lettre au président du tribunal de Nanterre
Posté : 10 nov. 2010, 17:00
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
à
Monsieur le Président du Tribunal de Nanterre
Strasbourg, le 10 novembre 2010.
Objet: conséquences du refus d'adhérer à un ordre paramédical.
Monsieur le Président,
un de nos collègues - pédicure podologue - est convoqué devant votre juridiction le 12 novembre prochain suite à une plainte déposée par l'ordre national des pédicures podologues, au motif d'exercice illégal de la profession éponyme.
Ce professionnel de santé, reconnu par ses pairs, et qui exerce depuis plus de vingt ans, n'a jamais été pris en défaut. Aucune plainte n'a jamais été déposée à son encontre par un des milliers de patients qu'il a été amené à soigner durant cette longue carrière exemplaire.
Aujourd'hui, il est maltraité, malmené et considéré comme un vulgaire délinquant car, comme des centaines de milliers d'autres professionnels infirmiers ou kinés en France, il refuse d'adhérer à l'ordre pour ce qui le concerne. Comme des centaines de milliers d'autres infirmières ou kinés, il est donc devenu du jour au lendemain salarié illégal. Pourtant, les centaines de milliers de kinés ou infirmiers que nous sommes continuent d'exercer au quotidien, des professions dont la population ne pourrait se passer sans mettre en danger la santé des français, que ce soit en exercice hospitalier, privé ou encore libéral.
Les pouvoirs publics connaissent bien ce problème et madame la Ministre de la Santé s'est, à plusieurs reprises, prononcée en faveur des infirmiers et des kinés contre les abus et les dérives des ordres paramédicaux qui ne reculent devant rien pour contraindre, y compris par la menace et l'intimidation, les récalcitrants à adhérer à des structures ordinales qui sont pourtant rejetées par plus de 90% des infirmières notamment.
Monsieur le Président, nous sommes respectueux du Droit mais nous savons aussi que notre désobéissance éthique est légitime et fondée, et que la volonté de plus de 450 000 infirmiers, pédicures podologues ou kinés l'emportera sur des décisions législatives que nous rejetons massivement et que même le pouvoir politique refuse d'avaliser.
Nous rejetons à l'avance la future justice ordinale qui nous est concoctée par l'ordre infirmier dont le seul code de déontologie rédigé par l'instance fait honte à toute la profession infirmière. La seule justice que nous reconnaissons est celle du peuple, rendue par les tribunaux.
Ces baronnets ordinaux provinciaux ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins: le président de l'ordre départemental infirmier du Morbihan ne vient-il pas lui aussi de se positionner pour régler un litige sur la base du code de déontologie infirmier qui n'est même pas encore paru au Journal Officiel, excusez du peu !
Vous comprendrez ainsi nos appréhensions quand au fonctionnement des futures chambres régionales disciplinaires ordinales infirmières
Monsieur le Président, nous sommes respectueux du Droit et quelle que soit la décision qui sera prise par votre Juridiction, nous l'acterons et en apprécierons les éventuelles conséquences.
En effet, le résultat de cette navrante histoire, encore une fois à l'initiative inique d'un ordre paramédical nous concernera tous, et chacun d'entre nous assumera collectivement soit la relaxe, soit la condamnation de notre collègue pédicure podologue.
Nous collectionnons et avons en stock une liste des dérives et autres abus du comportement ordinal qui s'allonge de jours en jours et que nous soumettrons, nous aussi, à l'examen de la justice dans les mois qui viennent.
Pour l'instant, dans le silence, mais bien conscientes et informées du problème soulevé par la publication au Journal Officiel le 21 décembre 2006 de l'instauration en France d'un ordre infirmier, les infirmières de ce pays continuent malgré tout à exercer consciencieusement leur profession dans l'illégalité. Des milliers de masseurs kinésithérapeutes et de pédicures podologues en font autant malgré l'obligation qui leur a été faite d'adhérer depuis 2004.
Plusieurs initiatives parlementaires ont été prises récemment et pas moins de sept propositions de Loi visant à modifier considérablement le champ de compétences des ordres paramédicaux sont en attentes d'être votées soit à l'Assemblée Nationale, soit au Sénat.
Ainsi, la situation pour l'instant conflictuelle et problématique de notre collègue pédicure podologue ne le sera peut être plus d'ici quelques semaines, après que le Législateur lui aussi informé de notre Refus ne se décide à modifier la Loi.
En espérant par ce courrier avoir contribué à vous informer honnêtement sur la situation de notre collègue pédicure podologue, qui est celle de centaines de milliers d'autres professionnels paramédicaux, nous vous adressons, monsieur le Président, nos salutations infirmières républicaines les plus respectueuses et nous restons à votre disposition le cas échéant.
Hugues Dechilly,
secrétaire général.
www.syndico.exprimetoi.net
RESILIENCE - 13 rue de Molsheim - 67000 Strasbourg.
à
Monsieur le Président du Tribunal de Nanterre
Strasbourg, le 10 novembre 2010.
Objet: conséquences du refus d'adhérer à un ordre paramédical.
Monsieur le Président,
un de nos collègues - pédicure podologue - est convoqué devant votre juridiction le 12 novembre prochain suite à une plainte déposée par l'ordre national des pédicures podologues, au motif d'exercice illégal de la profession éponyme.
Ce professionnel de santé, reconnu par ses pairs, et qui exerce depuis plus de vingt ans, n'a jamais été pris en défaut. Aucune plainte n'a jamais été déposée à son encontre par un des milliers de patients qu'il a été amené à soigner durant cette longue carrière exemplaire.
Aujourd'hui, il est maltraité, malmené et considéré comme un vulgaire délinquant car, comme des centaines de milliers d'autres professionnels infirmiers ou kinés en France, il refuse d'adhérer à l'ordre pour ce qui le concerne. Comme des centaines de milliers d'autres infirmières ou kinés, il est donc devenu du jour au lendemain salarié illégal. Pourtant, les centaines de milliers de kinés ou infirmiers que nous sommes continuent d'exercer au quotidien, des professions dont la population ne pourrait se passer sans mettre en danger la santé des français, que ce soit en exercice hospitalier, privé ou encore libéral.
Les pouvoirs publics connaissent bien ce problème et madame la Ministre de la Santé s'est, à plusieurs reprises, prononcée en faveur des infirmiers et des kinés contre les abus et les dérives des ordres paramédicaux qui ne reculent devant rien pour contraindre, y compris par la menace et l'intimidation, les récalcitrants à adhérer à des structures ordinales qui sont pourtant rejetées par plus de 90% des infirmières notamment.
Monsieur le Président, nous sommes respectueux du Droit mais nous savons aussi que notre désobéissance éthique est légitime et fondée, et que la volonté de plus de 450 000 infirmiers, pédicures podologues ou kinés l'emportera sur des décisions législatives que nous rejetons massivement et que même le pouvoir politique refuse d'avaliser.
Nous rejetons à l'avance la future justice ordinale qui nous est concoctée par l'ordre infirmier dont le seul code de déontologie rédigé par l'instance fait honte à toute la profession infirmière. La seule justice que nous reconnaissons est celle du peuple, rendue par les tribunaux.
Ces baronnets ordinaux provinciaux ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins: le président de l'ordre départemental infirmier du Morbihan ne vient-il pas lui aussi de se positionner pour régler un litige sur la base du code de déontologie infirmier qui n'est même pas encore paru au Journal Officiel, excusez du peu !
Vous comprendrez ainsi nos appréhensions quand au fonctionnement des futures chambres régionales disciplinaires ordinales infirmières
Monsieur le Président, nous sommes respectueux du Droit et quelle que soit la décision qui sera prise par votre Juridiction, nous l'acterons et en apprécierons les éventuelles conséquences.
En effet, le résultat de cette navrante histoire, encore une fois à l'initiative inique d'un ordre paramédical nous concernera tous, et chacun d'entre nous assumera collectivement soit la relaxe, soit la condamnation de notre collègue pédicure podologue.
Nous collectionnons et avons en stock une liste des dérives et autres abus du comportement ordinal qui s'allonge de jours en jours et que nous soumettrons, nous aussi, à l'examen de la justice dans les mois qui viennent.
Pour l'instant, dans le silence, mais bien conscientes et informées du problème soulevé par la publication au Journal Officiel le 21 décembre 2006 de l'instauration en France d'un ordre infirmier, les infirmières de ce pays continuent malgré tout à exercer consciencieusement leur profession dans l'illégalité. Des milliers de masseurs kinésithérapeutes et de pédicures podologues en font autant malgré l'obligation qui leur a été faite d'adhérer depuis 2004.
Plusieurs initiatives parlementaires ont été prises récemment et pas moins de sept propositions de Loi visant à modifier considérablement le champ de compétences des ordres paramédicaux sont en attentes d'être votées soit à l'Assemblée Nationale, soit au Sénat.
Ainsi, la situation pour l'instant conflictuelle et problématique de notre collègue pédicure podologue ne le sera peut être plus d'ici quelques semaines, après que le Législateur lui aussi informé de notre Refus ne se décide à modifier la Loi.
En espérant par ce courrier avoir contribué à vous informer honnêtement sur la situation de notre collègue pédicure podologue, qui est celle de centaines de milliers d'autres professionnels paramédicaux, nous vous adressons, monsieur le Président, nos salutations infirmières républicaines les plus respectueuses et nous restons à votre disposition le cas échéant.
Hugues Dechilly,
secrétaire général.
www.syndico.exprimetoi.net
RESILIENCE - 13 rue de Molsheim - 67000 Strasbourg.