, je crois qu'elle peut commencer par les mettre face à leurs convictions et à leurs incohérences...

A ce que j'en sais, le droit de grève n'est pas réservé aux seuls hospitaliers ! Quid des EIA financés par les cliniques privées ou les CIF de tous poils au sein de ton école ? Ne sont-ils pas autorisés à faire grêve ?
Autre exemple, les ESI et autres étudiants de fac (cliché facile, lol) qui entrent en grêve sans se prévaloir d'un contrat avec un quelconque employeur.

Ensuite, d'un point de vue pédagogique (c'est la mission d'une école, non?), vous pouvez leur poser les questions suivantes :
- est-il souhaitable d'ostraciser un élève vis à vis de ses camarades, de ses tuteurs de stage et de ses futurs collègues ?
- est-il judicieux de mettre un élève en difficulté en l'envoyant en stage, contre vents et marées, un jour de grève ?
- est-il pertinent de forcer un élève à prendre l'étiquette de "celui qui casse la grève" ?
- enfin, est-il édifiant de brider un élève dans son processus de construction professionnelle et d'intégration à sa corporation ?

Par ailleurs, d'un point de vue éthique, où se situe un maître qui prive son élève d'un droit élémentaire ?

En désespoir de cause, il existe un quota d'absence autorisé de 15 jours (voire 5 semaines, à chaud, je sais plus là !!!), piocher dedans est "légal" et sans doute légitime dans sa situation.

Pour finir, lorsqu'on connait les difficultés des EIA autofinancés, que peut-on, humainement, penser d'une telle brimade ?

Pour ma part, je suis auto-financé et je serai gréviste car je crois que la défense de notre profession nécessite notre mobilisation à tous. Je n'ai eu aucune difficulté avec mon école, nos cadres pédagogiques ont l'intelligence de nous considérer comme des futurs professionnels responsables.

Je lui souhaite bonne chance.