J'étais lancé, j'ai fait un courrier aussi à notre Président. Comme on dit, il vaut mieux s'adresser au bon dieu qu'à ces saints...
"Collectif IADE Saint Etienne Loire Le 19 mai 2012, à Saint Marcellin en Forez
Pour le collectif, Florian Massacrier
IADE au CHU Saint Etienne
Courriel :
iadesainte@gmail.com
à Monsieur le Président de la République Française
François Hollande
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg saint Honoré
75008 Paris
Objet : Revendication des Infirmiers Anesthésistes
P.J. : Courrier de votre main en date du 26 mars 2012
Monsieur le Président de la République Française
Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour votre élection à la présidence de la République Française. Pour autant, ceci est moins l’objet de ce courrier que la problématique des Infirmiers Anesthésistes Diplômés d’Etat (I.A.D.E.), dont l’origine remonte à l’année 2010 et la publication du protocole du 2 février 2010, dit Bachelot.
Il est évident que notre situation n’est pas de même importance que celle concernant la crise de la dette, la menace sur la zone euro et en particulier sur la situation grecque ou encore le conflit syrien. Cependant, en tant que Président de tous les Français, comme vous l’avez signalé lors de votre allocution devant la communauté française à l’ambassade de France à Washington, le 19 mai 2012, il me semble important que vous adressiez une oreille attentive à l’enjeu que représente aujourd’hui la santé, et au-delà même, à la situation des agents qui font que notre système de santé est envié partout dans le monde.
Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le Président de la République, que notre profession a essayé de se faire entendre pour montrer notre désaccord envers un protocole injuste et obtenir une reconnaissance légitime au vu de notre niveau d’études et de responsabilités. Malheureusement, nous n’avons reçu comme témoignage de sympathie de la part du gouvernement précédent, que des coups de matraques et des assauts de gaz lacrymogène.
L’élection présidentielle ayant permis un changement complet de l’organigramme à la tête de l’Etat, je me permets donc, au nom de mes collègues I.A.D.E., de venir vous solliciter. Vous comprendrez, Monsieur le Président, que restaurer un climat de confiance et de dialogue sont des préalables indispensables à toute négociation.
Depuis les différents évènements ayant concerné la profession d’I.A.D.E. en 2010, nos revendications n’ont pas changé, et portent toujours sur 4 points :
- L’obtention du grade de Master 2 à tous les I.A.D.E., et notamment ceux étant déjà en exercice et qualifiés de « stock » par vos prédécesseurs.
- Une reconnaissance salariale à hauteur de nos études et responsabilités. Il nous semblerait logique d’intégrer une grille salariale correspondant à nos 5 ans d’études post baccalauréat, comme par exemple, celle des psychologues de la fonction publique.
- Une reconnaissance de la pénibilité de notre profession, qui l’est déjà bien assez et ce, sans même à devoir subir les foudres des compagnies de C.R.S. et de gendarmes mobiles…En effet, vous n’êtes pas sans savoir que nous exerçons notre profession de jour comme de nuit, 365 jours par an, afin de garantir une qualité optimale et une sécurité anesthésique sans faille à un système de santé parmi les plus enviés au monde. Vous-même, lors de votre campagne électorale avec un courrier en date du 26 mars 2012, aviez apporté votre « total soutien », déplorant « la remise en cause » de cette pénibilité.
- Le maintien de l’exclusivité de compétence à la profession I.A.D.E. En effet, l’article 51 de la loi H.P.S.T. pourrait permettre à des agents moins qualifiés d’exercer notre profession. Ceci risquerait bien évidemment de remettre en cause la sécurité anesthésique, alors que des bonds fantastiques ont été obtenus en l’espace de 20 ans dans ce domaine là.
Je conclurai, Monsieur le Président de la République, par quelques mots que vous avez-vous même écrit : « les principes de respect et de négociation sociale, comme préalable à toute réforme juste, prenant en compte la pénibilité de certains métiers » et que « les infirmiers anesthésistes sont partie intégrante de ce dispositif et ne peuvent être les oubliés de la réforme que je souhaite engager ».
Ainsi, comme vous le disiez dans votre discours d’investiture le 15 mai 2012 au Palais de l’Elysée, « la France a la chance de disposer d’une fonction publique de qualité ». Nous sommes d’accord sur ce point, et nous espérons que vous ferez en sorte de maintenir ce niveau qualitatif, en acceptant d’ouvrir de nouvelles négociations avec les partenaires sociaux (représentants des salariés et organisations professionnelles) comme promis lors de ce même discours d’investiture.
Dans l’attente prochaine d’une réponse de votre part, qui je l’espère, permettra de restaurer le dialogue et montrer que vous croyez autant que nous en une démocratie sociale, veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes salutations distinguées.
Pour le collectif I.A.D.E. Saint Etienne Loire
Florian Massacrier"