Page 1 sur 1
Rien ne sera jamais plus comme avant?
Posté : 05 avr. 2010, 12:13
par Mister Hyde
Je propose cette discussion sur le thème de la réactivité, ou plutôt de l'absence de réactivité de l'infirmière par rapport à son environnement social et professionnel, bref de l'inertie infirmière.
Hier elles s'étaient réveillées, en 1988 et 1991, jusqu'à être gazées, lacrymogénées, "karcherisées", aujourd'hui elles, ils, apparaissent seulement "gazé(e)s", quasi comateuses (j'emploie le féminin du fait de la prépondérance féminine dans ce métier...), incapable de réaction ostensible, voire du simple frémissement évoquant la vie, jusqu'à l'absence d'expression de quoi que ce soit...même son ras le bol...
d'ailleurs est-ce bien l'expression ad hoc?
A l'évidence même pas.
LMD: RAS
Ordre Infirmier, RAS
Attaque contre les retraites:RAS
Démantèlement de l'hôpital public: RAS
salaires de misère: RAS
réforme des études:RAS
Conditions de travail délétères:RAS
évolution juridictionnelle...RAS
élections professionnelles:RAS
liste non exhaustive...
Tout lui passe au dessus de la tête.
La tête, dis-je?
eh oui ils sont loin les "ni nonnes ni bonnes ni connes" et "les plus rien ne sera jamais plus comme avant"...brandis au public encore ébahi non sans une certaine fierté...
Mais que sont devenues les infirmières, nos racines???
......enterrées???
Les Roots dans la déroute?
auprès du malade? dans les papiers? dans le marasme généralisé?
....elles sont bien quelques part!
.... la profession est-elle malade de soigner dans les conditions actuelles?
La discussion est ouverte!
Posté : 06 avr. 2010, 15:22
par Shiva
Elles sont fatiguées.
Des patients de plus en plus demandeurs (physiquement, psychologiquement), de plus en plus lourds en soins... Des effectifs qui ne bougent pas même avec l'appui d'études de consommations (médicaments, matériels....) pour appuyer l'augmentation de la charge de travail alors quand elles rentrent chez elles, elles tombent...
En plus, de moins en moins considérées par les patients qui s'en prennent toujours à elles, agressifs car ils ne voient qu'elles (c'est comme les caissières...) sans parler du personnel médical...
Elles en ont juste marre et quand elles essayent de faire bouger les choses (en interne) elles le payent alors à quoi bon ?
Dès qu'il y a une grève elles sont de toutes facons réquisitionnées alors comment s'exprimer ?
Pour le LMD et le reste il faut à minima être interressée par l'actualité de la profession et beaucoup n'ont pas le temps donc elles font comme tout le monde, regardent les infos et apprennent qu'elles ont obtenu le niveau Licence (Hourra) mais elles n'ont pas encore les infos sur la contrepartie. Seuls les syndicats pourraient leur faire gagner du temps et les leur apporter mais bon ils faudraient déjà qu'ils les comprennent et qu'ils interviennent dans les étages...
Moi j'entends de plus en plus souvent : mon job me saoul, je ne sais pas si je vais tenir encore longtemps, bon et la reconversion professionnelle, comment on fait ?
Alors où sont les IDE ? Chez elles, à se reposer, à profiter de leur famille, en tout cas ailleurs qu'à l'hosto car elles ont besoin de se changer les IDEES ....
Besoins aussi de se ressourcer pour pouvoir aborder demain dans de bonnes conditions, pour éviter que le patient n'en patisse !
Posté : 06 avr. 2010, 15:59
par lolo10
Shiva
C triste de repondre comme ca, on a rien sans rien, nous vivons dans une societe où il faut se battre, les gens qui ne se battent pas non rien...
Posté : 06 avr. 2010, 16:13
par Shiva
Ca c'est sûr !
Et la réponse est peut-être triste mais c'est la réalité, c'est le ressenti de bon nombre de mes collègues et de moi même. Quand tu as l'impression de ne pas être soutenue et bien la forte mobilisation est difficile.
Il n'empêche qu'en ce qui me concerne, je suis toujours présente lors des grèves, j'essaye d'informer le plus possible mes collègues sur ce qui se passe mais j'ai l'impression d'être toute seule, que ca rentre par une oreille et que ca ressort par l'autre ou alors que de toutes facons ca ne les incite pas plus à bouger. Et pire, que c'est de plus en plus du "chacun pour soi".
Je ne faisais que rapporter ce qui se passe chez moi et essayais de répondre à la question : "où sont les infirmières ?". Et en ce moment c'est pas la joie, loin de là. Alors je cherche des explications, elles valent ce qu'elles valent.
Quand tu dis qu'on a rien sans rien, sache que j'y adhère à 100 % mais tu ne peux pas non plus te battre pour les autres.
Posté : 06 avr. 2010, 22:12
par Mister Hyde
Le tableau de Shiva en est un qui traduit un vécu, à la fois touchant, sincère, d'un triste et pauvre réalisme, où seul un certain professionnalisme semble protéger du morribond...
Si le machin infirmier était une toile:
je verrais bien
le radeau de la méduse, juste pour le premier coup d'oeil, pas pour sa portée symbolique...quoique...un truc en perdition où les gens se bouffent entre eux...

Posté : 06 avr. 2010, 22:34
par jaja
je ne voudrais pas passer pour un trouble fete , mais on a beau dos de critiquer la léthargie des IDE ( qui est certe réele ) quand dans nos rangs meme on trouve des gens qui trouvent toutes sortes d'excuses pour ne pas bouger :
"PAPA SNIA il m'a pas donné l'autorisation de sortir"
"la CGT ils ont pas bien rédigé le préavis" , "et en plus ils vont nous récupérer"
"le 7 avril c'est pas bien il fait pas beau"
"mon méchant DRH il va m'assigner"
"les cheminots ils font grève le meme jour" ( ça c'est sur , on le sait , ça fait une semaine que tous les médias en parlent )
et une dernière pour la route ... "ça sert à rien les gens ne savent pas qui on est et les journaux ne parlent pas de nous"
alors avant de crier haro sur une profession qui compte 450000 personnes qui sont loin de toutes faire le meme métier , essayons de NOUS fédérer et de nous faire entendre , peut etre qu'elles suivrons ...
Posté : 06 avr. 2010, 23:04
par Mister Hyde
Tant que les infirmières s'appréhenderont par le prisme déformant du malade sacralisé, il n'y aura pas d'issue heureuse...
Les gouvernants l'ont bien compris en tout cas...
Même en cas de defection totale pour cette profession, on en reviendrait aux origines!
Mendiants, filles de joie, bonnes soeurs etc...la société se paupérise en général, personne ne réagit non? Pourquoi les infirmière le feraient?
Je crains que par essence, la profession ne soit vouée à une certaine indigence...
je ne voudrais pas passer pour un trouble fete , mais on a beau dos de critiquer la léthargie des IDE ( qui est certe réele ) quand dans nos rangs meme on trouve des gens qui trouvent toutes sortes d'excuses pour ne pas bouger :
"PAPA SNIA il m'a pas donné l'autorisation de sortir"
"la CGT ils ont pas bien rédigé le préavis" , "et en plus ils vont nous récupérer"
"le 7 avril c'est pas bien il fait pas beau"
"mon méchant DRH il va m'assigner"
"les cheminots ils font grève le meme jour" ( ça c'est sur , on le sait , ça fait une semaine que tous les médias en parlent )
et une dernière pour la route ... "ça sert à rien les gens ne savent pas qui on est et les journaux ne parlent pas de nous"
Réponse:
l'intelligence, c'est l'adaptation aux situations et croire en ses objectifs, tout en se donnant les moyens d'y parvenir...
Ceux qui préfèrent la philosophie pure au pragmatisme n'ont pas fini de s'érudir dans le besoin...
un proverbe chinois aussi:
"pendant que tu cherches des morbacs dans le slip du voisin le taureau peut t'enfiler à sec..."
Posté : 06 avr. 2010, 23:40
par jaja
lo po compris
mais faut dire que je suis un peu con !
Posté : 06 avr. 2010, 23:49
par Mister Hyde
j'ai un Bac A,... nous ressentons le taureau de manière plus conceptuelle... l'échelle visuelle anale l
ogique n'est pas adaptée pour évaluer notre douleur...
Bon, jeu t'esplique, reprenons depuis le début:
tu connais
la relation sois niais soit gnan?
C'est un douloureux dilemne, car théoriquement tu n'as pas le droit aux deux.
Mais beaucoup prennent le gauche!
Posté : 07 avr. 2010, 07:41
par Mister Hyde
Bon les gars ressaisissons-nous!
Commençons par l'orthographe de dilemne qui s'écrit dilemme... et blouse à la place de blues...

Posté : 07 avr. 2010, 13:53
par teträm
En tout cas les Cadres IDE se défendent bien ...
Regarder l'étude d'impact de la reforme des retraites
http://www.assemblee-nationale.fr/13/pr ... 329-ei.asp
morceau choisi si vous avez pas le temps de tout lire :
"En ce qui concerne le corps des infirmiers, l'entrée dans le premier grade se fera au premier échelon, à l'indice brut 379 (IM 349). Par ailleurs, l’échelon sommital du premier grade correspond à l'indice brut 680 (IM 566), soit un gain de 85 points d'indice majoré.
Les gains de rémunération nette (traitement indiciaire et primes) seront, pour les infirmiers relevant de la catégorie A, les suivants :
- début de carrière : 2 118 € en plus annuellement ;
- fin de carrière : 3 801 € en plus annuellement.
Les infirmiers spécialisés optant pour les nouveaux grades bénéficieront de gains de rémunération nette (traitement indiciaire et primes) suivants :
- pour les infirmiers de bloc opératoire et puéricultrices :
- début de carrière : 3 366 € en plus annuellement ;
- fin de carrière : 3 312 € en plus annuellement ;
- pour les infirmiers anesthésistes :
- début de carrière : 2 879 € en plus annuellement ;
- fin de carrière : 2 064 € en plus annuellement."
MAIS OU SONT LES CADRE ET LEUR SALAIRE MIROBOLIQUE ... ILS ONT HONTE DE DIRE QU ILS VONT GAGNER 4500 euros de plus !!!
PS: j'ai les glandes quand je regarde encore ces 2064 euros de misère en fin de carrière ... il faut qu'on se batte ... il en va de l'honneur de la profession.
Bises.
Posté : 07 avr. 2010, 15:38
par Hypnoman
Ce n'est pas 4500 euros brut annuel pour les cadres en fin de carrière mais bien 4990 euros!!!!
Tant mieux pour eux

Posté : 07 avr. 2010, 18:32
par Mister Hyde
lulu1708 a écrit :En tout cas les Cadres IDE se défendent bien ...
Regarder l'étude d'impact de la reforme des retraites
Entre choyer un gestionnaire docile et un emmerdeur d'IADE, les pouvoirs publics ont fait un choix...sais pas si c'est un calcul...
--->admettons que notre côté IDE soit prévalant et que nous ne réagissions pas, très rapidement le boulot d'IADE n'attirerait plus un chat, et finirait par disparaître...nous serions remplacés par IDE+DU, les derniers IADE les formant et les coachant, et là je peux vous dire qu'il y en a qui n'attendent que ça, j'ai connu ça pour le SMUR...désolés mes petits IDE mais vous êtes un peu comme ça...
--->En nous traitant comme les IBODE, rien de plus simple, ça pouvait passer, les IADE ne se seraient pas révoltés contre la perte de la catégorie A active, ça c'est certainement du à notre patrimoine génétique IDE...
--->En nous mettant tout le gourdin, je ne sais pas qui a fait ce calcul mais il est sur un siège ejectable...il est vrai que notre dernier mouvement remonte à presque 10 ans, savait pas le pôvre...