Nico Caron a écrit :Autre problème sur les hélicos, la FiO2 en fonction de l'altitude.
Si on parle de la composition de l'air en altitude, elle ne varie pas jusqu'à des altitudes très élevées (80 km environ). Ça reste 20,946 %, quelle que soit l'altitude.
Ce qui change, c'est la pression atmosphérique, et par voie de conséquence, la pression partielle de l'O2 dans l'air que l'on respire.
Pour un hélicoptère, volant rarement à plus de 400 m au-dessus du sol, la pression en vol va être autour de 98 % à 95 % de la pression au sol. La différence va être faible.
Par exemple, si on considère la pression au niveau de la mer, 1 013,25 hPa, la pression partielle de l'O2 va être (1 013,25 x 0,20946 =) 212 hPa. À 400 m, elle sera (966 x 0,20946 =) 202 hPa.
Dans certains ouvrages concernant la physiologie en altitude et/ou le transport aérien, on propose de calculer une valeur fictive de FiO2 en altitude, qui correspondrait à la FiO2 au sol qui donnerait la pression partielle en O2 obtenue à une altitude donnée. Il faut donc diviser la pression partielle en O2 à une altitude donnée par la pression atmosphérique au sol, ce qui donne dans notre exemple à 400 m au-dessus du sol :
FiO2 fictive à 400 m = 202/1 013 = 0,1997, soit 19,97 %.
Autre exemple, au sommet du Mont-Blanc, on aurait :
Pression atmosphérique à 4 810,45 m = 554 hPa
Pression partielle de l'O2 à 4 810,45 m = 116 hPa
FiO2 fictive à 4 810,45 m : 11,46 %.
En fait, ce calcul ne reflète pas la réalité, il vaudrait mieux passer par l'équation des gaz alvéolaires, ou mieux les données expérimentales. En effet, la réaction physiologique à l'altitude est l'augmentation de la ventilation, et donc la baisse de la PaCO2. Le CO2 prenant moins de place, la pression partielle de l'O2 dans l'air alvéolaire baisse (heureusement) moins vite que la pression partielle de l'O2 dans l'air inspiré.
D'autres conséquences de l'altitude sont aussi à prendre en compte : la diminution de la densité de l'air diminue le travail respiratoire à volume minute égal, la production de globules rouges est stimulée, augmentant la capacité en O2 du sang (mais augmentant aussi sa viscosité...).
Yves Benisty a écrit :Altitude du Mont-Blanc : 4 810,45 m, pression atmosphérique 554,29 hPa, soit environ 55 % de la pression au sol. S'il y a 1 000 L dans la bouteille au sol, il y aura donc 1 800 L de disponible en haut du Mont-Blanc.
jeff29 a écrit :la bouteille est pressurisée et donc quand tu as 1000 litre au niveau de la mer tu auras aussi 1000 litre à 4000m
Je ne pense pas (d'autres avis ?). Au sol, on remplit la bouteille d'O2 en y entrant 200 fois sa capacité. Si on détend l'O2 au sol, on dispose de (avec une bouteille de 5 L) 1 000 L d'O2. Si on monte cet O2 en altitude, il occupera plus de place, puisque la pression totale a diminué.
En effet, la quantité de molécules d'O2 n'a pas changé (cf. lois des gaz).
De la même façon, quand on emporte une bouteille d'air à une profondeur de 10 m d'eau, la quantité d'air disponible est divisée par 2, puisque la pression a doublé. Par exemple, avec une bouteille d'air de 2 400 L et une ventilation de 15 L/min, on dispose d'une autonomie en surface de 2h40. À 10 m, pour disposer de 15 L/min, il faut l'équivalent de 30 L/min en surface. L'autonomie n'est plus que de 80 minutes (c'est bien entendu un calcul simplifié, ne tenant pas compte des marges de sécurité, de la durée de la remontée...).
Inversement, si on utilise un circuit fermé, l'autonomie ne varie pas avec la profondeur : ce qui détermine l'autonomie, c'est la consommation d'O2 (et en pratique la quantité de chaux sodée que l'on emporte).