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Lettre ouverte à Dominique Tian, député pour qui "Dans la fonction publique hospitalière, l'absentéisme est en quelque sorte comme intégré au contrat de travail

par Ludovic Masset, lundi 14 novembre 2011, 23:59



" Monsieur le député,



Suite à votre interview lors de votre passage au journal télévisé de France 2 ce soir, j'ai été outré de vous entendre prononcer ces mots : "Dans la fonction publique hospitalière, l'absentéisme est en quelque sorte compris dans le contrat de travail".

De quel droit vous permettez-vous d'affirmer de telles choses, de quel droit nous insultez-vous de la sorte ? Je suis infirmier diplômé d’État, un métier dont la pénibilité a été reconnue par la loi en 2003, puis balayée cette année par les réformes de Mme la ministre de la Santé, alors Mme Bachelot, ce qui augurait déjà de l'égard que votre majorité porte à notre corps professionnel.

Je travaille toute l'année, dimanches et jours fériés, jours et nuits, contre une indemnité dérisoire de neuf euros par nuit de douze heures trente et de soixante-dix euros par dimanche de douze heures trente également. Depuis deux ans que je travaille pour l'hôpital public, je n'ai été absent pour maladie qu'un jour (qui n'est d'ailleurs pas passé en congé maladie, mais décompté de mes heures de travail, car les papiers ont été perdus par l'administration). N'allez pas croire que je n'ai pas été malade plus souvent, bien au contraire, la fatigue chronique ayant tendance à fragiliser la santé, mais les nécessités de service, la conscience professionnelle, le déficit de personnel qui aurait pu me remplacer, m'ont incité à prendre sur moi et à travailler malgré tout.

Je ne tolère pas que l'on jette ainsi l'opprobre sur des gens qui pour la plupart font preuve d'une dévotion et de qualités humaines que vous ne retrouverez pas dans de nombreuses catégories professionnelles. Chaque jour, nous côtoyons la souffrance, la maladie et la mort, chaque jour nous pansons les corps et les âmes, chaque jour vous pensez une nouvelle idiotie.

Certes certaines personnes abusent, une politique de dissuasion peut s'avérer efficace et je ne suis pas fondamentalement contre ce jour de carence que vous proposez, mais de grâce cessez de nous souiller de vos propos populistes !

Vous Monsieur le député, dont les confrères s'endorment pendant les séances de l'Assemblée, vous, dont les confrères cumulent les mandats et qui souvent ne daignent pas se déplacer pour voter les lois, trop "occupés dans leur circonscription", vous, dont les pairs députés européens viennent pointer le matin à Strasbourg pour repartir immédiatement afin de toucher les indemnités de présence, oui vous Monsieur le député, vous vous permettez de nous dire que nous abusons du système ? De qui vous foutez vous, de l'hôpital ou de l'infirmerie ?

Dans l'espoir d'une réponse de votre part, dans l'attente de vos excuses publiques et avec tout le respect que je peux encore vous témoigner, Monsieur le député, je vous salue.


Ludovic Masset

Infirmier et titulaire de la fonction publique hospitalière."



Pour ma part je reste farouchement opposé à ce jour de carence dans la mesure ou nous sommes déjà pénalisés ( responsabilisés dirait Fillon ) par le mode de calcul de notre prime annuelle qui déjà n'a rien à voire avec un 13ème mois comme couramment accordé ailleurs ....



cela étant dit :
Merci Ludovic !!!






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Merci à toi collègue pour ce coup de gueule c'est ça sarkoland , la profession se réveillerait-elle enfin?

oui merci ludovic et bravo.!

Ludo je te remercie du fond du coeur pour ta prise de position, claire, précise, et argumentée.
Il ne faut pas se le cacher, les politiques de droite ont décidé de taper sur "Les Fonctionnaires", celui là, aux ordres, était chargé de dénigrer le travail dans la FPH.
Le jour de carence est un des moyens. D'abord, c'est une mesure sociale injuste, quitte à faire valoir la justice sociale il fallait mettre 2 jours de carence au public et ne pas toucher aux salariés du privé, qui dorénavant sont sanctionnés par 4 jours de carence.
D'autre part, n'oublions pas que l'Etat doit aux URSSAF des millions d'euros? Ainsi que le patronnat. Voilà comment nos hommes politiques devraient combler le fameux trou de la Sécu.
A ma façon, j'apporte de l'eau à ton moulin et je te soutiens dans ta démarche et j'espère que cet individu présentera ses excuses.
Si par malheur, tu devais être sanctionné, n'hésites pas à nous solliciter, nous les IADE te soutiendront
Cordialement
CIRCONCIX

elle est parue où cette lettre ouverte?

Ceci dit chacun de nous peut joindre Tian par e-mail et lui dire le fond de sa pensée;C'est ce que je ne me suis pas privé de faire le soir même de ses propos vomitifs!

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je ne sais pas si elle a été publiée mais elle m'est parvenue via FaceB et notre page "Mouvement IADE 59/62 et Picardie "

( merci Didier dit "ANTOAL" sur laryngo )

CIRCONCIX a écrit :Le jour de carence est un des moyens. D'abord, c'est une mesure sociale injuste, quitte à faire valoir la justice sociale il fallait mettre 2 jours de carence au public et ne pas toucher aux salariés du privé, qui dorénavant sont sanctionnés par 4 jours de carence.
CIRCONCIX

Oui mais la prochaine étape logique c'est 5 jours de carence privé et public...plus facile à calculer et Flan soit Hollande ne changera rien...si j'ai bonne mémoire mise à part la retraite qui est retournée à 60 ans sous Mitterrand en 1981, ça m'étonnerait que beaucoup d'autres lois aient été abrogées à part celle-là...Faut aucunement compter sur une quelconque élection pour espérer améliorer notre sort...

Alors pas d'autres solutions que "opération zéro infirmière!"

Mister Hyde a écrit :

CIRCONCIX a écrit :Le jour de carence est un des moyens. D'abord, c'est une mesure sociale injuste, quitte à faire valoir la justice sociale il fallait mettre 2 jours de carence au public et ne pas toucher aux salariés du privé, qui dorénavant sont sanctionnés par 4 jours de carence.
CIRCONCIX

Oui mais la prochaine étape logique c'est 5 jours de carence privé et public...plus facile à calculer et Flan soit Hollande ne changera rien...si j'ai bonne mémoire mise à part la retraite qui est retournée à 60 ans sous Mitterrand en 1981, ça m'étonnerait que beaucoup d'autres lois aient été abrogées à part celle-là...Faut aucunement compter sur une quelconque élection pour espérer améliorer notre sort...

Alors pas d'autres solutions que "opération zéro infirmière!"

Je ne peux qu'abonder dans ton sens Mr Hyde
Cette lettre aussi percutante et calibrée soit elle, elle n'est au mieux qu'un bon exutoire au pire qu'un coup d'épée dans l'eau...le mal par l'entremise de la grande messe du 20h étant déjà fait...
Les techniques conventionelles ne marchent pas, il faudra réellement un jour prendre conscience jusqu'où, nous infirmiers, nous sommes prêts à aller pour obtenir la reconnaissance tant attendue!
La paralysie reste à ce jour le moyen le plus adapté...mais cela est il faisable???

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La lettre n'est évidemment pas LA solution .... ni même une solution ... Mais le néant, le silence, la résignation cela l'est encore moins ..

Cette lettre, elle existe et elle va surement amener d'autres lettres, des mails ... cela va faire parler un peu, créer une émulation ... puis peut être faire bouger et qui sait ....

Il faut toujours se méfier quand monte une fragile fumée du bois que l'on tente d'allumer , et il ne faut alors pas dire haut et fort : "Ce n'est pas le feu ....car moi le grand bucher je connais, et ce n'est pas ça ..."

Il faut alors au contraire faire preuve d'une extrême finesse et souffler suffisamment longtemps avec douceur et patience pour attiser ... sans surtout souffler trop fort et tout éteindre ...


Peu de chose et se battre déjà avec des mots, pour son honneur, pour dire je ne suis pas d'accord , c'est tout sauf rien ... après si le feu est bien là, il sera temps de voir le grand soir à sa lueur ....



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Libecciu a écrit :.

La lettre n'est évidemment pas LA solution .... ni même une solution ... Mais le néant, le silence, la résignation cela l'est encore moins ..

Cette lettre, elle existe et elle va surement amener d'autres lettres, des mails ... cela va faire parler un peu, créer une émulation ... puis peut être faire bouger et qui sait ....

Il faut toujours se méfier quand monte une fragile fumée du bois que l'on tente d'allumer , et il ne faut alors pas dire haut et fort : "Ce n'est pas le feu ....car moi le grand bucher je connais, et ce n'est pas ça ..."

Il faut alors au contraire faire preuve d'une extrême finesse et souffler suffisamment longtemps avec douceur et patience pour attiser ... sans surtout souffler trop fort et tout éteindre ...


Peu de chose et se battre déjà avec des mots, pour son honneur, pour dire je ne suis pas d'accord , c'est tout sauf rien ... après si le feu est bien là, il sera temps de voir le grand soir à sa lueur ....



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Pour toutes la corporation infirmière, n'ayons pas peur des mots, faisons du LOBBYING INFIRMIER

De la lettre en question il ne faut rien attendre, nous connaissons la qualité du dialogue social, et nous n'en sommes pas encore là...

Pensez donc à une remarque lancée comme ça à l'Education nationale, SNCF!!!

....souvenez-nous de l'histoire de Claude Allègre préconisant de dégraisser le mammouth, ça a brisé un peu la carrière du ministre!..... là le gars, il peut encore rajouter une couche, il n'en n'a rien à battre des lettres, même si quelqu'un monte au créneau en exposant ce que nous ressentons tous...forcément. La lettre est une sorte de début de microdécongélation, faut bien se le dire, et jusqu'à l'arrivée de la convulsion dans l'hosto ya encore du taf! Pour l'instant c'est un topic de plus d'ouvert sur quelques forums, ni plus ni moins...
.... et si maintenant nous prenions l'initiative de prendre les rennes en main et organisions des réunions/débats sur la profession et son traitement par les Pouvoirs Publics, l'avenir de la Santé, tout ça dans les amphis d'IFSI, au nom d'un collectif informel genre "IDE indignés", la les RG feront remonter plus rapidement les infos et plus efficacement qu' un encart dans libé.

Avec de la chance et l'effet "tache d'huile...", histoire de ressusciter le "désormais plus rien ne sera comme avant"...

Oui, il s'en fout, oui, nous n'arons pas le droit au 20 heures pour lui répondre, par contre, rien ne nous empêche de diffuser cette lettre à nos connaissances, par mail, par Facebook, de l'imprimer...
Elle circule déjà vite-vite, et puis contrairement aux députés, nous bénéficions d'un capital sympathie.
Je crois que le public (même ceux qui passent leur temps à cracher sur les fonctionnaires) ne sont pas dupes sur nos conditions de travail, sur les salaires de misère à l'hôpital...

Mister Hyde a écrit :.... et si maintenant nous prenions l'initiative de prendre les rennes en main

Bientôt Noël, un p'ti tour de traineau?.....

Plus sérieusement, je suis totalement d'accord. Il faut commencer par un petit feu de brindilles, doucement, souffler, tranquillement; et peut-être verrons-nous bientôt un embrasement!
Faisons tourner, partageons notre indignation, luttons contre la résignation!
Partageons avec nos collègues et amis concernés aussi par ces propos: éducation nationale, police,...
Et voyons...

i love cats a écrit :Plus sérieusement, je suis totalement d'accord. Il faut commencer par un petit feu de brindilles, doucement, souffler, tranquillement; et peut-être verrons-nous bientôt un embrasement!
Faisons tourner, partageons notre indignation, luttons contre la résignation!
Partageons avec nos collègues et amis concernés aussi par ces propos: éducation nationale, police,...
Et voyons...

Un véritable spectacle de crèche!

Si les infs ne sont pas capables de se réunir et discuter pour un début de "révolte", passons à autre chose comme aux cadeaux à faire à nos belle-mères...

Propos scandaleux...J n'ai pas pu m'empêcher de répondre...



"Bonjour Monsieur le député.


Je m'appelle Florian Massacrier, je suis infirmier depuis 2002 et infirmier-anesthésiste depuis 2009 (vous savez, les personnes qui gèrent 80 % du temps d'une anesthésie et qui ont été très gravement violenté en octobre 2010 à Paris, notamment...). Je travaille depuis le début de ma carrière dans la fonction publique hospitalière, je suis par conséquent fonctionnaire...Et je déplore les propos que vous avez tenu devant les caméras à une heure de grande écoute et qui stipulaient que:"Dans la fonction publique hospitalière, l'absentéisme est en quelque sorte compris dans le contrat de travail".



En effet, ces paroles que vous avez volontairement prononcées sont blessantes, humiliantes et mensongères. Sachez monsieur, qu'en 9 ans d'exercice, dans des conditions de travail de plus en plus délicates, je ne déplore AUCUN jour d'arrêt de travail, et bon nombre de mes camarades sont dans le même cas que moi. En effet, il me semble que vous ne connaissez pas parfaitement le monde hospitalier, et je vous invite vivement à venir nous rencontrer afin que vous en saisissiez pleinement toute la complexité. Sachez monsieur le député, que nous travaillons de jour, de nuit, les jours fériés et ce, 365 jours par an...Le faites vous vous même pour la gestion de vos 13 sociétés ou assimilés??? Elles ne doivent sans doute pas avoir beaucoup besoin de vous la nuit et les week ends... Et que penser de votre présence à l'hémicycle? Sur la session 2010-2011, j'ai relevé 28 semaines (sur 42) de présence à l'assemblée ou en commissions...soit un taux de participation de 66%...alors que vous êtes bien élu à temps plein, si je ne m'abuse? Peut être aviez vous eu des semaines d'arrêt maladie, mais je ne me suis pas permis de vérifier...



Alors, et je suis bien conscient que la période actuelle est économiquement délicate dans notre si beau pays et qu'un effort collégial est nécessaire pour le maintenir à flot, il me semble que vos paroles sont déplacées et ne reflètent pas la réalité. C'est la raison pour laquelle je me suis permis de vous envoyer ce mail afin de vous demander des excuses au nom de tous les fonctionnaires en difficulté à leurs postes de travail, et qui ne trichent pas, qui ne rechignent pas à venir travailler encore et encore, pour rendre service et maintenir une qualité de soins inégalée dans tous les pays occidentaux.



Vous souhaitant bonne réception de ce courrier, je me tiens à votre entière disposition pour tout renseignement complémentaire ou pour effectuer une visite d'un hôpital pour vous faire ouvrir les yeux et vous montrer la réalité du terrain.



Je vous prie, monsieur le député, de croire en l'expression de mes sincères salutations.



Pour le collectif IADE du CHU de Saint Etienne, Florian Massacrier



Florian Massacrier

Infirmier anesthésiste

CHU Saint Etienne

14, avenue albert raymond

42270 Saint Priest en Jarez

frisette42@hotmail.fr

iadesainte@gmail.com "

florian tres beau courrier..!
j'ai bien envi de t'imiter..fraté IADE.!

un courrier avec mes frati du Nord..pourquoi pas.?!

Tous à vos plumes et claviers, et qu'on reparte comme en 2010!!!

.... et si maintenant nous prenions l'initiative de prendre les rennes en main et organisions des réunions/débats sur la profession et son traitement par les Pouvoirs Publics, l'avenir de la Santé, tout ça dans les amphis d'IFSI, au nom d'un collectif informel genre "IDE indignés", la les RG feront remonter plus rapidement les infos et plus efficacement qu' un encart dans libé.

C'est une très bonne formule le RG sont très friands de ce type d'initative, en province les médias aussi peuvent couvrir un évènement comme celui ci, plutôt que de traiter les chiens écrasés. Du petit bruit mais en bout de chaîne génant pour le pouvoir qui rappelera à l'ordre ce fanatique