30 mars 2010 : Compte rendu de la rencontre avec le PS

Stockage et recensement pour consultation des sujets qui ne font plus partie des discussions en cours, mais de notre mémoire collective....

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Maxime
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30 mars 2010 : Compte rendu de la rencontre avec le PS

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Un excellent boulot de nos collègues qui on pu, en parrallèle de la manifestation, rencontrer des responsables du PS. Voici leur compte rendu
COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE IADE PS MARDI 30 MARS 2010

Présents :

Harlem Désir, secrétaire national, n°2 du PS
Jean Marc Germain chef de cabinet de Martine Aubry

Xavier Bataille IADE CHU Tours
Arnaud Bassez IADE Hôpital A Paré APHP
Guillaume Borgnet IADE CHU Rouen
Olivier Picard IADE CHU Nîmes
Damien Guillou IADE CHU Necker APHP
Emmanuel Barbe IADE CHU Bordeaux
Jean Jacques Lefebvre IADE CHU Grenoble
Stéphane Lelièvre EIADE APHP
Carole Dufour IADE CH Versailles



La discussion a commencé par une présentation de la profession d’infirmier anesthésiste :
- concours, formation, diplôme pour exercer en tant qu’ IADE
- rôle de l’IADE au sein de l’hôpital et du service d’anesthésie, quelle collaboration avec le MAR
- compétences, responsabilités, expertise de l’IADE

Le sujet du jour est ensuite abordé : la grève des IADE et la problème de la pénibilité
Des explications sont données sur la lettre rectificative, la perte de la catégorie active, le manque total de reconnaissance de la pénibilité de notre profession alors même que le rythme de travail, l’alternance jour/nuit, les gardes, le stress, la disponibilité sont bien réels…

Le protocole « Bachelot » est présenté dans ses grandes lignes et les revendications des IADES clairement exposées :
- maintien de la catégorie active, reconnaissance de la pénibilité
- reconnaissance MASTER dans la réforme LMD suite aux accords de Bologne
- revalorisation des grilles indiciaires FPH
L’accent est mis sur l’injustice criante qui est faite aux IADE à tous les niveaux :
« plus on étudie, plus on a de compétences et de responsabilités moins on est payé, moins on est reconnu, moins on est revalorisé »

Le problème du blocage des travaux en cours à la DHOS sur les pratiques avancées est évoqué, ainsi que les interrogations de la profession sur l’intérêt de ces débats, les missions quotidiennes de l’IADE ne font elles de lui un professionnel en anesthésie d’ores et déjà en pratiques avancées ?
Le lien est fait entre ce blocage et la non reconnaissance master et la revalorisation de grille indiciaire totalement insuffisante.

Enfin, les IADE ont témoignés de leur vive inquiétude pour l’avenir de leur profession, que ce soit par la pérennité de la formation telle qu’elle existe aujourd’hui , que par l’exclusivité d’exercice.
L’exemple du DU délivré à une IDE exerçant en anesthésie sans être IADE est donné.
Les IADE concluent sur leur attachement à la sécurité en anesthésie dont ils sont un des deux acteurs.

Nos interlocuteurs ont fait une synthèse rapide et pertinente des problèmes évoqués.
Ils nous ont apportés leur soutien et ont partagés nos préoccupations qu’ils ont jugées justes et légitimes.
Ils nous ont conseillé de continuer à interpeller les parlementaires et différents élus politiques dans les semaines à venir, rappelant le report de la discussion sur la pénibilité au 7 avril par les 5500 amendements déposés par l’opposition. Il faut le plus possible médiatiser notre lutte pour alerter l’opinion publique sur des thèmes fédérateurs qui nous concernent tous : ex la sécurité en anesthésie…
Nous leur avons fait part de nos difficultés auprès des médias pour avoir une couverture.

Une réunion avec JM Ayrault (président du groupe PS à l’AN), M Touraine et JP Bel devait avoir lieu le soir même au PS au sujet de la réforme Bachelot et des suites à donner, en particulier au sénat.

Fin de la rencontre , nous remettons la liste des présents pour contact.
Une député, peut être M Touraine sera notre interlocutrice sur notre dossier.

A l’improviste, nous avons été reçus très courtoisement par deux « ténors » du PS, une petite porte ouverte qu’il ne faut pas laisser se refermer.
Et un courrier qui part demain :
Dufour Carole le 31/03/2010
Infirmière Anesthésiste
Service d’anesthésie du bloc opératoire
Centre Hospitalier de Versailles






A Mr Jean Marc GERMAIN
Directeur de cabinet de Mme AUBRY
Parti Socialiste




Objet: mobilisation des infirmiers anesthésistes



Monsieur,


Hier le 30 mars, les infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE) étaient en grève sur l’ensemble du territoire français et manifestaient à Paris et en région.
A cette occasion, ils ont sollicité une rencontre impromptue avec des responsables du parti socialiste pour faire entendre leur mécontentement et relayer leurs revendications.
Vous nous avez reçus et nous vous en sommes reconnaissants.

Le projet de loi dit « du dialogue social » devait être examiné hier à l’assemblée nationale.
La ministre de la santé, Mme Bachelot a ajouté en catimini une lettre rectificative qui concerne au premier plan les IADE. En effet, l’article 30 du titre 2 institue sans concertation l’abandon de la catégorie active pour les infirmières avec un passage en catégorie A. Les IADE, déjà en catégorie A se voient aussi passés en catégorie sédentaire, mais sans aucune contrepartie.
C’est un refus très net de reconnaître la pénibilité de notre profession. La pénibilité pourtant est bien réelle: horaires décalés, alternance jour/nuit, gardes, pauses repas imprenables... La disponibilité, les responsabilités, le stress sont le quotidien des IADE qui assurent la permanence des soins et la sécurité en anesthésie 24h/24, 7 jours / 7, 365 jours / an.
Les IADE ont interpellé les parlementaires pour leur dire de ne pas voter cette loi injuste.
Ils réclament une juste reconnaissance de la pénibilité de leur profession, avec le maintien en catégorie active, le droit au départ en retraite à 55 ans, le maintien de la bonification d’un an pour 10 ans de service effectués (FPH).

Les IADE sont aussi révoltés contre le protocole dit « bachelot » signé le 02/02/10 dernier par un syndicat ultra minoritaire qui concerne la réforme LMD inscrite dans les accords de Bologne.
Ce protocole ne reconnaît pas aux IADE le niveau master alors que leur formation longue et complète est équivalente à un bac +5.
Les grilles indiciaires qui sont proposées dans ce protocole sont totalement injustes et défavorisent les IADE : 2064 euros par an alors qu’un infirmier DE est revalorisé de 2466 euros (temps de formation 36 mois) et un infirmier de bloc opératoire de 3312 euros (temps de formation 54 mois)

Les revendications des IADE sont simples :
- reconnaissance de la pénibilité
- reconnaissance niveau master
- revalorisation des grilles indiciaires

Les IADE sont environ 7500 en France.
Hier, comme le 11 mars dernier nous étions 80% de grévistes.
Mais les IADE ont des difficultés à faire respecter leur droit de grève. Une circulaire d’août 1981 fait référence aux dimanche et jours fériés comme niveau de réquisition pour les mouvements de grève d’une journée, soit l’effectif minimum pour assurer la continuité du service publique et les urgences.
Dans de très nombreux CHU, hôpitaux, cette circulaire n’est pas respectée et le nombre de réquisitions abusif, rendant invisible tout mouvement de grève car l’activité du bloc opératoire en chirurgie réglée n’est pas perturbée.
Et c’est sans parler des établissements qui embauchent des intérimaires pour compenser la grève !
Comment une profession mal connue des français, n’ayant que très peu de relais médiatiques peut se faire entendre dans ces conditions ?
Aujourd’hui, nous vous écrivons pour vous demander soutien et aide.
L’injustice qui est faite aux IADE est trop criante pour que vous y restiez insensible, aidez nous à nous faire entendre de l’opinion publique. A ce jour, pas un grand média national n’a relayé nos actions et revendications.
Les IADE partagent avec vous des valeurs de solidarité et d’équité car bien que seul et autonome dans notre fonction, nous comptons tous les uns sur les autres en cas de difficulté.
Très inquiete de son avenir, la profession est très mobilisée.

AIDEZ les IADE pour une qualité et une sécurité des soins en anesthésie pour tous, aujourd’hui comme demain.


Nous restons à votre disposition pour travailler sur ce dossier.

Cordialement,


Au nom des infirmiers anesthésistes,





Contact : C Dufour 06/75/79/xx/xx c.dufour.iade chez gmail.com
A Bassez 06/68/45/xx/xx sofianesth chez gmail.com

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Maxime
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Message : # 31728Message non lu Maxime »

Paris, le 30 mars 2010
Communiqué du Bureau national
RETRAITE DES INFIRMIERS : POURQUOI TANT DE PRECIPITATION ?
La direction du Parti socialiste et le groupe socialiste à l'Assemblée nationale ont reçu des délégations d'infirmiers du secteur public venus manifester leur opposition au changement des règles applicables à leurs conditions de départ en retraite.

Les socialistes leur ont apporté leur soutien et leur ont indiqué que les députés du groupe SRC avaient déposé des amendements de suppression de ces dispositions et choisi d'en faire une bataille parlementaire d'importance lors de leur examen en séance, les 7 et 8 avril prochains. En effet, alors que le Président de la République a annoncé, le 15 février dernier, ne pas vouloir passer en force sur la question des retraites, le gouvernement propose un texte reprenant des dispositions refusées par la quasi totalité des organisations syndicales ; il choisit de traiter à part la situation des infirmiers au lieu de les intégrer dans la prochaine réforme globale des retraites ; enfin, il le fait en supprimant toute prise en considération de la pénibilité de ce métier, ce qui n'est pas acceptable.

Les socialistes défendront à l'Assemblée nationale le respect de la négociation sociale et la nécessité d'une réforme juste prenant en compte la pénibilité de certains métiers.
http://www.parti-socialiste.fr/communiq ... cipitation
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Message : # 32550Message non lu Jemel »

Je viens de retrouver un article sur libé du 19/05/2000. Il parle lui aussi d'une rencontre à Solférino mais dans d'autres conditions....
Libération a écrit :Les infirmiers anesthésistes en état de veille. Le principe d'une grille spécifique est acquis mais la grève se poursuit.

Ils ne savent plus comment faire. «On n'est pas médiatiques comme les internes», lâche un syndicaliste. Depuis quelques jours, les infirmiers anesthésistes, en grève nationale depuis le 2 mai, ont décidé de passer outre. Et faute de mieux, ils ont multiplié les actions. Hier matin, ils ont manifesté devant le ministère de la Solidarité. Un bon millier d'infirmiers anesthésistes venus de toute la France, hurlant et chantant, avec toujours le même objectif: obtenir la reconnaissance de leurs compétences et une grille indiciaire spécifique. Après une brève rencontre avec des conseillers de Martine Aubry, ils se sont invités au siège du Parti socialiste à Paris, qu'ils ont tenté d'investir. Ambiance mitigée: selon les grévistes, deux manifestants ont été légèrement blessés lors d'affrontements avec les forces de police devant le siège du PS, rue de Solférino. Pour la police, personne n'a été blessé au cours de cette «bousculade». Dans plusieurs villes de province, d'autres manifestations ont eu lieu, notamment à Marseille, Strasbourg ou Caen.

Motion. La veille, mercredi, ils n'avaient pas non plus chômé, une centaine d'entre eux occupant la mairie du Xe arrondissement de Paris. Et dans la matinée, les grévistes s'étaient rassemblés devant le théâtre Marigny, aux abords de l'Elysée, et avaient déposé une motion adressée au président de la République.

Résultat de ces séries d'actions? «Pour la grille indiciaire, c'est ni oui ni non. Mais nous, on veut une réponse définitive maintenant», a déclaré Thierry Saint-Marc, vice-président du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia). Mardi, la ministre de la Solidarité, Martine Aubry, avait annoncé que des négociations sur les statuts des professions paramédicales, dont les infirmiers anesthésistes, devraient s'ouvrir à partir du 1er décembre. En attendant, aujourd'hui, la situation reste confuse. D'un côté la grève se poursuit, et de l'autre le ministère a accepté, officiellement, le principe d'une grille indiciaire spécifique.

Les infirmiers anesthésistes forment un petit monde à part. Ils se sentent mal reconnus, et en même temps surutilisés. Ils sont 6 000 en France. Ils font cinq à six ans d'études après le baccalauréat, soit deux ans de plus que les infirmiers, pour le même salaire, avec toutefois une prime mensuelle de 1000 francs nets. «L'autre jour, une patiente m'a appelé "docteur. Quand je lui ai expliqué que j'étais infirmier anesthésiste, elle ne savait même pas que ça existait. On est souvent les oubliés du bloc opératoire, en marge entre deux professions: celle d'infirmier de soins généraux, qu'on a exercée au départ, et celle de médecin anesthésiste dont on ne revendique pas la place, mais avec qui on travaille en complémentarité, raconte ainsi un infirmier anesthésiste de l'hôpital de Caen. Les textes prévoient qu'il y ait un médecin anesthésiste par bloc, et chaque bloc comprend plusieurs salles d'opération avec chacune un infirmier anesthésiste. En cas de problème, celui-ci doit réagir immédiatement.» A la limite. Bien souvent, les infirmiers anesthésistes travaillent à la limite de leur fonction. Par exemple en endormant seul le patient, certes avec un médecin anesthésiste à proximité. «Mais on le fait seul», insiste un infirmier anesthésiste parisien. Un autre ajoute: «Qu'on soit bien clair: notre discours n'est pas contre les infirmiers. Mais on aimerait que notre spécialité soit rendue plus attractive.»
http://www.liberation.fr/societe/010133 ... e-poursuit
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