Courrier adressé aux sénateurs par les IADE de Versaille

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Jemel
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Courrier adressé aux sénateurs par les IADE de Versaille

Message : # 33017Message non lu Jemel »

Carole a écrit :Voilà le texte qui est envoyé depuis ce matin par mail automatique à tous les sénateurs français et ce jusqu'au 4 mai
Diffusion libre et pas de copyright!
Nous sommes en train de finaliser une lettre pour Sarkozy et un courrier court qu'on va envoyer à tous les hosto d'ile de France (si on y arrive) pour mobiliser le plus possible le 4! (on fera suivre)
IADE de Versaeille a écrit :Equipe des IADE
Bloc opératoire
177, rue de Versailles
78150 Le Chesnay


Le Chesnay, le 14 avril 2010



Madame, Monsieur le Sénateur,


Les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) souhaitent vous interpeller suite à la signature du Protocole d’Accord du 2 Février 2010 relatif à l’intégration dans la catégorie A de la fonction publique hospitalière des infirmiers et des professions paramédicales aux diplômes reconnus dans le système LMD. Le gouvernement a introduit une lettre rectificative au projet de loi dit « du dialogue social » qui prend appui sur la réforme LMD pour supprimer la catégorie A active. L’article 30 propose le choix entre la revalorisation indiciaire (induite par la réforme LMD) ou le maintien de la possibilité de faire valoir ses droits à la retraite à 55 ans. Notre profession est de fait passée en catégorie sédentaire avec une revalorisation salariale qui est la plus faible de toute la filière infirmière.

Les IADE sont avant tout des infirmiers confirmés (3 ans et demi d’études) qui ont tous exercés plusieurs années dans des service de pointe (réanimation, urgences, unités de soins intensifs), avant de pouvoir présenter un concours difficile, leur ouvrant la voie à deux années de formation en anesthésie, débouchant sur un diplôme d’état. Cette spécialisation représente la spécialisation la plus longue de la filière infirmière et la plus exigeante.

Nous disposons de l’exclusivité de compétence (article n° 4311-12 du décret n° 2004- 802 du 29 Juillet 2004) et nous sommes les seuls et uniques collaborateurs des médecins anesthésistes, capables d’assurer la prise en charge des patients lors de tous types d’anesthésie, programmée ou en urgence, aptes à délivrer des gestes d’anesthésie-réanimation, à assurer la qualité et le maintien de l’efficience de l’acte anesthésique. Nous assurons aussi la matériovigilance et l’hémovigilance, tâches indispensables assurant l’éventail de la qualité des soins. Nous travaillons de garde, de jour, de nuit, les week-ends et jours féries, nous sommes disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Notre profession est reconnue comme pénible « physiquement et psychologiquement » par la médecine du travail. A cela s’ajoute un stress permanent. Notre travail n’a rien de sédentaire, raison pour laquelle un IADE est classé en catégorie A active dès sa sortie de l’école (il bénéficie d’un départ à la retraite à partir de 55 ans et d’une année de bonification tous les 10 ans travaillés, avantages accordés lors des négociations de 2003 (loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant sur les réformes des retraites).

Suite aux accords de Bologne et dans le cadre de l’uniformisation européen de l’enseignement supérieur (Licence, Master, Doctorat), l’intégration de la filière infirmière dans le système universitaire impose de profondes modifications de ces formations. Dans le cadre du protocole d’accord du 2 février 2010 signé entre le Ministère de la Santé et un seul syndicat (le SNCH : Syndicat National des Cadres Hospitaliers qui représente moins de 1% des soignants), le projet de loi actuellement en cours de discussion au parlement, dévalorise outrageusement notre profession à plusieurs égards.

Le passage en catégorie A de la fonction publique des infirmiers, avec la reconnaissance d’un grade licence pour les infirmiers diplômés d’état (IDE), s’accompagne de la perte pour toute la filière de la reconnaissance de la pénibilité de notre métier (passage d’une catégorie dite « active » à une catégorie « sédentaire »). Or, les IADE étant déjà en catégorie A active, nous perdons cette reconnaissance sans contrepartie statutaire. De plus, les IADE, spécialisation infirmière la plus compliquée et la plus longue en termes d’études, sont la catégorie professionnelle la moins revalorisée en terme salarial. Pour illustration, un IDE qui effectue 3 ans et demi d’études bénéficie d’une augmentation salariale de 3801 euros annuel en fin de carrière, un cadre infirmier (formation IDE suivi de 10 mois supplémentaires bénéficie d’une augmentation de 4996 euros annuel, un IBODE (formation IDE suivi de 18 mois de formation, bénéficie de 3312 euros annuel et un IADE (formation IDE suivi de 24 mois de formation a une revalorisation de 2064 euros). L’injustice d’une telle différence de traitement, qui ne tient compte ni de la durée des études, ni des responsabilités exercées au quotidien, ni de la pénibilité de notre travail (gardes, travail de nuit, les week-ends et jours fériés) ne fait accroître notre colère et notre indignation.

De plus, l’obtention d’un grade master passe par la validation de « pratiques avancées ». Ce dossier est en cours de négociations entre le ministère et les partenaires sociaux médicaux et paramédicaux et il est fondamental que notre pratique quotidienne de l’anesthésie soit reconnue officiellement, ce qui n’est pas le cas actuellement. En effet, la plupart des syndicats d’anesthésistes réanimateurs font obstacle à cette reconnaissance, par crainte d’une dévalorisation des actes anesthésiques. Si le terrain a depuis longtemps validé nos compétences, la reconnaissance officielle de ces pratiques, fondamentale pour notre avenir, pose donc plus de problèmes.

Si nous faisons appel à vous aujourd’hui et que nous mobilisons quelques minutes de votre attention, c’est pour vous exprimer notre colère et notre indignation. Malgré 2 grèves les 11 et 30 mars qui sont passées inaperçues aux yeux des médias et de la presse, malgré de nombreux entretiens avec des députes, nous ne sommes pas entendus.

Les IADES, déjà en catégorie A active tout en bénéficiant du droit de partir à la retraite de façon anticipée sont les grands perdants de cette réforme. Les 3 années d’études, plus 2 ans de spécialisation, sont reconnus au niveau licence et non master ; quand à la revalorisation indiciaire, elle sera 2 fois moins importante que celle des infirmières diplômées d’état.

Nous souhaitons la reconnaissance de notre profession au grade master et la revalorisation indiciaire à sa juste valeur. Nous souhaitons le maintien en catégorie A « active » au vue de la charge, du rythme et des conditions de travail (notre prime de travail intensif de nuit s’élève tout de même à 1 euros 07 cents de l’heure ; oui, oui vous avez bien lu : 1,07 euros), ainsi que les responsabilités qui nous incombent. Notre travail exige des connaissances vastes, de la réflexion et une analyse rapide mais également une grande condition physique et un équilibre psychologique pour faire face à l’urgence, la souffrance et à la mort. Enfin, nous souhaitons le maintien de l’exclusivité de compétences, acquise dans le passé. Cette exclusivité de compétences a permis de diviser par 10 les incidents et accidents anesthésiques en per et post opératoires.

Le Président de la République avait pourtant pris l’engagement de revaloriser les professions paramédicales en termes de rémunérations et de carrières. Le protocole Bachelot se traduit par un « abominable chantage» : l’abandon de la catégorie active pour un soit disant « meilleur salaire » et un allongement de la durée de cotisation de 8 ans pour des professionnels dont le travail n’est pas pénible !!!!

Monsieur, Madame le Sénateur, les IADE vous demandent d’intervenir et d’abroger l’infâme article 30 si injuste pour nos professions très chères aux yeux du peuple français.

Aujourd’hui, en tant qu’usager potentiel du système de santé, quelque soit le jour et l’heure, un IADE sera là pour vous prendre en charge, vous endormir, maintenir vos fonctions vitales voir vous sauver ! Qu’en sera-t-il demain ? Une infirmière qui a un grade licence avec 3 mois de formation en anesthésie endormira un membre de votre famille. Avec les médecins anesthésistes, les IADE sont les seuls autorisés à pouvoir pratiquer une anesthésie. C’est pourquoi, nous voulons simplement être reconnus comme des professionnels de l’anesthésie à part entière.

Nous espérons que vous porterez notre parole au sein du sénat et nous sommes à votre disposition pour tout complément d’information sur ce dossier.

Nous vous remercions de votre attention et vous prions d’agréer, Monsieur, Madame le Sénateur, l’expression de notre considération distinguée.

Au noms des IADE de Versailles
Modifié en dernier par Jemel le 21 avr. 2010, 10:29, modifié 2 fois.
Nozinan
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Message : # 33025Message non lu Nozinan »

Bon courrier ! ATTENTION FAUTE : le protocole est de 2010 t pas 2002 !

on fait suivre dans le sud !
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kéta78
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Message : # 33026Message non lu kéta78 »

info transmise........
on modifie merci!!
à force de lire et relire on ne voit plus tout!!

on fera suivre un tract pour motiver nos collègues iade
et une lettre à sarko

bonne journée!

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Allmann
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Message : # 33038Message non lu Allmann »

parfait :bravo:
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