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Lettre ouverte de RESILIENCE au député Hénart

Posté : 02 juin 2011, 14:43
par syndicat RESILIENCE
RESILIENCE - syndicat infirmier contre l’ordre


Lettre ouverte à monsieur le Député Laurent Hénart


Le syndicat RESILIENCE tient aussi à vous faire savoir qu’il suit avec la plus grande attention vos travaux, réflexions et avancées sur votre mission et rapport concernant les nouveaux métiers de la santé, que vous avez mené avec, avec je cite : “ Mr Yvon Berland et Mme Danièle Cadet, 2 spécialistes éminents..”
Si nous ne le saluons pas comme certains syndicats infirmiers professionnels et libéraux ou même comme l’ordre national des infirmiers non représentatif de la profession en terme d’agissements/adhérents/cotisants – mais que vous continuez à soutenir - nous vous assurons que vous pouvez compter sur nous pour le diffuser très largement accompagné de nos questionnements et incompréhensions…
Bien entendu et avant tout, il convient de rappeler que RESILIENCE approuve toutes les avancées /promotions qui pourraient concerner les IDE en soins généraux et spécialisés (reconnaissance Master des IADE/IBODE/IPDE ce qui ne semble malheureusement pas être d’actualité…) en exercice et celles et ceux à venir que ce soit en terme de reconnaissance, de salaires ou honoraires, de perspectives de carrière, d’acquis sociaux …
Dans la mesure bien évidemment où cette évolution s’inscrirait dans une démarche de qualité et de sécurité des soins, d’une prise en compte cohérente des volets de santé publique et bien sûr des patients.
Or, il nous semble à la lecture attentive de ce projet que votre rapport répond à d’autres motivations qui nous paraissent plus obscures.

Problématique
L’émergence des pathologies liées au vieillissement, dont maladies chroniques et le problème de dépendance dans un contexte de démographie des médecins très en tension, de diminution du temps médical pour les années à venir et, déjà à ce jour une répartition géographique inégale des professionnels de santé.
Pour autant, chacun sait que la baisse de la démographie médicale n’a pas été anticipée voire a été organisée par nos différentes gouvernances dans le seul but d’une économie à court terme mais dont la population va payer le prix fort surtout parmi les plus démunis, fragiles et précaires. Catégories de population qui elles aussi augmentent...

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Comment ?
Les professions de santé sont réglementées et actuellement déclinées en métiers avec des formations, diplômes, compétences définies et décret/référentiel d’actes qui leur sont propres et dont le but est de répondre aux besoins des patients en qualité et en nombre.
Le diplôme étant le garant des compétences et le fondement du métier.
Comme il serait illusoire de penser que le « papy-boom » ne concerne que les médecins… et donc que la pénurie ne touche pas que ces derniers, dans un contexte de besoins en augmentation constante, vous envisagez de substituer à l’enchaînement diplôme → métier, celui de besoin → activités → compétences → métier → formation → diplôme.
Un des problèmes à notre sens, est que vous ne définissez jamais et à aucun moment le terme de besoins alors que les acteurs de terrain dont nous sommes, les avons clairement identifiés et les voient s’aggraver (…).
Autrement dit, vous envisagez (et ce n’est pas une première) de remplacer des métiers comportant des actes codifiés et réglementés par des logiques de missions que ce soit par des métiers dits intermédiaires ou des glissements de tâches légalisés autrement nommés coopération entre professionnels de santé.
Concernant votre proposition n° 3, nous ne pouvons qu’être d’accord avec vous sur le caractère inédit du champs d’intervention de certains nouveaux métiers avec reconnaissance Master, comme par exemple ce projet de praticien en chirurgie qui ferait office de IADE/IBODE/Perfusionniste/chirurgien à compétence limitée… !!
Nouveaux métiers construits à partir des métiers paramédicaux (et médicaux…) d’aujourd’hui certes !! Mais sans encore une fois que vous nous expliquiez comment.
Pourtant dans votre proposition n°4, vous alléguez que ces nouveaux métiers ne doivent pas se substituer aux métiers existants ?
Toujours dans cette proposition n° 4 ayant trait à la valorisation des parcours professionnels, il ne suffit pas de citer le bénéfice attendu pour ces nouveaux métiers (qui ne concernera qu’une minorité) mais aussi l’ensemble de la profession avec en bout de chaîne la satisfaction des patients dans une prise en charge globale la meilleure qui soit ; mais comment vous envisagez d’y parvenir dans notre secteur d’activité gravement carencé en moyens humains et à bout de souffle ; à savoir fidélisation qui sous entend aussi outre la reconnaissance et l’égo flatté, des perspectives de carrière, les conditions de travail, l’évolution/augmentation des salaires/honoraires, les statuts, le maintien des acquis sociaux…etc.

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Avec quels moyens s’il vous plaît notre situation financière étant contrainte selon vos dires ?
Concernant la proposition N° 5, nous vous serions gré de nous expliquer la plus value d’une coopération interprofessionnelle basée sur l’expérience de quelques uns soit entre autres les glissements de tâche de fait, par rapport à nos formations actuelles validées et éprouvées que vous même (et vous n’êtes pas le seul) vous reconnaissez qu’elles ont « participé de façon remarquable à l’amélioration de la santé publique ».
Eléments de réponse du rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire et questions
Répondre donc aux besoins de santé qui augmentent avec des moyens médicaux et financiers qui diminuent mais sans jamais aborder la pénurie des soignants de terrain ni la paupérisation de leurs conditions d’exercice… et qui se traduit par une :
- Diminution de la démographie médicale
- Mauvaise répartition médicale avec des zones sur-dotées et des déserts ruraux
- Diminution du temps médical
En quelque sorte, à défaut de faire de la médecine sans médecin, faire de la médecine avec moins de médecins mais avec des super-infirmères et depuis peu des super-pharmaciens en espérant que cela n’aboutira pas à « fabriquer » des super-malades !!
En créant des métiers intermédiaires - IPA ou super infirmières (petit % de soignants selon Y. Berland) - dont on ne connaît pas le futur statut, les niveaux de rémunération (pas votre rôle), l’articulation avec les professions de santé existantes dont liens de subordination. « Métiers » qui devraient exercer là où les médecins ne veulent plus aller (contre rémunération) alors que Mr Bertrand convient que l’on ne peut pas installer des médecins de façon autoritaire … en négligeant leur environnement (quid des IPA et des IDE libéraux et la fin de leur liberté d’installation ?). « Métiers » qui auraient une compétence définie donc limitée ce qui est contraire à une prise en charge globale selon la définition de la santé de l’OMS. « Métiers » que les patients consulteraient s’ils vont bien mais patients qui seraient réorientés vers un médecin s’ils « posent problème » ou s'ils sont pluri-pathologiques ce qui aggraveraient le problème de la médecine à deux vitesses, selon que le patient et/ou selon sa localisation géographique ou bien encore l’état de ses finances pourrait choisir un médecin ou se verrait « imposer le choix » d’1 IPA ou d’un super pharmacien. Quid aussi de la responsabilité professionnelle ?

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Concernant la méthode participative (proposition N° 7), avec qui monsieur Hénart la participation en question ?
Les mêmes et encore et toujours les mêmes que l’on retrouve à l’origine de projets multiples mais de plus en plus sujets à polémiques : ordre infirmier, réforme LMD, coopérations inter professionnelles, sociétés dites savantes, associations d’usagers, responsables à multiples casquettes (ordre, syndicats, associations), cadres de santé et/ ou formateurs non inscrits dans le Code de la Santé Publique dont, nous vous citons « La formation est orientée dans ses contenus vers une professionnalisation de la fonction managériale du cadre de santé. Elle conduit les personnes à se distancier de plus en plus de la fonction « clinique » de ce même cadre. »

Permettez donc monsieur Hénart au syndicat RESILIENCE d’apporter une pierre à votre édifice et démarche pragmatique et participative par l’intermédiaire de cette lettre ouverte.

Au plaisir de vous lire, monsieur Hénart et à bientôt dans les urnes !!!


Ce thème (entre autres) des nouvelles missions/professions de Santé, sera discuté les 22 et 23 septembre 2011 à Vierzon à l'occasion des Journées RESILIENCE.

Toutes les informations sur ces Journées RESILIENCE
sur le site/forum :

www.syndico.exprimetoi.net

ou par courrier :

RESILIENCE - 13 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg





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