Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
Modérateur : Marc
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
moi j'y vois surtout les premières illustrations de notre incapacité à défendre efficacement nos compétences, à force de vouloir comprendre l'incompréhensible, tolérer l'intolérable double face médicale et donc législative, ne pas se servir de nos textes pour poser les limites et nous défendre, nous seront bientôt à poil de toute dignité: gueuler ça soulage, mettre acteurs et décideurs devant leur responsabilité tant qu'il était temps n'a jamais chez nous recruté le courage de l'action.
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
De ce que j'ai compris, la SFAR aurait donné un avis basé sur une revue de ce qui se fait dans d'autres pays. Cette revue montrerait que sur d'importantes séries une sédation administrée par des non anesthésistes n'entrainerait pas plus de complications...
Les gastro se sont emparé du truc.
Maintenant je suis certain que ces mêmes doctes têtes pensantes ne s'orienteront pas vers une prise ne charge non anesthésique de leur future colo....Il est évident que de telles pratiques ameneront à des prises en charges radicalement différentes selon le lieux où se passera l'examen.
Il est peu probable cela dit que la SFAR laisse courir et donne son aval à de telles pratiques...d'abord parceque c'est un jackpot financier pour les MAR....en clinique qui se tape les 20 colos à la suite et qui touche les actes ? ensuite par fièreté...je les vois pas se laisser expliquer la vie par des "trouduculogues".
Je suis certain que d'autres réponses se peaufinent.
Pour ce qui est des actes en réa...ton malade a déjà un contrôle des voies aériennes, il ne sort pas derrière. La plupart de tes patients sont sédatés et tu ne fait que renforcer cette sédation (qui devient de fait une anesthésie). Personnelement je n'hésitai pas à faire la même chose pour qu'un bain de lit puisse se faire tranquillement. Mes notions de pharmaco était aléatoires et mes connaissances assez empiriques, mais je m'en sortai.
Le problème auojourd'hui est que l'on se propose de remplacer une prise en charge spécialisée, effectuée par des personnels formés, dédiés à la réalisation d'un acte qui peut s'avérer dramatique si mal réalisé. Le but de ce changement n'est pas d'ajouter de la plus value, le but de ce changement est de péreniser une situation qui s'achemine vers une catastrophe. les politiques ont laissé se dégrader la politique de santé, par incompétence parfois, par mépris pour le système public souvent. Demain des patients feront les frais de ça...il n'y a aucun doute là dessus et si nos décideurs n'avaient la certitude de pouvoir accéder à des soins de qualité de par leur position sociale, ils seraient certainement moins enclins à démollir un système qui a fait ses preuves. Parceque la sécurité anesthésique a fait ses preuves...
Les gastro se sont emparé du truc.
Maintenant je suis certain que ces mêmes doctes têtes pensantes ne s'orienteront pas vers une prise ne charge non anesthésique de leur future colo....Il est évident que de telles pratiques ameneront à des prises en charges radicalement différentes selon le lieux où se passera l'examen.
Il est peu probable cela dit que la SFAR laisse courir et donne son aval à de telles pratiques...d'abord parceque c'est un jackpot financier pour les MAR....en clinique qui se tape les 20 colos à la suite et qui touche les actes ? ensuite par fièreté...je les vois pas se laisser expliquer la vie par des "trouduculogues".
Je suis certain que d'autres réponses se peaufinent.
Pour ce qui est des actes en réa...ton malade a déjà un contrôle des voies aériennes, il ne sort pas derrière. La plupart de tes patients sont sédatés et tu ne fait que renforcer cette sédation (qui devient de fait une anesthésie). Personnelement je n'hésitai pas à faire la même chose pour qu'un bain de lit puisse se faire tranquillement. Mes notions de pharmaco était aléatoires et mes connaissances assez empiriques, mais je m'en sortai.
Le problème auojourd'hui est que l'on se propose de remplacer une prise en charge spécialisée, effectuée par des personnels formés, dédiés à la réalisation d'un acte qui peut s'avérer dramatique si mal réalisé. Le but de ce changement n'est pas d'ajouter de la plus value, le but de ce changement est de péreniser une situation qui s'achemine vers une catastrophe. les politiques ont laissé se dégrader la politique de santé, par incompétence parfois, par mépris pour le système public souvent. Demain des patients feront les frais de ça...il n'y a aucun doute là dessus et si nos décideurs n'avaient la certitude de pouvoir accéder à des soins de qualité de par leur position sociale, ils seraient certainement moins enclins à démollir un système qui a fait ses preuves. Parceque la sécurité anesthésique a fait ses preuves...
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
pourquoi former des IDE à la sédation ? alors que nous sommes 7500 IADES diplômés en france et que nous pratiquons déjà "seul" ( mais officiellement sous-couvert d'un anesthésiste ) les endoscopies digestives hautes et basses.
Dans un passé récent ide en rénimation j'ai également été sollicitée pour manier les produits d'anesthésie, avec quelques années de distance, je peux affirmer que je ne connaissais pas les conséquences que cela pouvait avoir. pourtant je ne m'estimais pas incompétente à l'époque.
Je crois que le noeud du problème est toujours l'argent, le profit à outrance, ces médecins si dévoués qui se disent au service des patients me dégoutent; ils se disputent la bourse. ils en ont rien à foutre des IDE et des IADE.
ils ne se gèneront pas pour mettre leurs IDE de sédation au procès, j'encourage nos confrères IDE à envisager leur responsabilité professionnelle face à ces actes demandés par les médecins pour lesquels en plus ils n'auront aucune renumération supplémentaire. Rappellez-vous ni bonnes, ni nonnes, ni connes,tombez pas dans le panneau!
Dans un passé récent ide en rénimation j'ai également été sollicitée pour manier les produits d'anesthésie, avec quelques années de distance, je peux affirmer que je ne connaissais pas les conséquences que cela pouvait avoir. pourtant je ne m'estimais pas incompétente à l'époque.
Je crois que le noeud du problème est toujours l'argent, le profit à outrance, ces médecins si dévoués qui se disent au service des patients me dégoutent; ils se disputent la bourse. ils en ont rien à foutre des IDE et des IADE.


ils ne se gèneront pas pour mettre leurs IDE de sédation au procès, j'encourage nos confrères IDE à envisager leur responsabilité professionnelle face à ces actes demandés par les médecins pour lesquels en plus ils n'auront aucune renumération supplémentaire. Rappellez-vous ni bonnes, ni nonnes, ni connes,tombez pas dans le panneau!
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
SI on tient compte de l'étude britannique de 2009 et de celle de 1999 sur les performances des infirmières dans les gestes d'endoscopie, on peut poser un nouveau thème de TIP :pansy parkinson a écrit :pourquoi former des IDE à la sédation ? alors que nous sommes 7500 IADES diplômés en france et que nous pratiquons déjà "seul" ( mais officiellement sous-couvert d'un anesthésiste ) les endoscopies digestives hautes et basses.
"Quelle place pour un médecin dans la réalisation d'une fibroscopie gastrique chez un ASA 1" ?
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
Communiqué commun SNPHAR et SNARF
http://www.snphar.com/
Il semble par ailleurs que la SFAR se soit positionné contre le projet de sédation par des non anesthésistes pour es actes d'endoscopie...
http://www.snphar.com/
Il semble par ailleurs que la SFAR se soit positionné contre le projet de sédation par des non anesthésistes pour es actes d'endoscopie...
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
Ce soir, un petit tri des deux posts sur le sujet. On regroupera tous les communiqués, réactions et autres articles dans un post.
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Re: Sédation par des non anesthésistes (communiqué du SNIA)
Communiqué de presse commun SNPHAR et SNARF :
ANESTHESIE SNPHAR-E SNARF SNIA ENDOSCOPIE COLOSCOPIE GASTRO SFED SFAR HAS RADIOLOGIE INTERVENTIONNELLE IMAGERIE DERMATO OPHTALMO PNEUMO
TITRE : Les anesthésistes opposés à la "sédation" par des non-spécialistes pour certains actes invasifs
(Par François BOISSIER et Valérie VAN DEN BOS)
PARIS, 14 avril 2011 (APM) - Des recommandations en préparation qui permettraient de réaliser certains actes invasifs, notamment en endoscopie digestive, en faisant une "sédation" sans avoir recours à une équipe spécialisée d'anesthésie-réanimation, suscitent l'opposition des représentants des anesthésistes.
Le syndicat représentatif des médecins anesthésistes-réanimateurs du public, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), a réagi lundi dans un communiqué contre une "anesthésie Canada Dry*" qui risque d'induire une "sécurité Canada Dry*".
"Suffit-il de transformer le nom de l'anesthésie et de la dénommer sédation pour en supprimer les risques? Alors que chaque vrai professionnel sait que ces anesthésies sont souvent susceptibles de se compliquer, certains spécialistes se croient capables de mener en même temps l'anesthésie et la coloscopie", a ajouté le SNPHAR-E.
Il a renchéri mardi dans un communiqué commun avec le Syndicat national des anesthésites réanimateurs de France (Snarf), représentant les anesthésistes-réanimateurs libéraux, faisant part de "leur profonde inquiétude" et de leur opposition. Le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) a diffusé un communiqué similaire.
Une information mise en ligne à la mi-février par la Société française d'endoscopie digestive (Sfed) est à l'origine de la grogne des anesthésistes.
La société savante a rapporté l'émission fin novembre 2010 de recommandations formalisées d'experts (RFE) sur la "sédation par des non-anesthésistes pour des actes invasifs, au premier rang desquels l'endoscopie digestive" dans le cadre d'un "projet sous l'égide de la HAS, coordonné par la Sfar [Société française d'anesthésie et de réanimation] et auquel participaient la Sfed ainsi que la SNFGE [Société nationale française de gastro-entérologie]".
"La finalité de ce travail est de faciliter l'accès à la sédation pour nos patients dans les centres qui ne peuvent pas avoir recours à une équipe spécialisée en anesthésie-réanimation", précise la Sfed.
D'AUTRES ACTES INVASIFS CONCERNES EN DEHORS DE LA GASTROENTEROLOGIE
Ces recommandations, qui sont élaborées avec la Sfar, concernent principalement l'endoscopie digestive, qui représente environ 20% de toutes les anesthésies en France. Mais d'autres actes invasifs seraient aussi concernés. Il a précisé que la Fédération de radiologie interventionnelle (FRI), la Société française de dermatologie (SFD), la Société française d'ophtalmologie (SFO) et la Société de pneumologie de langue française avaient également participé aux travaux, a-t-on appris auprès de la Sfar.
La sédation faite sans spécialiste d'anesthésie serait possible pour un niveau 1 ou 2 (sédation légère à modérée) avec le midazolam ou le propofol. Elle ne serait pas faite par le médecin pratiquant l'endoscopie ni par le personnel paramédical impliqué dans l'acte endoscopique, mais par un autre intervenant paramédical. Celui-ci, comme l'endoscopiste, devraient avoir reçu une formation spécifique.
Ces recommandations françaises sont globalement superposables à celles émises en 2010 par des sociétés savantes européennes en gastroentérologie, endoscopie et anesthésie, même si elles ne concernent que le propofol. Elles doivent cependant être "validées par les autorités compétentes" car "si la partie médico-scientifique semble gagnée, la partie politique ne fait que commencer!", commente la Sfed.
Ces recommandations ne concernent que des situations "à la marge, dans moins de 1% des cas", dans des endroits où il n'y a pas d'anesthésiste et pour les patients ne présentant pas un état grave devant faire l'objet d'une gastroscopie, d'une coloscopie ou de certains autres actes simples, a indiqué à l'APM le Pr René Laugier, qui a présidé la Sfed jusqu'à la mi-mars.
"On ne veut pas que les anesthésistes s'imaginent qu'on va se passer d'eux", a-t-il ajouté.
Cela fait une dizaine d'années que les gastroentérologues essaient de discuter sur le sujet avec les anesthésistes. Jusqu'à présent, la Sfar a toujours opposé son veto. Mais il y a eu deux éléments récents, un problème de démographie médicale en anesthésie et une augmentation du nombre d'actes d'endoscopie digestive réalisés sous anesthésie, a rapporté René Laugier.
Le spécialiste a souligné que le travail n'était pas terminé. "Un accord de principe" a été trouvé. Il reste à l'ensemble de la Sfar à l'accepter, puis à résoudre des questions de responsabilité professionnelle avec les assureurs pour les gastroentérologues et à "lever les verrous" au niveau ordinal, a-t-il ajouté.
Suite aux nombreuses demandes des gastroentérologues, la Sfar a accepté de participer au groupe de travail mis en place "il y a un an ou deux", sous l'égide de la HAS. Toutefois, la HAS n'intervient pas directement sur le contenu des recommandations mais donnera à la fin son label, si les modalités d'élaboration ont respecté son cahier des charges.
LA SFAR A PARTICIPE MAIS N'A PAS VALIDE LE TEXTE
"Le travail scientifique a été fait. Mais le document de travail n'a pas été validé par la Sfar. Il n'est pas recevable politiquement. Les niveaux de preuves ne sont pas très forts", a indiqué à l'APM le président de la Sfar, le Dr Laurent Jouffroy. Il y a même, au niveau européen, une remise en question, une volonté de revenir en arrière sur les recommandations émises, ajoute-t-il.
Le spécialiste réfute l'argument démographique concernant les anesthésistes. Il n'existe aujourd'hui qu'un "petit déficit". La catastrophe a été évitée grâce à l'anticipation. Le vrai problème concerne "le défaut d'organisation dans les hôpitaux, un manque de gestion saine des ressources humaines et matérielles".
Il faudrait aussi d'abord pouvoir avoir des chiffres précis sur la "réalité du problème", savoir "combien d'équipes sont actuellement en difficultés". "Le souci de certains spécialistes de pouvoir s'autonomiser" n'est pas la meilleure solution, a ajouté le président de la Sfar.
Interrogée par l'APM, la présidente du SNPHAR-E, Nicole Smolski, a expliqué son opposition par le fait que même chez des patients en bonne santé, des complications peuvent survenir. Ce type d'anesthésie reste "très casse-gueule", a-t-elle commenté en évoquant le cas très médiatisé du décès du chanteur Michael Jackson alors qu'une surdose de propofol lui avait été donnée.
"Trouver la bonne dose pour permettre au patient de dormir sans arrêter de respirer" est difficile car cette dose peut varier de façon très importante d'une personne à l'autre. De plus, "si le patient arrête de respirer, on [les anesthésistes] sait faire".
"Nous ne défendons pas un pré-carré", a affirmé Nicole Smolski en soulignant le fait que, d'une part, les praticiens hospitaliers du SNPHAR, étant salariés, n'ont aucun intérêt financier, d'autre part "l'anesthésie pour l'endoscopie n'est pas passionnante, c'est de l'abattage", mais c'est "nécessaire pour la sécurité des patients".
Dans un autre communiqué, le syndicat des infirmiers anesthésistes a mis lui aussi en avant la question de "la sécurité et la qualité des soins" et la nécessité d'avoir "un personnel compétent et expérimenté". "Les personnels spécialisés en anesthésie sont les seuls professionnels à posséder le 'background' nécessaire à la gestion des complications pouvant survenir".
Le SNPHAR-E estime que "l'anesthésie est vécue par certains confrères comme une contrainte, obligeant à une organisation collective". La présidente du SNPHAR-E a indiqué à l'APM qu'en pratique, il peut y avoir des désaccords entre les endoscopistes et des anesthésistes sur les indications de l'endoscopie.
"Et si l'anesthésie était le dernier garde fou pour empêcher une explosion d'actes dont on peut parfois douter de la pertinence?", s'interroge le syndicat.