RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
à
monsieur Xavier Bertrand,
Ministre de la Santé, du Travail et de l'Emploi.
Copie à
madame Nora Berra,
Secrétaire d'Etat à la Santé,
auprès du ministre de la Santé, du Travail et de l'Emploi.
Strasbourg, le 28 novembre 2010.
Monsieur le Ministre,
vous n'êtes pas sans connaître - pour en être à l'origine de la mise en place via plusieurs décrets d'application signés de votre main – les difficultés multiples que suscite l'instauration d'un ordre infirmier depuis 2006, l'instauration des ordres kinés et pédicures en 2004.
Après quelques années d'absences aux responsabilités ministérielles, votre retour à la Santé vous oblige - de nouveau – à (re)prendre les dossiers des ordres paramédicaux à bras le corps.
En effet durant vos deux années passées au secrétariat général de l'UMP, l'ordre infirmier a réussi le tour de force de se mettre à dos plus de 90% de la profession infirmière, soit plus de 450 000 infirmières qui le rejettent, calmement mais avec une détermination sans faille aucune.
Durant ces deux dernières années, les contrordistes se sont organisés et rassemblés en associations et/ou syndicats professionnels.
La situation financière de l'ordre infirmier est misérable car plus de 90% des soumis potentiels à la cotisation ordinale refusent sagement cette nouvelle taxe professionnelle.
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
Les méthodes iniques utilisées par l'instance ordinale pour forcer les récalcitrants que nous sommes à nous affilier vont des menaces écrites, aux intimidations, voire à la forfaiture et aux abus de toutes sortes.
Même votre prédécesseur, madame Bachelot Narquin, s'est publiquement positionnée le 29 mai 2010 devant les députés en séance des questions au Gouvernement contre ces méthodes douteuses et elle a toujours fermement défendu notre cause devant l'attitude autiste de l'ordre infirmier qui, non content d'opposer plusieurs fins de non recevoir aux parlementaires et au Gouvernement précédent, a aussi réussi à se discréditer en envoyant des questions pré-rédigées aux députés et aux sénateurs qui se sont empressés de les retirer.
Plusieurs propositions parlementaires de loi ont été déposées sur les bureaux de l'Assemblée Nationale et du Sénat. Elles visent toutes à modifier/abroger le champ de compétences des ordres paramédicaux, la plus connue d'entre elle a été co-rédigée par le député Yves Bur. Monsieur Bur que nous avons rencontré il y a peu nous a assuré de sa volonté d'étendre sa PPL aux autres personnels paramédicaux, kinés et pédicures notamment.
Depuis quelques temps, des masseurs kinésithérapeutes et maintenant des pédicures podologues sont traduits devant les tribunaux pour exercice illégal de leur professions respectives et reconnus coupables au seul motif du refus d'allégeance aux instances ordinales.
Les infirmières sont soumises au harcèlement plus sournois des commissions départementales de conciliation, séance au cours desquelles des apprentis sorciers ignares en matière de la plus élémentaire notion du Droit et du respect de la personne humaine, se complaisent à massacrer professionnellement la réputation de leurs propres collègues soignantes à exercice libéral. Procédures farfelues qui relèvent manifestement plus d'un règlement de comptes (financiers) que d'une volonté réelle de mettre en place une régulation des possibles abus commis, ici où là.
Le moment est donc venu, monsieur le Ministre de mettre fin à cette mascarade ordinale qui dessert plus la profession infirmière par ses actions qu'elle ne produit de positif en la matière.
Il est clair, avec le recul, que la grande majorité des infirmiers de ce pays, paramédicaux dont les conditions d'exercice se dégradent un peu plus chaque jour refuseront maintenant un ordre quelque soit le montant de la cotisation.
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre
La plus sage des décisions serait de supprimer ces ordres définitivement. La moins mauvaise des solutions serait de les laisser facultatifs, y compris pour les paramédicaux libéraux.
Comme pour le dossier des retraites infirmières qui semble bien mal engagé (trois sondages en cours donnent les mêmes résultats: entre 40 et 70% de refus de la catégorie A), imposer des mesures aussi importantes à des centaines de milliers de professionnels aguerris - sans même les consulter au préalable - ne peut qu'engendrer la colère et l'indignation.
Monsieur le Ministre nous vous demandons donc d'agir au plus vite pour que les procédures, en cours ou à venir, devant les tribunaux ne continuent pas à se multiplier et ainsi à faire en sorte que des honnêtes citoyens ne deviennent de vulgaires malfrats et se trouvent privés de leur emploi.
Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, voilà donc trois attributions ministérielles qui vous placent en position d'interlocuteur privilégié pour traiter nos demandes.
Dans l'attente, nous vous prions Monsieur le Ministre de recevoir nos salutations infirmières respectueuses auxquelles je me permettrai d'ajouter mes salutations saint quentinoises personnelles.
Pour le syndicat RESILIENCE,
Hugues Dechilly,
secrétaire général.
RESILIENCE - 13 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.
www.syndico.exprimetoi.net