Le bris dentaire : la plaie des anesthésistes
Modérateur : Marc
- bidule
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Le bris dentaire : la plaie des anesthésistes
Les statistiques du Sou Médical sur le bris dentaire sont très significatives. Au cours de l’année 2003, sur les 145 déclarations de sinistre faites par nos sociétaires anesthésistes-réanimateurs libéraux, 64 d’entre elles ont eu trait à un bris dentaire ou de prothèse, soit un pourcentage de 44 %. L’année 2004 a montré une légère baisse de ce pourcentage qui reste, toutefois, supérieur à 38 %.
Comment expliquer l'importance du nombre de ce type de déclaration ?
L'explication principale est inhérente à l'état dentaire dégradé du patient. Pour preuve, sur l'ensemble des déclarations de bris dentaires examinées en 2004, moins de 5 % révèlent un bris dentaire lors d'une intubation difficile non prévue. D'autres critères entrent en jeu : Le défaut de confiance du patient - L'hypothèse est celle où l'intubation réalisée par l'IADE, bien qu'assisté par l'anesthésiste à ses cotés, va provoquer l'angoisse du patient. - Autre cas de figure : l'anesthésiste qui a réalisé la consultation pré anesthésique n’est pas le même que celui qui réalise l'intervention. Le patient allègue que le second anesthésiste n'a pas tenu compte ou pris connaissance des informations recueillies par son confrère lors de la consultation pré anesthésique. Il évoque un manque de communication entre les deux anesthésistes, lequel va occasionner le bris dentaire (ex : non prise en compte de la présence d'une dent mobile). L'ennemi de l'anesthésiste : le Trismus Qu'il est injuste pour le praticien qui a réalisé l'anesthésie dans les règles de l'art de voir le patient en SSPI se plaindre du bris dentaire alors que ce dernier n'est imputable qu'au resserrement de sa mâchoire sur la canule de Guedel. La tentation est grande pour le patient qui s'accoutumait tout à fait de la mobilité de son bridge et qui, de plus, le reconnaît lors de la visite post-opératoire, de tenter de faire prendre en charge ses soins dentaires, qui s'imposaient, par l'assureur du praticien mis en cause.
Examinons les réclamations dont nos sociétaires font l'objet …
A noter tout d’abord que les anesthésistes-réanimateurs n’ont pas l’apanage de ce type de réclamation. En effet, leurs confrères oto-rhino-laryngologistes font également l’objet de réclamations, certes en moindre nombre, de bris en per-opératoire ou lors de la réalisation d’une laryngoscopie. Pour les anesthésistes-réanimateurs, la grande majorité des déclarations concernent les bris dentaires lors d’une intubation endotrachéale. Plus rares sont les bris au décours d’une ventilation au masque ainsi que les bris attribués à la mise en place d’une canule oro-pharyngée.
Que faire pour éviter ce type de déclarations ?
Deux pistes : l'information et l'explication au patient L'information Orale : Lors de la consultation pré anesthésique, il convient d'examiner l'état dentaire du patient. En cas de présence de bridge ou de dents mobiles, il est recommandé, dans la mesure du possible, d'alerter le patient sur la possibilité de traumatisme dentaire. L'information orale apparaît primordiale en amont pour éviter toute réclamation future du fait d'une simple incompréhension par le patient. Ecrite : Elle apparaît indispensable surtout depuis que les Tribunaux mettent à la charge des praticiens la preuve de l'information. Il serait souhaitable de privilégier la remise d'un document d'information sur l'anesthésie, comme celui proposé par la SFAR, qui fait état de la possibilité de traumatisme dentaire et de la nécessité de signaler toute prothèse en bouche au praticien. Il est également souhaitable de mentionner sur la fiche de consentement éclairé la remise de la fiche d'information avec signature du patient. L'explication En cas de bris dentaire il convient, lors de la visite post-opératoire, d'indiquer au patient, comme cela lui a été précisé en consultation pré anesthésique, que son état dentaire fragile est à l'origine du bris dentaire et qu'il n'y a aucun caractère fautif de la part de l'anesthésiste. Le trismus, réaction imprévisible du patient en salle de réveil constitue, pour sa part, un aléa thérapeutique.
Source MACSF
Comment expliquer l'importance du nombre de ce type de déclaration ?
L'explication principale est inhérente à l'état dentaire dégradé du patient. Pour preuve, sur l'ensemble des déclarations de bris dentaires examinées en 2004, moins de 5 % révèlent un bris dentaire lors d'une intubation difficile non prévue. D'autres critères entrent en jeu : Le défaut de confiance du patient - L'hypothèse est celle où l'intubation réalisée par l'IADE, bien qu'assisté par l'anesthésiste à ses cotés, va provoquer l'angoisse du patient. - Autre cas de figure : l'anesthésiste qui a réalisé la consultation pré anesthésique n’est pas le même que celui qui réalise l'intervention. Le patient allègue que le second anesthésiste n'a pas tenu compte ou pris connaissance des informations recueillies par son confrère lors de la consultation pré anesthésique. Il évoque un manque de communication entre les deux anesthésistes, lequel va occasionner le bris dentaire (ex : non prise en compte de la présence d'une dent mobile). L'ennemi de l'anesthésiste : le Trismus Qu'il est injuste pour le praticien qui a réalisé l'anesthésie dans les règles de l'art de voir le patient en SSPI se plaindre du bris dentaire alors que ce dernier n'est imputable qu'au resserrement de sa mâchoire sur la canule de Guedel. La tentation est grande pour le patient qui s'accoutumait tout à fait de la mobilité de son bridge et qui, de plus, le reconnaît lors de la visite post-opératoire, de tenter de faire prendre en charge ses soins dentaires, qui s'imposaient, par l'assureur du praticien mis en cause.
Examinons les réclamations dont nos sociétaires font l'objet …
A noter tout d’abord que les anesthésistes-réanimateurs n’ont pas l’apanage de ce type de réclamation. En effet, leurs confrères oto-rhino-laryngologistes font également l’objet de réclamations, certes en moindre nombre, de bris en per-opératoire ou lors de la réalisation d’une laryngoscopie. Pour les anesthésistes-réanimateurs, la grande majorité des déclarations concernent les bris dentaires lors d’une intubation endotrachéale. Plus rares sont les bris au décours d’une ventilation au masque ainsi que les bris attribués à la mise en place d’une canule oro-pharyngée.
Que faire pour éviter ce type de déclarations ?
Deux pistes : l'information et l'explication au patient L'information Orale : Lors de la consultation pré anesthésique, il convient d'examiner l'état dentaire du patient. En cas de présence de bridge ou de dents mobiles, il est recommandé, dans la mesure du possible, d'alerter le patient sur la possibilité de traumatisme dentaire. L'information orale apparaît primordiale en amont pour éviter toute réclamation future du fait d'une simple incompréhension par le patient. Ecrite : Elle apparaît indispensable surtout depuis que les Tribunaux mettent à la charge des praticiens la preuve de l'information. Il serait souhaitable de privilégier la remise d'un document d'information sur l'anesthésie, comme celui proposé par la SFAR, qui fait état de la possibilité de traumatisme dentaire et de la nécessité de signaler toute prothèse en bouche au praticien. Il est également souhaitable de mentionner sur la fiche de consentement éclairé la remise de la fiche d'information avec signature du patient. L'explication En cas de bris dentaire il convient, lors de la visite post-opératoire, d'indiquer au patient, comme cela lui a été précisé en consultation pré anesthésique, que son état dentaire fragile est à l'origine du bris dentaire et qu'il n'y a aucun caractère fautif de la part de l'anesthésiste. Le trismus, réaction imprévisible du patient en salle de réveil constitue, pour sa part, un aléa thérapeutique.
Source MACSF
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Re: Le bris dentaire : la plaie des anesthésistes
Je sais pas si il faut rire ou pleurer...bidule a écrit :Qu'il est injuste pour le praticien qui a réalisé l'anesthésie dans les règles de l'art de voir le patient en SSPI se plaindre du bris dentaire alors que ce dernier n'est imputable qu'au resserrement de sa mâchoire sur la canule de Guedel.
Je suis sure que l'auteur de l'article s'est retrouvé avec des dents brisées après une intervention et que le MAR lui a sorti cette histoire de trismus

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Il y a sans doute bcp de causes à la chute d'une dent suite a anesthésie mais je pense sincèrement que l'état dentaire de plus en plus déplorable des patients y est pour beaucoup.
petie histoire vraie: induction d'un patient ( suf, dpv, nimbex) , moi je suis a la tete( g t etudiant) , le mec se met en apnée, je commence a ventiler ( sans guedel!) : pas de souci.
au moment ou j'ouvre la bouche pour la laryngo...surprise de 2 dents en moins!!juste avec la pression du masque et sans avoir appuyer comme un dingue

petie histoire vraie: induction d'un patient ( suf, dpv, nimbex) , moi je suis a la tete( g t etudiant) , le mec se met en apnée, je commence a ventiler ( sans guedel!) : pas de souci.
au moment ou j'ouvre la bouche pour la laryngo...surprise de 2 dents en moins!!juste avec la pression du masque et sans avoir appuyer comme un dingue



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Mouais...
En premier stage (dans le privé à but très très lucratif), j'ai assisté à une intubation à l'arrache, dent explosée (le seul critère était d'aller vite) chez une jeune femme.
Le mar et l'iade ont tous deux contre signé une déclaration mettant ce fameux trismus sur Guedel au réveil. Résultat, la gosse s'est retrouvée avec un sourire ravageur et envoyée ch... par les assurances. Sympa à un âge où l'on attache beaucoup d'importance au paraître.

En premier stage (dans le privé à but très très lucratif), j'ai assisté à une intubation à l'arrache, dent explosée (le seul critère était d'aller vite) chez une jeune femme.
Le mar et l'iade ont tous deux contre signé une déclaration mettant ce fameux trismus sur Guedel au réveil. Résultat, la gosse s'est retrouvée avec un sourire ravageur et envoyée ch... par les assurances. Sympa à un âge où l'on attache beaucoup d'importance au paraître.

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Combien de fois on voit ca.... le toubib fait une connerie, mais explique ca de toute sa hauteur de docteur, et le patient ressort en remerciant bien le médecin pour ses bons soins parce que sinon, ca aurait pu être beaucoup plus grave, ou en s'excusant d'avoir créé des complications....
Toi, tu fait un hématome sur une pose de perf, le patient va raler...
Toi, tu fait un hématome sur une pose de perf, le patient va raler...
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- Enregistré le : 19 sept. 2007, 11:37
Bonjour,
Je tenais tout d'abord à m'excuser au nom du groupe MACSF pour le délai de réponse. J'ai bien pris note dès le jeudi 6 septembre de commentaires de vos confrères sur le site et j'en ai alerté l'auteur, qui malheureusement était en déplacement et ne pouvait donc vous répondre. Nous avons été ensuite alertés par des IADE de la Société Française des Infirmiers anesthésistes qui ont publié la présente lettre sur leur forum. D'où ma démarche de vous informer également.
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous la réponse de l'auteur et j'espère que le malentendu sera dissipé. Sachez d'ores et déjà que nous avons enlevé cet article de notre site afin de le reformuler différemment.
La réponse de l'auteur de l'article, JF Klein :
"J ai pris note de vos observations.
Je tiens à vous présenter mes excuses, mon article en ligne sur le bris dentaire vous donnant l impression d une remise en cause des aptitudes professionnelles des IADE.
Telle n était pas mon intention. En effet, je rappelle, dans le même article, le très faible pourcentage de bris dentaire (- de 5 %) lors d une intubation difficile. Ce chiffre démontre, si besoin en était, la qualité des soins prodigués par les professionnels de santé en général, et des IADE en particulier.
Simplement, en cas d incident, il arrive, parfois, que des patients estiment - pour appuyer leur demande d indemnisation - avoir été angoissés suite à une intubation réalisée par un IADE et non par un anesthésiste (cela par méconnaissance de votre fonction).
Ces allégations, toujours à posteriori, ont simplement pour but d essayer de tenter de nous faire croire à une faute de l anesthésiste qui vous aura délégué l intubation et ce en vue d obtenir la prise en charge du devis prothétique de leur chirurgien dentiste.
C est donc uniquement dans un but mercantile que cet argument nous est opposé par les patients, argument que nous repoussons vigoureusement en démontrant la parfaite légalité et maîtrise de votre métier.
J espère avoir levé ce malentendu."
Nous espérons avoir répondu à vos attentes et nous nous excusons encore d'avoir tardé à vous répondre.
Cordialement,
Karine Stavrévitch
Editorialiste web
Groupe MACSF
Je tenais tout d'abord à m'excuser au nom du groupe MACSF pour le délai de réponse. J'ai bien pris note dès le jeudi 6 septembre de commentaires de vos confrères sur le site et j'en ai alerté l'auteur, qui malheureusement était en déplacement et ne pouvait donc vous répondre. Nous avons été ensuite alertés par des IADE de la Société Française des Infirmiers anesthésistes qui ont publié la présente lettre sur leur forum. D'où ma démarche de vous informer également.
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous la réponse de l'auteur et j'espère que le malentendu sera dissipé. Sachez d'ores et déjà que nous avons enlevé cet article de notre site afin de le reformuler différemment.
La réponse de l'auteur de l'article, JF Klein :
"J ai pris note de vos observations.
Je tiens à vous présenter mes excuses, mon article en ligne sur le bris dentaire vous donnant l impression d une remise en cause des aptitudes professionnelles des IADE.
Telle n était pas mon intention. En effet, je rappelle, dans le même article, le très faible pourcentage de bris dentaire (- de 5 %) lors d une intubation difficile. Ce chiffre démontre, si besoin en était, la qualité des soins prodigués par les professionnels de santé en général, et des IADE en particulier.
Simplement, en cas d incident, il arrive, parfois, que des patients estiment - pour appuyer leur demande d indemnisation - avoir été angoissés suite à une intubation réalisée par un IADE et non par un anesthésiste (cela par méconnaissance de votre fonction).
Ces allégations, toujours à posteriori, ont simplement pour but d essayer de tenter de nous faire croire à une faute de l anesthésiste qui vous aura délégué l intubation et ce en vue d obtenir la prise en charge du devis prothétique de leur chirurgien dentiste.
C est donc uniquement dans un but mercantile que cet argument nous est opposé par les patients, argument que nous repoussons vigoureusement en démontrant la parfaite légalité et maîtrise de votre métier.
J espère avoir levé ce malentendu."
Nous espérons avoir répondu à vos attentes et nous nous excusons encore d'avoir tardé à vous répondre.
Cordialement,
Karine Stavrévitch
Editorialiste web
Groupe MACSF
Il est bon je pense de souligner le côté positif et la réactivité de la réponse. Je ne suis pas adhérent, mais je dois dire que je suis favorablement surpris.
Pour en revenir à ces histoires, je n'ai encore rien fait sauter (je touche du bois) et il me semble qu'un moyen de limiter ce genre de mésaventure est de compléter les observations pré anesthésiques en vérifiant l'état dentaire pré op immédiat. Tout d'abord par simple question, puis en même temps qu'on vérifie le Mallampati. Pour me punir de le harceler, j'autorise le patient à me tirer la langue la bouche grande ouverte...
Pour en revenir à ces histoires, je n'ai encore rien fait sauter (je touche du bois) et il me semble qu'un moyen de limiter ce genre de mésaventure est de compléter les observations pré anesthésiques en vérifiant l'état dentaire pré op immédiat. Tout d'abord par simple question, puis en même temps qu'on vérifie le Mallampati. Pour me punir de le harceler, j'autorise le patient à me tirer la langue la bouche grande ouverte...
