Exercice IADE vu par un assureur
Posté : 29 mars 2011, 20:15
Sources : http://www.macsf.fr/vous-informer/quest ... istes.html
Qui surveille le patient en cours d'anesthésie ?
Les recommandations de la SFAR concernant la surveillance des patients en cours d'anesthésie (2ème édition - Juin 1989-Janvier 1994) précisent que : « Toute anesthésie générale, locorégionale, ou sédation susceptible de modifier les fonctions vitales doit être effectuée et surveillée par ou en présence d'un médecin anesthésiste-réanimateur qualifié. (...)
Si le médecin anesthésiste-réanimateur est amené à quitter la salle d'opération, il confie la poursuite de l'anesthésie à un autre médecin anesthésiste-réanimateur qualifié. S'il la confie à un médecin anesthésiste-réanimateur en formation ou à un(e) infirmier(e) anesthésiste, il reste responsable de l'acte en cours et peut intervenir sans délai ».
Dans cette dernière hypothèse où le patient est confié à un IADE, les recommandations de la SFAR de janvier 1995 sur le rôle de l’IADE ont également prévu que le « médecin anesthésiste-réanimateur peut lui confier la surveillance du patient en cours d'anesthésie à la condition expresse de rester à proximité immédiate et de pouvoir intervenir sans délai ».
Enfin, les recommandations du Conseil national de l’Ordre des médecins de décembre 2001 concernant les relations entre anesthésistes réanimateurs et chirurgiens, autres spécialistes et professionnels de santé énoncent que « le médecin anesthésiste peut confier à l’IADE, temporairement, sous sa propre responsabilité, la surveillance d’un patient anesthésié, ne constituant pas un risque particulier, et à condition qu’il soit à tout moment immédiatement joignable et disponible à proximité de la salle d’opération ».
Dès lors qu’il reste susceptible d’intervenir à tout moment, l’anesthésiste peut donc confier la surveillance du patient à l’IADE. Dès lors, un anesthésiste peut prendre en charge deux salles, à condition qu’elles ne soient pas trop éloignées l’une de l’autre.
Qu'est-ce qu’un médecin pouvant intervenir sans délai ?
Il n’existe aucune définition légale, réglementaire ou jurisprudentielle de cette notion. C’est selon les circonstances propres à chaque affaire, qu’il appréciera souverainement, que le juge sera amené à se prononcer sur le respect ou non des dispositions réglementaires.
Si l’on se doute que l’intervention du médecin doit être rapide, de l’ordre de quelques minutes, on ignore quels sont les critères qui permettront de juger de cette rapidité.
On peut donc estimer qu’une intervention sans délai suppose la présence effective du médecin anesthésiste à proximité immédiate du lieu où sont pratiqués les actes d’anesthésie pour qu’en cas d’appel, son temps de réaction soit le plus court possible. Ainsi, il semble exclu que le médecin se trouve hors de l’établissement, et ce même s’il est d’astreinte, puisqu’il lui faudrait alors se déplacer depuis son domicile en cas d’appel, ce qui paraît incompatible avec une intervention sans délai.
En revanche, le médecin peut quitter la salle où est pratiquée l’anesthésie et se trouver dans une autre salle du bloc, ou une autre partie de l’établissement, toujours à condition de ne « pas trop » s’éloigner pour rester à proximité immédiate du lieu où sont réalisés les actes d’anesthésie. Mais plus que la distance, l’essentiel est qu’il soit aisément joignable par tous moyens de communication et qu’une fois appelé, il soit au chevet du patient très rapidement.
Quelle répartition des tâches en SSPI ?
Selon l’article D. 6124-10 CSP, « pendant sa durée d'utilisation, toute salle de surveillance postinterventionnelle comporte en permanence au moins un infirmier ou une infirmière formé à ce type de surveillance, si possible infirmier ou infirmière anesthésiste.
Lorsque la salle dispose d'une capacité égale ou supérieure à six postes occupés, l'équipe paramédicale comporte au moins deux agents présents dont l'un est obligatoirement un infirmier ou une infirmière formé à ce type de surveillance, si possible, infirmier ou infirmière anesthésiste ».
Conformément à l’article R. 4311-12 CSP, l’IADE assure en salle de surveillance postinterventionnelle « les actes relevant des techniques d’anesthésie (…) et est habilité à la prise en charge de la douleur postopératoire relevant des mêmes techniques ». La répartition des tâches au sein de la SSPI est abordée plus précisément dans les recommandations de la SFAR concernant la surveillance et les soins postanesthésiques qui indiquent que le « médecin anesthésiste-réanimateur dirige la surveillance, prescrit le traitement, en particulier l’analgésie postopératoire, assure la liaison avec le chirurgien ou spécialiste ».
Le médecin anesthésiste prend donc l’initiative de la nature et du rythme des actes à réaliser et l’infirmier exécute ces actes sur le plan technique sur la base du protocole retenu par le médecin, dans la limite de ses compétences réglementaires : il évalue les signes de réveil et recherche les critères d’extubation qui témoignent du retour d’une autonomie ventilatoire, il reconnaît les accidents susceptibles de se produire et met en œuvre les gestes techniques nécessaires en cas d’atteinte d’une fonction vitale.
Confrontée à une situation d’urgence, l’infirmier doit en informer immédiatement le médecin anesthésiste et solliciter sa présence. En effet, il demeure en SSPI sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste réanimateur qui doit pouvoir intervenir sans délai.
La décision de sortie du patient de SSPI, soit pour un transfert en secteur d’hospitalisation, soit pour un retour à domicile suite à une chirurgie ambulatoire, est du ressort exclusif du médecin anesthésiste, ainsi que l’énonce l’article D. 6124-101 CSP.
Une tenue soigneuse du dossier d’anesthésie est essentielle pour assurer la traçabilité des soins. L’infirmier devra y reporter l’heure d’arrivée et de sortie du patient et les différents paramètres permettant de juger de l’évolution de son état. De son côté, le médecin devra y faire figurer ses prescriptions et la décision d’autorisation de sortie, ainsi que, s’il y a lieu, les modalités du transfert pour le retour en chambre.
Un IADE peut-il réaliser seul une induction anesthésique ?
Selon l’article R. 4311-12 CSP : « L'infirmier ou l'infirmière, anesthésiste diplômé d'Etat, est seul habilité, à condition qu'un médecin anesthésiste-réanimateur puisse intervenir à tout moment, et après qu'un médecin anesthésiste-réanimateur a examiné le patient et établi le protocole, à appliquer les techniques suivantes :
1º Anesthésie générale ;
2º Anesthésie loco-régionale et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en place par un médecin anesthésiste-réanimateur ;
3º Réanimation peropératoire.
Il accomplit les soins et peut, à l'initiative exclusive du médecin anesthésiste-réanimateur, réaliser les gestes techniques qui concourent à l'application du protocole…».
Le médecin anesthésiste doit donc pouvoir intervenir à tout moment.
Un IADE peut-il réaliser une anesthésie locorégionale (ALR) ?
La réglementation relative au rôle de l’IADE dans la pratique de l’anesthésie (art. R.4311-12 du CSP) n’établit pas de distingo entre l’anesthésie générale et l’ALR :
« l’infirmier anesthésiste DE est seul habilité (…) à appliquer les techniques suivantes :
1° - Anesthésie générale
2°- Anesthésie loco-régionale…… »
Cependant, ce deuxième alinéa est complété par « et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en place par un médecin anesthésiste réanimateur », ce qui interdit à l’IADE d’appliquer une technique d’ALR avec mise en place d’un cathéter.
Seules seraient donc réalisables les ALR « single shoot », telle la rachianesthésie.
De manière générale, l’IADE ne peut et ne doit appliquer une technique quelle qu’elle soit sans en avoir une pratique régulière, maîtrisée et validée par un médecin anesthésiste réanimateur.
Un IADE peut-il retirer un cathéter de péridurale ?
En ce qui concerne le retrait, les textes sont muets et la question a d’ailleurs donné lieu à de multiples controverses.
La SFAR a émis des recommandations en septembre 1992 concernant la pratique de l’analgésie obstétricale qui comportent un chapitre consacré plus particulièrement à l’analgésie péridurale, dans lequel il est précisé : « L’ablation du cathéter péridural est effectué par le médecin anesthésiste réanimateur ou sous sa responsabilité », formulation qui tendrait à autoriser un non médecin à procéder à l’ablation du cathéter, dès lors que l’anesthésiste est présent et peut intervenir à tout moment. Cette interprétation de la SFAR a été vivement contestée, notamment par la Direction Générale de la Santé pour laquelle le retrait du cathéter ne peut être que de la compétence exclusive du médecin.
L’Académie nationale de Médecine, saisie par la SFAR afin de trancher cette différence de vues, a fait connaître son avis le 7 février 2001, selon lequel l’ablation des cathéters périduraux peut être effectuée sous la responsabilité du médecin.
En décembre 2001, le Conseil de l’Ordre des médecins a, pour sa part, indiqué dans son rapport intitulé Recommandations concernant les relations entre anesthésistes réanimateurs et chirurgiens, autres spécialistes ou professionnels de santé que l’ablation du cathéter péridural s’effectue sur prescription du médecin anesthésiste réanimateur, écrites et signées ou selon des protocoles de soins validés et accessibles à tous.
Il semble donc aujourd’hui que l’interprétation qui est faite des textes aille dans le sens de la compétence des infirmiers pour réaliser le retrait du cathéter dès lors que l’anesthésiste est en mesure d’intervenir à tout moment.
Attention toutefois : il ne s’agit que d’interprétations par diverses instances professionnelles : elles n’ont pas de force légale ou réglementaire. Il n’existe à l’heure actuelle aucun texte réglant clairement cette question.
Quel rôle joue l'IADE dans les transports sanitaires ?
Par sa connaissance et sa pratique des gestes d’urgence et de survie, l’IADE est le collaborateur idéal du médecin dans la prise en charge des patients en état grave et dans leur transport intra ou extrahospitalier.
L’article R. 4311-12 CSP dispose que les transports sanitaires urgents entre établissements de soins ou du lieu de détresse vers un établissement de santé réalisés dans le cadre d’un service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) sont effectués en priorité par l’infirmier anesthésiste, même si l’article R. 4311-10 CSP rappelle pour sa part que tout infirmier est autorisé à participer à la mise en oeuvre des transports sanitaires urgents sous la responsabilité d’un médecin, ce dernier ne devant pas obligatoirement être anesthésiste réanimateur.
L’article R. 4311-12 CSP, contrairement à sa rédaction antérieure qui était ambiguë, fait reposer les gestes techniques réalisables par l’IADE sur le seul médecin anesthésiste réanimateur. Ainsi, une organisation qui ferait de l’IADE le seul professionnel en anesthésie doit être exclue.
Qui doit vérifier le bon fonctionnement du matériel d'anesthésie à l'ouverture du bloc ?
Un arrêté du 3 octobre 1995 dispose que la vérification du bon état et du bon fonctionnement du matériel et des dispositifs médicaux d’anesthésie doit être organisée selon des modalités qui déterminent pour chaque type de matériel ou de dispositif les qualifications et la formation des personnels chargés de ces vérifications. Le texte précise également que « le médecin anesthésiste réanimateur qui pratique l’anesthésie s’assure avant l’induction de son patient que les vérifications ont été faites selon les modalités prévues au document et que le résultat est satisfaisant. Mention est faite sur un registre contresigné par l’anesthésiste réanimateur ».
Il appartient donc au médecin anesthésiste réanimateur de valider le bon déroulement de la procédure de vérification du matériel d’anesthésie, qui entre dans le rôle de l’IADE.
En effet, comme le rappelle la SFAR en février 2001, la qualification de l’IADE répond spécifiquement à cette exigence : « Son rôle comprend notamment la vérification, la préparation et l’entretien du matériel d’anesthésie, l’exécution de certains gestes sous la direction du médecin anesthésiste réanimateur (…) ainsi que certaines tâches transversales telles que la matériovigilance ».
La réglementation impose-t-elle un nombre d'IADE selon l'intervention réalisée ?
En matière de neurochirurgie, l’article D. 6124-137 prévoit que « Pour chaque intervention de radiochirurgie intracrânienne et extracrânienne en conditions stéréotaxiques, le personnel comprend au moins :
1° Un neurochirurgien ;
2° Un neuroradiologue ;
3° Un radiothérapeute ;
4° Un radiophysicien ;
5° En tant que de besoin, un anesthésiste-réanimateur assisté d'un infirmier anesthésiste, un infirmier ou infirmier de bloc opératoire, un manipulateur d'électroradiologie médicale, un technicien de neurophysiologie. »
En matière d’activités interventionnelles par voie endovasculaire en neuroradiologie, l’article D. 6124-149 CSP rappelle que « Chaque acte interventionnel en neuroradiologie nécessite la présence d'au moins trois personnes expérimentées, dont un médecin remplissant les conditions mentionnées au 1° de l'article D. 6124-149 et un manipulateur d'électroradiologie médicale. La troisième personne est, selon les besoins, soit un médecin, soit un infirmier, soit un manipulateur d'électroradiologie médicale.
Lorsque l'intervention nécessite une anesthésie générale, l'anesthésiste-réanimateur est assisté par un infirmier anesthésiste ».
Qui surveille le patient en cours d'anesthésie ?
Les recommandations de la SFAR concernant la surveillance des patients en cours d'anesthésie (2ème édition - Juin 1989-Janvier 1994) précisent que : « Toute anesthésie générale, locorégionale, ou sédation susceptible de modifier les fonctions vitales doit être effectuée et surveillée par ou en présence d'un médecin anesthésiste-réanimateur qualifié. (...)
Si le médecin anesthésiste-réanimateur est amené à quitter la salle d'opération, il confie la poursuite de l'anesthésie à un autre médecin anesthésiste-réanimateur qualifié. S'il la confie à un médecin anesthésiste-réanimateur en formation ou à un(e) infirmier(e) anesthésiste, il reste responsable de l'acte en cours et peut intervenir sans délai ».
Dans cette dernière hypothèse où le patient est confié à un IADE, les recommandations de la SFAR de janvier 1995 sur le rôle de l’IADE ont également prévu que le « médecin anesthésiste-réanimateur peut lui confier la surveillance du patient en cours d'anesthésie à la condition expresse de rester à proximité immédiate et de pouvoir intervenir sans délai ».
Enfin, les recommandations du Conseil national de l’Ordre des médecins de décembre 2001 concernant les relations entre anesthésistes réanimateurs et chirurgiens, autres spécialistes et professionnels de santé énoncent que « le médecin anesthésiste peut confier à l’IADE, temporairement, sous sa propre responsabilité, la surveillance d’un patient anesthésié, ne constituant pas un risque particulier, et à condition qu’il soit à tout moment immédiatement joignable et disponible à proximité de la salle d’opération ».
Dès lors qu’il reste susceptible d’intervenir à tout moment, l’anesthésiste peut donc confier la surveillance du patient à l’IADE. Dès lors, un anesthésiste peut prendre en charge deux salles, à condition qu’elles ne soient pas trop éloignées l’une de l’autre.
Qu'est-ce qu’un médecin pouvant intervenir sans délai ?
Il n’existe aucune définition légale, réglementaire ou jurisprudentielle de cette notion. C’est selon les circonstances propres à chaque affaire, qu’il appréciera souverainement, que le juge sera amené à se prononcer sur le respect ou non des dispositions réglementaires.
Si l’on se doute que l’intervention du médecin doit être rapide, de l’ordre de quelques minutes, on ignore quels sont les critères qui permettront de juger de cette rapidité.
On peut donc estimer qu’une intervention sans délai suppose la présence effective du médecin anesthésiste à proximité immédiate du lieu où sont pratiqués les actes d’anesthésie pour qu’en cas d’appel, son temps de réaction soit le plus court possible. Ainsi, il semble exclu que le médecin se trouve hors de l’établissement, et ce même s’il est d’astreinte, puisqu’il lui faudrait alors se déplacer depuis son domicile en cas d’appel, ce qui paraît incompatible avec une intervention sans délai.
En revanche, le médecin peut quitter la salle où est pratiquée l’anesthésie et se trouver dans une autre salle du bloc, ou une autre partie de l’établissement, toujours à condition de ne « pas trop » s’éloigner pour rester à proximité immédiate du lieu où sont réalisés les actes d’anesthésie. Mais plus que la distance, l’essentiel est qu’il soit aisément joignable par tous moyens de communication et qu’une fois appelé, il soit au chevet du patient très rapidement.
Quelle répartition des tâches en SSPI ?
Selon l’article D. 6124-10 CSP, « pendant sa durée d'utilisation, toute salle de surveillance postinterventionnelle comporte en permanence au moins un infirmier ou une infirmière formé à ce type de surveillance, si possible infirmier ou infirmière anesthésiste.
Lorsque la salle dispose d'une capacité égale ou supérieure à six postes occupés, l'équipe paramédicale comporte au moins deux agents présents dont l'un est obligatoirement un infirmier ou une infirmière formé à ce type de surveillance, si possible, infirmier ou infirmière anesthésiste ».
Conformément à l’article R. 4311-12 CSP, l’IADE assure en salle de surveillance postinterventionnelle « les actes relevant des techniques d’anesthésie (…) et est habilité à la prise en charge de la douleur postopératoire relevant des mêmes techniques ». La répartition des tâches au sein de la SSPI est abordée plus précisément dans les recommandations de la SFAR concernant la surveillance et les soins postanesthésiques qui indiquent que le « médecin anesthésiste-réanimateur dirige la surveillance, prescrit le traitement, en particulier l’analgésie postopératoire, assure la liaison avec le chirurgien ou spécialiste ».
Le médecin anesthésiste prend donc l’initiative de la nature et du rythme des actes à réaliser et l’infirmier exécute ces actes sur le plan technique sur la base du protocole retenu par le médecin, dans la limite de ses compétences réglementaires : il évalue les signes de réveil et recherche les critères d’extubation qui témoignent du retour d’une autonomie ventilatoire, il reconnaît les accidents susceptibles de se produire et met en œuvre les gestes techniques nécessaires en cas d’atteinte d’une fonction vitale.
Confrontée à une situation d’urgence, l’infirmier doit en informer immédiatement le médecin anesthésiste et solliciter sa présence. En effet, il demeure en SSPI sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste réanimateur qui doit pouvoir intervenir sans délai.
La décision de sortie du patient de SSPI, soit pour un transfert en secteur d’hospitalisation, soit pour un retour à domicile suite à une chirurgie ambulatoire, est du ressort exclusif du médecin anesthésiste, ainsi que l’énonce l’article D. 6124-101 CSP.
Une tenue soigneuse du dossier d’anesthésie est essentielle pour assurer la traçabilité des soins. L’infirmier devra y reporter l’heure d’arrivée et de sortie du patient et les différents paramètres permettant de juger de l’évolution de son état. De son côté, le médecin devra y faire figurer ses prescriptions et la décision d’autorisation de sortie, ainsi que, s’il y a lieu, les modalités du transfert pour le retour en chambre.
Un IADE peut-il réaliser seul une induction anesthésique ?
Selon l’article R. 4311-12 CSP : « L'infirmier ou l'infirmière, anesthésiste diplômé d'Etat, est seul habilité, à condition qu'un médecin anesthésiste-réanimateur puisse intervenir à tout moment, et après qu'un médecin anesthésiste-réanimateur a examiné le patient et établi le protocole, à appliquer les techniques suivantes :
1º Anesthésie générale ;
2º Anesthésie loco-régionale et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en place par un médecin anesthésiste-réanimateur ;
3º Réanimation peropératoire.
Il accomplit les soins et peut, à l'initiative exclusive du médecin anesthésiste-réanimateur, réaliser les gestes techniques qui concourent à l'application du protocole…».
Le médecin anesthésiste doit donc pouvoir intervenir à tout moment.
Un IADE peut-il réaliser une anesthésie locorégionale (ALR) ?
La réglementation relative au rôle de l’IADE dans la pratique de l’anesthésie (art. R.4311-12 du CSP) n’établit pas de distingo entre l’anesthésie générale et l’ALR :
« l’infirmier anesthésiste DE est seul habilité (…) à appliquer les techniques suivantes :
1° - Anesthésie générale
2°- Anesthésie loco-régionale…… »
Cependant, ce deuxième alinéa est complété par « et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en place par un médecin anesthésiste réanimateur », ce qui interdit à l’IADE d’appliquer une technique d’ALR avec mise en place d’un cathéter.
Seules seraient donc réalisables les ALR « single shoot », telle la rachianesthésie.
De manière générale, l’IADE ne peut et ne doit appliquer une technique quelle qu’elle soit sans en avoir une pratique régulière, maîtrisée et validée par un médecin anesthésiste réanimateur.
Un IADE peut-il retirer un cathéter de péridurale ?
En ce qui concerne le retrait, les textes sont muets et la question a d’ailleurs donné lieu à de multiples controverses.
La SFAR a émis des recommandations en septembre 1992 concernant la pratique de l’analgésie obstétricale qui comportent un chapitre consacré plus particulièrement à l’analgésie péridurale, dans lequel il est précisé : « L’ablation du cathéter péridural est effectué par le médecin anesthésiste réanimateur ou sous sa responsabilité », formulation qui tendrait à autoriser un non médecin à procéder à l’ablation du cathéter, dès lors que l’anesthésiste est présent et peut intervenir à tout moment. Cette interprétation de la SFAR a été vivement contestée, notamment par la Direction Générale de la Santé pour laquelle le retrait du cathéter ne peut être que de la compétence exclusive du médecin.
L’Académie nationale de Médecine, saisie par la SFAR afin de trancher cette différence de vues, a fait connaître son avis le 7 février 2001, selon lequel l’ablation des cathéters périduraux peut être effectuée sous la responsabilité du médecin.
En décembre 2001, le Conseil de l’Ordre des médecins a, pour sa part, indiqué dans son rapport intitulé Recommandations concernant les relations entre anesthésistes réanimateurs et chirurgiens, autres spécialistes ou professionnels de santé que l’ablation du cathéter péridural s’effectue sur prescription du médecin anesthésiste réanimateur, écrites et signées ou selon des protocoles de soins validés et accessibles à tous.
Il semble donc aujourd’hui que l’interprétation qui est faite des textes aille dans le sens de la compétence des infirmiers pour réaliser le retrait du cathéter dès lors que l’anesthésiste est en mesure d’intervenir à tout moment.
Attention toutefois : il ne s’agit que d’interprétations par diverses instances professionnelles : elles n’ont pas de force légale ou réglementaire. Il n’existe à l’heure actuelle aucun texte réglant clairement cette question.
Quel rôle joue l'IADE dans les transports sanitaires ?
Par sa connaissance et sa pratique des gestes d’urgence et de survie, l’IADE est le collaborateur idéal du médecin dans la prise en charge des patients en état grave et dans leur transport intra ou extrahospitalier.
L’article R. 4311-12 CSP dispose que les transports sanitaires urgents entre établissements de soins ou du lieu de détresse vers un établissement de santé réalisés dans le cadre d’un service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) sont effectués en priorité par l’infirmier anesthésiste, même si l’article R. 4311-10 CSP rappelle pour sa part que tout infirmier est autorisé à participer à la mise en oeuvre des transports sanitaires urgents sous la responsabilité d’un médecin, ce dernier ne devant pas obligatoirement être anesthésiste réanimateur.
L’article R. 4311-12 CSP, contrairement à sa rédaction antérieure qui était ambiguë, fait reposer les gestes techniques réalisables par l’IADE sur le seul médecin anesthésiste réanimateur. Ainsi, une organisation qui ferait de l’IADE le seul professionnel en anesthésie doit être exclue.
Qui doit vérifier le bon fonctionnement du matériel d'anesthésie à l'ouverture du bloc ?
Un arrêté du 3 octobre 1995 dispose que la vérification du bon état et du bon fonctionnement du matériel et des dispositifs médicaux d’anesthésie doit être organisée selon des modalités qui déterminent pour chaque type de matériel ou de dispositif les qualifications et la formation des personnels chargés de ces vérifications. Le texte précise également que « le médecin anesthésiste réanimateur qui pratique l’anesthésie s’assure avant l’induction de son patient que les vérifications ont été faites selon les modalités prévues au document et que le résultat est satisfaisant. Mention est faite sur un registre contresigné par l’anesthésiste réanimateur ».
Il appartient donc au médecin anesthésiste réanimateur de valider le bon déroulement de la procédure de vérification du matériel d’anesthésie, qui entre dans le rôle de l’IADE.
En effet, comme le rappelle la SFAR en février 2001, la qualification de l’IADE répond spécifiquement à cette exigence : « Son rôle comprend notamment la vérification, la préparation et l’entretien du matériel d’anesthésie, l’exécution de certains gestes sous la direction du médecin anesthésiste réanimateur (…) ainsi que certaines tâches transversales telles que la matériovigilance ».
La réglementation impose-t-elle un nombre d'IADE selon l'intervention réalisée ?
En matière de neurochirurgie, l’article D. 6124-137 prévoit que « Pour chaque intervention de radiochirurgie intracrânienne et extracrânienne en conditions stéréotaxiques, le personnel comprend au moins :
1° Un neurochirurgien ;
2° Un neuroradiologue ;
3° Un radiothérapeute ;
4° Un radiophysicien ;
5° En tant que de besoin, un anesthésiste-réanimateur assisté d'un infirmier anesthésiste, un infirmier ou infirmier de bloc opératoire, un manipulateur d'électroradiologie médicale, un technicien de neurophysiologie. »
En matière d’activités interventionnelles par voie endovasculaire en neuroradiologie, l’article D. 6124-149 CSP rappelle que « Chaque acte interventionnel en neuroradiologie nécessite la présence d'au moins trois personnes expérimentées, dont un médecin remplissant les conditions mentionnées au 1° de l'article D. 6124-149 et un manipulateur d'électroradiologie médicale. La troisième personne est, selon les besoins, soit un médecin, soit un infirmier, soit un manipulateur d'électroradiologie médicale.
Lorsque l'intervention nécessite une anesthésie générale, l'anesthésiste-réanimateur est assisté par un infirmier anesthésiste ».