Le 12 Fevrier 2008 - (APM International) : Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné Stéphen Lopez, ancien infirmier à la clinique du Val d'Ouest à Ecully (Rhône), à 18 mois de prison avec sursis et le Dr Yves Chiara, médecin anesthésiste, à six mois avec sursis également, selon le jugement dont APM a eu copie.
Stéphen Lopez et le Dr Yves Chiara avaient comparu devant le tribunal le 19 novembre 2007 pour homicide involontaire après le décès d'un garçon de 12 ans opéré pour une appendicectomie le samedi 25 septembre 2004, rappelle-t-on.
L'enfant est décédé d'une dépression respiratoire ayant conduit à une anoxie cérébrale à la suite de l'administration sous-cutanée de 50 mg de morphine.
Outre les 18 mois de prison avec sursis, Stéphen Lopez a été condamné à une interdiction d'exercer la profession d'infirmier pendant 10 ans.
Stéphen Lopez et le Dr Chiara ont été condamnés à verser solidairement des dommages-intérêts aux parties civiles en réparation du préjudice moral, dont une somme de 35.000 euros à chacun des deux parents.
Lors de ses réquisitions, la procureure du tribunal correctionnel avait requis quatre à six mois minimum de prison avec sursis contre le médecin anesthésiste et 12 mois avec sursis contre l'infirmier ainsi qu'une interdiction définitive d'exercice pour l'infirmier, rappelle-t-on.
L'infirmier travaillait comme intérimaire dans la clinique au moment des faits. Il était arrivé le matin de l'opération et reparti le soir.
Il était accusé d'avoir administré au jeune garçon par maladresse, inattention ou manquement à une obligation de sécurité 10 fois la dose de morphine qui avait été prescrite oralement par le Dr Chiara.
Le Dr Chiara a été condamné pour avoir sous-estimé l'état dans lequel se trouvait l'enfant après l'injection, de lui avoir alors prodigué "des soins inappropriés et non conformes aux règles de l'art dans la conduite d'ensemble du processus visant à éliminer l'effet de la morphine" et d'avoir négligé de le faire transférer en temps utile dans un service de réanimation où il aurait pu être sauvé", indique le tribunal dans son jugement.
Sa culpabilité pénale n'a pas été retenue sur l'inobservation des règles de prescription.
Me François Saint-Pierre, avocat des parents, a indiqué lundi à l'APM que ce jugement était "tout à fait satisfaisant".
Ni l'avocate de Stéphen Lopez, Me Myriam Picot, ni le Dr Jean-Yves Chiara n'ont pu être joints lundi par l'APM pour savoir s'ils allaient faire appel.
Prison avec sursis pour un ancien infirmier
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ouaf
Bonjour
C'est effectivement trés triste pour cet enfant et ces parents, mais au delà de ça, je trouve trés importante la sanction pénale pour l'infirmier 18 mois c'est beaucoup, je ne parle pas des 10 ans d'interdiction d'exercer.
Bon je ne souhaite pas m'étaler sur une décision de justice, mais !!!
C'est effectivement trés triste pour cet enfant et ces parents, mais au delà de ça, je trouve trés importante la sanction pénale pour l'infirmier 18 mois c'est beaucoup, je ne parle pas des 10 ans d'interdiction d'exercer.
Bon je ne souhaite pas m'étaler sur une décision de justice, mais !!!
- Maxime
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Perso, c'est pas tant l'erreur de poso qui me semble grave, mas plutot le manque de surveillance.
Si je ne me trompe pas, l'injection avait été pratiquée dans un service de soin, pas une SSPI ou des soins intensifs. Je ne sais pas si c'est le lieu pour faire ce genre d'acte dans la mesure ou on a pas en permanence l'oeil sur le patient (ou alors, un monitoring centralisé comme dans certains services de cardio...).
Généralement, dans ce genre de situations, ca 'charge' plus globalement (cadre, chef de service, directeur), car on incrimine aussi l'organisation de l'établissement qui pousse a réaliser ce genre de prescription.
Je suis étonné que ca en soit resté juste a ces deux personnes.
Si je ne me trompe pas, l'injection avait été pratiquée dans un service de soin, pas une SSPI ou des soins intensifs. Je ne sais pas si c'est le lieu pour faire ce genre d'acte dans la mesure ou on a pas en permanence l'oeil sur le patient (ou alors, un monitoring centralisé comme dans certains services de cardio...).
Généralement, dans ce genre de situations, ca 'charge' plus globalement (cadre, chef de service, directeur), car on incrimine aussi l'organisation de l'établissement qui pousse a réaliser ce genre de prescription.
Je suis étonné que ca en soit resté juste a ces deux personnes.
- Stinger
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Maxime a écrit :Perso, c'est pas tant l'erreur de poso qui me semble grave, mas plutot le manque de surveillance.
Si je ne me trompe pas, l'injection avait été pratiquée dans un service de soin, pas une SSPI ou des soins intensifs. Je ne sais pas si c'est le lieu pour faire ce genre d'acte dans la mesure ou on a pas en permanence l'oeil sur le patient (ou alors, un monitoring centralisé comme dans certains services de cardio...).
Le lieu d'administration ne me choque pas !!! Si il fallait une Sspi ou Usi pour la morphine Scut, nous n'en ferions pas souvent.
L'injection de morphine en sous/cutané se fait tous les jours dans les services de soins . Après en salle, pour l'IV, il y a la PCA !!!. Après, il est vrai que pour toute titration en IV, on demande une surveillance rapprochée et scopée donc smur, réa, urg, sspi , usic ...
- bidule
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L'erreur vient bien évidemment de l'erreur sur l'application de la prescription.
Sur le défaut de surveillance, je suis un peu plus septique et je m'en explique. Concernant la morphine S/cut, si la dose est adaptée, il n'y pas lieu qu'il y ait apnée tout au moins trouble de la conscience vite récupéré par un soupçon de naloxone. En chirurgie, tu as souvent des malades sous morphine s/cut, quelques culots globulaires que tu transfuses en même temps. On sait très bien qu'on ne peut pas rester au chevet de chaque patient qui a reçu de la morphine ou qui est transfusé. On sait très bien que dans ce genre de service, c'est souvent border-line et je ne jetterai pas la pierre à mes collègues. Ne croyez pas que je dis que la surveillance n'existe pas ou qu'il ne faut pas la faire. Dans certains cas, elle est doit être minime, dans d'autres cas, elle doit être accentuée et maximum. Il est sur que sur la morphine, sans venir évaluer les effets secondaires, tu viens voir si le malade est soulagé.
Sur le défaut de surveillance, je suis un peu plus septique et je m'en explique. Concernant la morphine S/cut, si la dose est adaptée, il n'y pas lieu qu'il y ait apnée tout au moins trouble de la conscience vite récupéré par un soupçon de naloxone. En chirurgie, tu as souvent des malades sous morphine s/cut, quelques culots globulaires que tu transfuses en même temps. On sait très bien qu'on ne peut pas rester au chevet de chaque patient qui a reçu de la morphine ou qui est transfusé. On sait très bien que dans ce genre de service, c'est souvent border-line et je ne jetterai pas la pierre à mes collègues. Ne croyez pas que je dis que la surveillance n'existe pas ou qu'il ne faut pas la faire. Dans certains cas, elle est doit être minime, dans d'autres cas, elle doit être accentuée et maximum. Il est sur que sur la morphine, sans venir évaluer les effets secondaires, tu viens voir si le malade est soulagé.
Modifié en dernier par Stinger le 15 févr. 2008, 11:18, modifié 1 fois.
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dans cette histoire le tribunal sanctionne l'infirmier parce qu'il a administré une dose très supérieure à la dose usuelle dans ce cas
nous n'avons pas de droit de prescription mais nous sommes censés avoir la compétence pour dépister des prescriptions manifestement hors normes et préparer les produits correctement
très probablement parce qu'il n'a pas compris l'étiquetage des ampoules cet infirmier s'est planté
et même si il était intérimaire avec probablement du boulot par dessus la tête dans un environnement qu'il ne connaissait pas et pas beaucoup de collègues autour de lui et bien ca reste une faute
attention moi je ne le juge pas en écrivant çà on est tous à la merci d'une erreur médicamenteuse
ca rappelle qu'il faut faire gaffe (cf le fil de discussion sur l'interim)
et il y a eu d'autre répercussions l'étiquetage des ampoules injectables de morphine à changé
http://afssaps.sante.fr/htm///alertes/f ... 051004.htm
http://www.caducee.net/Communiques/3009 ... rphine.asp
nous n'avons pas de droit de prescription mais nous sommes censés avoir la compétence pour dépister des prescriptions manifestement hors normes et préparer les produits correctement
très probablement parce qu'il n'a pas compris l'étiquetage des ampoules cet infirmier s'est planté
et même si il était intérimaire avec probablement du boulot par dessus la tête dans un environnement qu'il ne connaissait pas et pas beaucoup de collègues autour de lui et bien ca reste une faute
attention moi je ne le juge pas en écrivant çà on est tous à la merci d'une erreur médicamenteuse
ca rappelle qu'il faut faire gaffe (cf le fil de discussion sur l'interim)
et il y a eu d'autre répercussions l'étiquetage des ampoules injectables de morphine à changé
http://afssaps.sante.fr/htm///alertes/f ... 051004.htm
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- bidule
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A priori, ce n'est pas ce que retient le tribunal, puisqu'il est écrit que "Sa culpabilité pénale n'a pas été retenue sur l'inobservation des règles de prescription."stinger a écrit :L'erreur vient bien évidemment de l'erreur sur l'application de la prescription
Mais bon, pour rebondir sur la transfusion, là aussi, c'est source de gags qu'il vaut mieux surveiller de facon rapprochée. C'est évident que, comme la morphine, ca se fait en services de soin standard, mais là aussi, ca implique de la part des infirmiers et du reste du personnel une bonne habitude car les risquent existent, et donc qu'il faut les connaitre et être en mesure de les surveiller efficacement.
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L'interdiction d'exercer me chagrine: non pas que ce soit trop ou pas assez. Ce que je veux dire, c'est que ce jugement lui permet d'exercer à nouveau dans 10 ans. Qu'en restera-t-il? Un professionnel de santé qui n'exerce pas aussi longtemps, je trouve cela dangereux pour le patient qui se trouvera face à lui ce jour là.
Ne serait-il pas plus sage de prôner une interdiction définitive? Je sais que c'est dur à entendre, mais l'intérêt du patient là dedans?
Ne serait-il pas plus sage de prôner une interdiction définitive? Je sais que c'est dur à entendre, mais l'intérêt du patient là dedans?
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Je connais plusieurs infirmières qui n'ont pas exercé pendant dix ans, et qui ont repris le boulot. Elles passent par une période d'encadrement, puis petit à petit retrouvent leurs marques.mr.cocktail a écrit :L'interdiction d'exercer me chagrine: [...] ce jugement lui permet d'exercer à nouveau dans 10 ans. Qu'en restera-t-il? Un professionnel de santé qui n'exerce pas aussi longtemps, je trouve cela dangereux pour le patient qui se trouvera face à lui ce jour là.
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interdiction d'exercer Ok il faut bien sanctionner la faute ayant entrainé la mort d'un gamin, mais l'IDE bouc émissaire, c'est trop facile. la prise en charge d'un surdosage en morphinique c'est tout à fait gérable, mais il semblerait que le MAR n'ait pas géré au mieux...
chacun de nous peut se retrouver un jour dans cette situation , sans étre un crétin avéré, une surcharge de travail, le disfonctionnement d'un service...et haro sur le lampiste, que méme ses collégues ne défendrons pas
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j'ai aussi connu quelques anciennes...notamment une libérale qui avait revendu son cabinet et souhaitait terminer sa carrière tranquilement. Ce fut une catastrophe. Ceci dit, l'établissement employeur n'avait pas voulu la doubler non plus, sous prétexte qu'elle était diplômée et expérimentée. Cette fille a injecté une hémoc, oui oui, vous avez bien lu. 

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Responsabilité
Bonjour
On peut s'étonner effectivement de voir que c'est l'infirmier qui a été condamné plus durement que le médecin.
Surtout que les concéquences de l'erreur n'était pas irrémédiable au vue des conclusion du jugement.
Mais d'un point de vue juridique c'est bien le lien entre la faute ( erreur de dosage ) et le lien de causalité direct qui a été retenu.
Amicalement
On peut s'étonner effectivement de voir que c'est l'infirmier qui a été condamné plus durement que le médecin.
Surtout que les concéquences de l'erreur n'était pas irrémédiable au vue des conclusion du jugement.
Mais d'un point de vue juridique c'est bien le lien entre la faute ( erreur de dosage ) et le lien de causalité direct qui a été retenu.
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Moi perso je trouve que la sanction n'est vraiment pas "trop" lourde.
Je ne sais pas si je pourrai "re-soigner" après une affaire comme celle ci.
Je crois que le gars dans sa tête, il doit pas être bien après un truc pareil.
Faut penser aux parents aussi. Et au gamin qui avait surement de belles années devant lui. Je suis passer sur le billard à 10 ans et je suis bien heureux d'être là.!
On a des responsabilités, et il faut les assumer. Les assumer ça peut vouloir dire aller en prison si on bourde (ou si on tue en l'occurrence).
C' est en ce sens que je ne trouve pas logique notre trop faible valorisation d'ailleurs.
Attention, je ne lance pas la pierre. Mais bon il faut être logique. Moi à la place des parents je ne ferai pas de cadeau non plus, a fortiori quand tu es de la partie...
Après dire que le médecin ceci, le médecin cela moi je veux bien mais on peu pas sortir l'argument de la prescription médicale écrite, datée, signée ...que lorsque cela nous arrange. Après il y a peut être des circonstances atténuantes mais bon y a boulette tout de même....
C'est pas le mar qui a injecté non plus...
Et c'est vrai ça peut vite arriver et à tout un chacun...
Je suis désolé pour l'iade qui pourra refaire sa vie, mais pas autant que pour l'enfant et sa famille.
salut
Je ne sais pas si je pourrai "re-soigner" après une affaire comme celle ci.
Je crois que le gars dans sa tête, il doit pas être bien après un truc pareil.
Faut penser aux parents aussi. Et au gamin qui avait surement de belles années devant lui. Je suis passer sur le billard à 10 ans et je suis bien heureux d'être là.!
On a des responsabilités, et il faut les assumer. Les assumer ça peut vouloir dire aller en prison si on bourde (ou si on tue en l'occurrence).
C' est en ce sens que je ne trouve pas logique notre trop faible valorisation d'ailleurs.
Attention, je ne lance pas la pierre. Mais bon il faut être logique. Moi à la place des parents je ne ferai pas de cadeau non plus, a fortiori quand tu es de la partie...
Après dire que le médecin ceci, le médecin cela moi je veux bien mais on peu pas sortir l'argument de la prescription médicale écrite, datée, signée ...que lorsque cela nous arrange. Après il y a peut être des circonstances atténuantes mais bon y a boulette tout de même....
C'est pas le mar qui a injecté non plus...
Et c'est vrai ça peut vite arriver et à tout un chacun...
Je suis désolé pour l'iade qui pourra refaire sa vie, mais pas autant que pour l'enfant et sa famille.
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