Au décours d'une discussion avec un urgentiste qui nous porte sans son cœur (surtout quand on est au bloc....)

https://twitter.com/Dopamine67/status/1 ... 1458954242

Si eux font de l'analgésie au propofol , je lui propose une anesthésie au paracetamol pour sa prochaine chirurgie ... Ou une induction au ketoflurane (Benisty®)

Propofol un analgésique ??? Nouss n'avons pas dû avoir les mêmes cours de pharmaco.
Réduction: normalement maintenant on immobilise le membre (la réduction se fait à l'hôpital pour éviter les lésions nerveuses). Pour la douleur: kétamine ou morphine. +/- hypnovel au besoin. Voilà ce qui se fait à Marseille

Claire1356 a écrit :Réduction: normalement maintenant on immobilise le membre (la réduction se fait à l'hôpital pour éviter les lésions nerveuses).

Euh, une luxation ou une fracture réduite facilite le déplacement du patient, réduit sa douleur, et peut faire réapparaître un pouls distal. Dans certaines situations, je ne vois pas comment nous aurions fait sans réduire la fracture (par exemple, patient présentant une fracture du fémur avec la jambe pliée sous lui).

Dans l’absolu oui, le propofol permet d’eviter la douleur, dans le sens où un patient inconscient n’integre pas le message nociceptif.

Il n’a donc pas « mal ».

Par ailleurs il y a un certain nombre de situations où une sédation au propofol ne s’accompagne pas d’antalgique : réduction de luxation de pth ...

Bonjour
Nous c'est comme d'habitude médecin dépendant et de la délégation qui existe avec l'IADE.

Cela va fait ceci à sédate le moi que je réduise.

On utilise très souvent:
Morphine
Kétamine en dose de co-analgésie
Hypnovel en fonction de l'objectif recherché ( anxiolyse ou/et effet myorelaxant)

Parfois, on utilise le diprivan à dose sédative en remplacement de l'hypnovel qui a parfois comme inconvénient l'effet amnésique qui dans certain témoignage peut être préjudiciable pour le patient ou orsqu'on souhaite un retour à l'état de conscience rapide.

Nous apportons une véritable plus value dans la sédation, reste à le prouver et gagner la confiance de nos chers médecins

Yves Benisty a écrit :

Claire1356 a écrit :Réduction: normalement maintenant on immobilise le membre (la réduction se fait à l'hôpital pour éviter les lésions nerveuses).

Euh, une luxation ou une fracture réduite facilite le déplacement du patient, réduit sa douleur, et peut faire réapparaître un pouls distal. Dans certaines situations, je ne vois pas comment nous aurions fait sans réduire la fracture (par exemple, patient présentant une fracture du fémur avec la jambe pliée sous lui).

Bien sûr que chaque cas est différent et la stratégie est Médecin dépendant. Je ne fais que retranscrire ce qu'un médecin urgentiste nous a dit en cours. On évite de le faire sur place sauf cas particulier comme vous le citez.

J'ai pour mémoire une procédure réalisée par un urgentiste chez une femme d'une soixantaine d'année pour la réduction d'une luxation de l'épaule. La première partie du transport, sans médecin,était un calvaire pour la patiente, elle pleurait de douleur. Il a débuté par une titration de morphine, puis une dose sédative de propofol. Réduction sans douleur. La patiente a gardé la conscience, et la morphine a assuré une analgésie bien suffisante pour le geste puis pour le transport. Pas de NV sur la morphine et le transport,malgré l'état désastreux de la route. (peut être grâce aux propriétés anti-émétiques du propofol). Suite du transport non médicalisé. Patiente très satisfaite !

Chaque médicament a ses propriétés propres qu'il faut bien connaitre afin de choisir au mieux la thérapeutique la moins dangereuse pour le patient.

Ont peut tout faire avec du diprivan c'est une question de dose, de vitesse d'injection et de l'association avec d'autres molécules.

Ce qui est parfois inquiétant, c'est son utilisation hors normes comme d'utiliser de la kétamine ou le diprivan à dose anesthésique sur estomac plein aux urgences ou en SMUR.

Un urgentiste avait été condamné pour ce motif pour avoir anesthésier un patient aux urgences.

Le Vidal précise bien à ce sujet que le propofol doit être utilisé par un médecin anesthésiste. C'est bien pourquoi il n'y en a pas dans les SAMU armés par des urgentistes.

"Médicament pouvant être administré par tout médecin spécialisé en anesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence dans les cas où il intervient en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistance médicale mobile ou de rapatriement sanitaire (article R. 5121-96 du code de la santé publique)"
Il y en a dans le SMUR dont j'ai parlé, qui est principalement armé par des urgentistes.

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Bruno huet a écrit :Ce qui est parfois inquiétant, c'est son utilisation hors normes comme d'utiliser de la kétamine ou le diprivan à dose anesthésique sur estomac plein aux urgences ou en SMUR.

Un urgentiste avait été condamné pour ce motif pour avoir anesthésier un patient aux urgences.

Bonjour,

En France, les médecins sont omnipraticiens. Il n'y a pas de médicament interdit aux urgentistes. Dans notre smur, où il y a plein d'urgentistes, il y a du propofol.

Il faudrait lire les attendus du procès, mais il est probable que le problème soit que l'urgentiste se soit lancé dans une anesthésie, qu'il ait merdouillé, et qu'on puisse montrer qu'il pouvait faire appel à un médecin anesthésiste pour l'aider et qu'il ne l'a pas fait.

Pour mémoire, un chanteur célèbre est mort à la suite d'une utilisation inappropriée du propofol.

Bonjour
En effet Yves c'est ce qui a été reproché à l'urgentiste.

Par contre, j'apporterai une nuance dans ton propos.
Si effectivement le médecin est omnipraticien, l'ANSM ainsi que les caractéristiques de certains produits limitent leur utilisations à certains spécialistes ( le Diprivan peut être utilisé par un anesthésiste ou un urgentiste) . De plus une partie des médicaments ne peuvent être utilisés que dans le cadre hospitalier.