L'avenue des Champs-Elysées, à Paris, a été bloquée par plusieurs centaines d'infirmiers anesthésistes en grève, vendredi 1er octobre à la mi-journée. Selon des images diffusées par la chaîne iTélé, les infirmiers en blouses bleues ont occupé simultanément l'avenue parisienne et la rue de Washington, à proximité
Les syndicats avaient annoncé qu'ils se rendraient au ministère, avenue de Ségur. Ils ont finalement choisi de manifester sur les Champs-Elysées avant d'être repoussés par les forces de l'ordre. Ils ont ensuite rejoint la rue de la Boétie, où se situe le siège de l'UMP. Une partie du cortège s'est dirigée alors vers le ministère, avant d'être rejointe par l'ensemble des manifestants. D'après le site ActuSoins.com, les infirmiers ont occupé l'avenue au niveau du restaurant Le Fouquet's, connu pour avoir accueilli Nicolas Sarkozy au soir de sa victoire à l'élection présidentielle. Le site avance un chiffre de deux mille participants à cette manifestation.
Appelés à un mouvement de grève national par la CGT-Santé et SUD-Santé, les représentants des infirmiers anesthésistes, qui sont mobilisés depuis mars, ont indiqué à l'AFP que si Mme Bachelot ne les recevait pas, ils feraient lundi une opération "bloc opératoire mort".
Les anesthésistes, qui revendiquent notamment une reconnaissance de leur spécialité au niveau master quant au niveau des salaires, sont habitués des actions spectaculaires. Le 18 mai, ils avaient déjà bloqué pendant cinq heures la gare Montparnasse, à Paris. A la suite de cette action, Roselyne Bachelot avait promis que la revalorisation du diplôme sur la grille des salaires aurait lieu "avant la fin de l'année".
Les 7 500 infirmiers anesthésistes en France suivent cinq ans d'études : trois en formation initiale pour le diplôme d'Etat puis, après deux ans d'exercice du métier, deux nouvelles années de formation. Mais leurs représentants syndicaux estiment que la valorisation de leur métier n'est pas suffisamment prise en compte. Ils promettent une radicalisation du mouvement à partir de lundi prochain, certains syndicats ayant posé des préavis de grève illimitée dans les blocs opératoires.
Après une nouvelle manifestation d'infirmiers anesthésistes, vendredi 1er octobre, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot a assuré qu'elle avait "écouté et entendu" le mécontentement, ajoutant avoir déjà "apporté des garanties" pour répondre à leurs revendications. Mme Bachelot a expliqué, samedi 2 octobre sur RTL, que le gouvernement avait pris des "engagements" précis sur ce dossier, notamment sur la reconnaissance de "l'exclusivité de leur diplôme".
Quant à la reconnaissance au niveau master (bac+5) de la formation des anesthésistes, la ministre a affirmé avoir pris "là aussi des engagements écrits" et que cette question sera "finalisée à la fin de l'année 2010" sous l'égide du ministère de l'enseignement supérieur. Enfin, elle a annoncé une discussion sur "une prime spécifique" pour que "les infirmiers anesthésistes restent les infirmiers les mieux payés de la fonction publique hospitalière".
DEMANDE DE NÉGOCIATION AVEC LE MINISTÈRE
Les anesthésistes revendiquent notamment une reconnaissance de leur spécialité au niveau master au niveau des salaires. Les 7 500 infirmiers anesthésistes en France suivent cinq ans d'études : trois en formation initiale pour le diplôme d'Etat puis, après deux ans d'exercice du métier, deux nouvelles années de formation. Mais leurs représentants syndicaux estiment que la valorisation de leur métier n'est pas suffisamment prise en compte et s'estiment lésés par le protocole Bachelot de février, qui permet un accès au métier sans passage par l'école d'anesthésie et resserre le différentiel de salaire entre les infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (IADE) et les autres infirmiers.
Les syndicats demandent à être reçus par Mme Bachelot ou son cabinet, ce que la ministre n'a pas annoncé, samedi. Vendredi, une délégation a été reçue au ministère par la Direction générale de l'offre de soins, dont les représentants ont indiqué n'avoir aucun mandat pour négocier. Les syndicats demandent "un négociateur au niveau du cabinet du ministre" pour mettre un terme au mouvement.
Les infirmiers anesthésistes, mobilisés depuis mars, menacent de mener une opération "bloc opératoire mort", lundi. Cela laisse augurer d'une radicalisation du mouvement, sachant que certains syndicats ont déjà posé des préavis de grève illimitée dans les blocs opératoires.
Le monde