AFISAR 2011. REFLEXION D'UN IADE......

L'actualité de la profession et son évolution

Modérateur : Marc

Avatar du membre
ACP7
Messages : 7
Enregistré le : 06 déc. 2011, 18:24
Année de diplôme IADE : 1987
Poste occupé actuellement : sites pétroliers
Autre info : SNIA
Localisation : OM

AFISAR 2011. REFLEXION D'UN IADE......

Message : # 62774Message non lu ACP7 »

Pour ceux qui ont vu les images de ce débat, tous les IADE veulent une reconnaissance officielle du maillon IA dans la chaîne soin au bloc.
Ce binôme MAR/IADE doit être médico légalisé. Pour l’instant l’IADE n’est non seulement pas indispensable d’un point de vue légal mais en plus, certains MAR peuvent s’en passer.
Les chef d’établissements, qui doivent faire des coupes franches dans les budgets car la vie n’a pas de prix mais la santé a un coût, se passeront sans problème de ces IADE qualifiés qui coûtent cher.

Il faut que la SFAR reconnaisse dans ses recommandations l’obligation officielle de la présence de l’IADE en salle.
Le moins que l’on puisse dire est que la SFAR par la voix de son président ne souhaite pas ou hésite à le faire. La situation n’a pas évolué depuis le congrès SFAR de 2010 quand il disait en substance : comment voulez vous que l’on reconnaisse la place de l’IADE puisque nous avons du mal à définir la nôtre.
Sur le congrès AFISAR 2011, les propos hésitants du président actuel de la SFAR ne sont pas rassurants.
Cette société savante a sa commission IADE et travaille pour nous intégrer davantage en son sein. C’est probablement une bonne chose.
Sinon il faudra renforcer le GPAR pour créer une deuxième « entité » savante composée de MAR et d’IADE apte à faire des recommandations.
Il n’y a que la concurrence qui fasse évoluer les choses.

Les cadres nombreux, un peu trop, sont des infirmiers qui ont réorientés leur carrière pour faire de l’organisation, de la logistique et le lien avec les directions mais en aucun cas ne peuvent donner d’ordres techniques comme mettre un IADE à la disposition d’un OPH sans l’avis d’un MAR.
Le seul référent de l’IADE est le MAR.
Alors, Madame Nicole SMOLSKI, MAR qui a toute ma sympathie car elle se place bien pour une bonne évolution de l’IADE, se trompe gravement lorsqu’elle répond à une IADE de l’amphi, que celle-ci a une hiérarchie infirmière et qu’elle doit exécuter l’ordre de son cadre qui l’envoie en OPH pour un patient opéré sous topique non pris en charge par l’anesthésie.

Ceci m’amène à la réflexion que je me fais depuis des années : l’univers infirmier est-il adapté à l’exercice IADE ?

J’ai passé le concours d’anesthésie en 84 à l’âge de 30 ans. J’avais donc une certaine expérience infirmier lorsque je me suis passionné pour l’anesthésie de 85 à 87 (CAFAA en 87 à la Pitié Salpetrière).
J’ai fait un bond en avant en autonomie à partir de cette date. Au Val de Grâce et dans les autres affectations nous faisions tous les gestes qui se font en anesthésie et en urgences (opérations extérieures) et même les consultations d’anesthésie par délégation du réa.
Je n’étais plus infirmier mais infirmier anesthésiste.
Nous « prescrivions » les pm, nous encadrions et gérions les IDE et élèves.
Les plus anciens d’entre nous organisant le travail des équipes étaient donc naturellement « cadres »…

Pour qu’un MAR, Nicole SMOLSKI, dise que nous avons une hiérarchie infirmière dont il faut exécuter les ordres, c’est qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre système. C’est pour ça que les IADE doivent sortir de cet univers « infirmier ».
Après tout, qu’est ce qui s’opposerait à cela ?
Techniquement, nos compétences et autonomies sont mondialement reconnues et recherchées. Cela ne changerait rien vis-à-vis de nos uniques référents, les MAR.
NB : je dis bien MAR car souvent ceux-ci sont appelés anesthésistes, inhibant totalement les autres anesthésistes, en l’occurrence nous, les infirmiers anesthésistes.
Le binôme MAR/IADE n’en serait pas moins évident.

Je sais que par principe le monde infirmier s’y opposerait, d’abord par les cadres de santé qui n’ont jamais supporté ces électrons libres que sont les IADE et par les IDE anciens, déçus de ne pas avoir pu ou voulu passer le concours.
Dans ces années passées, j’ai le plus souvent été confronté à des personnels infirmiers et élèves respectueux et admiratifs de mon job, de ma volonté de transmettre modestement mes connaissances, qu’à des infirmiers critiques, aigris avec lesquels il suffisait d’être patient pour qu’ils rejoignent la première catégorie.

Alors qu’en pensez vous ? Pourrions-nous être anesthésistes et les MAR anesthésiologistes ?
Il y a une décennie, on entendait dire que nous n’étions plus des paramédicaux mais des médico techniques.
Alors, technicien d’anesthésie ou assistant d’anesthésie peut être ?

Autre problème, nous devons communiquer, travailler avec les médias, faire en sorte que l’anesthésie soit connue du grand public.
Or actuellement, on n’en parle pas. Le mag santé de la 5 occulte systématiquement l’intervention d’anesthésie du sujet de telle ou telle autre chirurgie.
Au décours d’un reportage sur la coelio, la voix-off a même parlé de « gonflement de l’abdomen à l’air comprimé » !!!?? Les animateurs, pourtant médecins, ne savent même pas que pour une intervention sous coelio on provoque un pneumo péritoine au CO2 !
L’anesthésie pour chirurgie sous coelio mériterait à elle seule un sujet dans ce magasine.
J’ai essayé de prendre contact avec la rédaction qui ne m’a jamais répondu…..C’est dire à quel point l’anesthésie est méprisée par les non-anesthésistes.

« Le pan entier des urgences » lâché par les MAR a permis aux urgentistes de s’engouffrer dans la brèche. On n’entend plus parler que d’urgentistes, qui pour certains, savent bien utiliser les médias.
Il y en a des sympas et efficaces, mais nombreux sont ceux qui mériteraient d’être appuyés par les compétences des IADE.
Posez la question à certains infirmiers des urgences : « savez-vous ce qu’est cliniquement un malade morphiné ou curarisé » ?
Demandez à ces mêmes gens et à certains urgentistes s’ils connaissent la cinétique, la dynamique et même la posologie des molécules qu’ils manipulent dans le cadre de l’urgence ? Vous serez étonnés des réponses !!

Le professeur qui dirige les urgences du CHU de Nantes invité dans le mag « enquêtes de santé » du 08/11/11 donne comme exemple de glissement de geste médecin/infirmier : les IADE qui intubent parfois (sic !?)
Est ce que quelqu’un pourrait lui expliquer ce qui se passe en salle tous les jours et que l’IOT ou l’INT entre autres choses, c’est le job des IADE.
Personne ne maîtrise mieux la technique puisque ce sont eux qui la pratique le plus !


Dans le courant de l’année, dans un des sujets « urgences » traités sur le mag santé de la 5, on voit 3 ou 4 personnes s’acharner pour intuber un patient (qui ne dort pas !)…. Au bout d’un certain temps, ils finissent par appeler un MAR.
Il y aurait eu un IADE comme chef d’équipe d’infirmier aux urgences, le patient aurait été savamment endormi et intubé en toute sécurité.

Pour assurer l’avenir de la profession mais surtout éviter qu’elle ne disparaisse, il faut fédérer nos actions et communiquer en sachant utiliser les médias.

Il faudra bien qu’un jour, les IADE comme les MAR soient sollicités pour expertiser les affaires d’anesthésie portées en justice.
Les mentalités doivent évoluer et les juges considèreront les connaissances techniques des IADE et accepteront qu’elles soient le complément de celles des MAR.
Il ne doit plus y avoir « que le grand docteur » pour le patient et….les autres (petit personnel), mais une équipe soignante soudée et indissociable en commençant par supprimer ce distinguo qui classe en personnel médical ou para médical.
Nous sommes des personnels de santé soignants que l’on soit médecin ou infirmier.

Si l’on n’obtient pas ce positionnement franc, ferme et officiel de la SFAR dans les quelques semaines à venir, ceci bien sur sans lâcher les autres actions en cours, il faut envisager de faire grève.
À mon sens, prendre le risque des gazages et autres brutalités policières en faisant des OCP serait contre productif.
Notre sagesse pourrait nous faire préférer la grève du zèle, mais les comportements que nous serions obligés d’adopter vont à l’encontre de ce que nous revendiquons.Nous serions jugés incohérents.

Sachant que 60% des anesthésies sont effectuées par les IADE, l’ultima ratio, c’est la grève totale par retrait avec impossibilité d’être joint pour que les réquisitions ne parviennent pas aux destinataires.
Pour compenser notre absence des blocs, les MAR bosseraient un moment sans aide ou avec l’aide de personnels non qualifiés.
Que se passerait-il ?
Au bout de 3 jours de franc ralentissement de l’activité opératoire, ça commencerait à bouger et les médias s’exciteraient, ils adorent ça.
Après une semaine, les programmes de chirurgie réglée prendront un tel retard que les patients et les chir feront pression sur les MAR et que finalement ceux-ci devraient obtenir de la SFAR un texte recommandant de médico légaliser le binôme MAR/IADE.
Cela permettrait enfin que nos élus légifèrent en évitant le plus possible « les avis éclairés et coups de freins » des hauts fonctionnaires (sic !?).

Il faut tenir assez longtemps dans l’action « blocs sans IADE », sans cela l’IADE disparaîtra car vous savez bien que ce n’est pas le master qui sauvera la profession.
Quand on est bardé de diplômes, on coûte cher et si on n’est pas officiellement indispensable, on nous remplacera par des personnels formés vite fait et payés au lance-pierres.
C’est ce qui se trame actuellement dans notre dos !!!


Après obtention de ce « statut » les IDE seraient sans doute plus enclins à passer le concours pour autant que les portes des écoles s’ouvrent largement car il faut augmenter les effectifs pour occuper tous les postes où se pratiquent des actes d’anesthésie.

« L’accessoire anesthésie » n’a plus lieu d’être. L’acte d’anesthésie doit être connue par le commun des mortels. Ses acteurs, médecins et infirmiers anesthésistes, doivent être reconnus comme seuls personnels à pouvoir le pratiquer.
Mister Hyde

Re: AFISAR 2011. REFLEXION D'UN IADE......

Message : # 62775Message non lu Mister Hyde »

Si tu proposais comment (par quels moyens) exercer un métier interessant et bien payé, ça économiserait bien des discours et d'interminables discutailles parfois fratricides...

Par exemple...comment peut-on cryo géner l'activité opératoire?

Ne me dites pas que vous avez oublié d'aborder la seule manière d'acquerir enfin réellement quelque chose??? :CAAO8XFQ:
Répondre