Pr Corine LEJUSMadame Roselyne BACHELOT
Ministre de la Santé et des Sports
8 Avenue de Ségur
75007 Paris
Créteil, le 4 Juin 2010
Madame la Ministre,
Cette lettre a pour objet de vous exprimer mon soutien, sans réserve, aux revendications des infirmières anesthésistes.
En tant qu’ancien Président de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (de 2004 à 2006), en tant que Directeur scientifique de l’Ecole d’IADE de St Germain en Laye, c’est un dossier que je connais très bien. J’ai du reste, participé à de nombreuses réunions au Ministère lorsque j’étais vice-président puis président de la SFAR sur l’organisation de l’activité anesthésique en France.
Il ne fait aucun doute que les progrès de notre spécialité observés depuis les 20 dernières années, malgré une augmentation considérable de la demande, sont liés à la professionnalisation des intervenants.
Bien entendu, la structuration de la filière de prise en charge par le décret du 5 Décembre 94 a eu un rôle décisif, mais comme le montrent plusieurs travaux épidémiologiques internationaux, la présence simultanée de médecins et d’infirmières anesthésistes qualifiées, ont permis des gains spectaculaires en matière de réduction de la mortalité et de la morbidité chez les patients anesthésiés.
Les situations sont différentes d’un patient à l’autre, mais même pour les interventions simples chez des malades sans pathologies associées, les règles de sécurité minimales concernant la qualification des personnes ne peuvent être transgressées.
J’ai bien compris que le cursus de formation était révisé. Quoi qu’il en soit le concept de spécialisation des infirmières pour participer à l’activité d’anesthésie reste une nécessité.
Cette formation supplémentaire donnant une qualification spécifique justifie, par ailleurs, un classement indiciaire supérieur.
Sauf erreur de ma part, je n’ai pas la notion que ceux qui assureront l’enseignement, ou tout au moins certains de leurs représentants, participent aux discussions sur le futur contenu de la formation.
Pour finir, une déqualification partielle avec un enseignement moins riche et un non-attrait salarial amèneraient immanquablement à une réduction du nombre et de l’expertise des professionnels de l’anesthésie, présents en salle d’intervention ou en site interventionnel, d’autant que simultanément le nombre de médecins anesthésistes ne va pas s’accroître.
J’ajoute que leur participation aux activités de prise en charge des patients en extrahospitalier est considérée par la Société Française de Médecine d’Urgence, comme une valeur ajoutée très importante.
Enfin, je peux mesurer au quotidien dans le service que je dirige à l’hôpital Henri Mondor, les risques considérables que ces incertitudes et ces menaces font peser sur l’avenir de la prise en charge des patients devant bénéficier d’un acte chirurgical ou interventionnel.
Je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’expression de mes salutations respectueuses.
Professeur Jean MARTY

Pr CORIAT


Pr LIENHART

Docteur Michèle. LEFLON
Praticien Hospitalier
Chef de service
Charleville Mézières le 6 juillet 2010
Madame Roselyne Bachelot
Ministre de la santé et des sports
Madame le Ministre,
Les infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat de notre hôpital se voient dans l'obligation de multiplier les gardes et astreintes, que ce soit au bloc opératoire, à la maternité ou au SMUR pour assurer la continuité du service public en urgence.
Aussi le chantage fait, comme d'ailleurs à l'ensemble de la profession infirmière, de supprimer la notion de pénibilité du travail en échange d'une revalorisation salariale (d'ailleurs trop modeste) est tout à fait regrettable, car le travail de nuit est reconnu comme un critère important de pénibilité du travail.
La conservation de la reconnaissance de la pénibilité du travail, associé à une véritable revalorisation salariale est nécessaire pour conserver l'attractivité de cette profession, dont nous avons terriblement besoin.
Il serait en effet inenvisageable sans leur présence, sans leurs compétences, de faire fonctionner un bloc opératoire comme celui de Charleville Mézières avec aussi peu de médecins anesthésistes-réanimateurs et vous n'êtes pas sans savoir les difficultés de recrutement que nous connaissons.
Leur qualification, a permis depuis 20 ans de faire régresser la morbidité/mortalité en per opératoire, un retour en arrière risquerait d’avoir des conséquences sur la sécurité en anesthésie.
Cette qualification, liée à cinq années d'étude après le baccalauréat, correspond tout à fait à un niveau master et ne pas le reconnaître serait un mauvais prétexte à une revalorisation salariale insuffisante.
Leurs compétences ne doivent d'ailleurs pas être morcelées, sauf à remettre en cause les acquis en terme de sécurité des patients au bloc opératoire et il est nécessaire que tous les gestes dédiés exclusivement à la pratique de l’anesthésie ne soient pas détachables du diplôme d’IADE.
Madame le Ministre, il y a urgence à ce que de véritables négociations aient lieu avec leurs représentants sur l'ensemble de leurs revendications, sans les fragmenter, car elles sont cohérentes et en rapport avec l'importance de leurs rôles dans le bon fonctionnement hospitalier.
Je vous prie de croire, Madame le Ministre, à mes salutations respectueuses.
Michèle Leflon

lettre de soutien du Pr HANOUZ, chef du DAR du CHU CAEN
CENTRE HOSPITALIER REGIONAL ET UNIVERSITAIRE DE CAEN140000100Avenue de la Côte de Nacre BP 95182 – 14033 CAEN Cedex 5 – Standard : 02.31.06.31.06_____________________POLE ANESTHESIE - REANIMATION CHIRURGICALE - SAMU – SMURCOORDINATION HOSPITALIERE - HEMOVIGILANCECoordonnateur - Chef de Service : Professeur Jean-Luc hanouzProfesseur Jean-Louis GERARDSecrétariat +33 (0)2.31.06.47.35 / 47.36 - Fax+33 (0)2.31.06.51.37Site internet CHU : http://www.chu-caen.fr Site internet Association : http://acperar.net _____________________
Chers collègues infirmier(e)s anesthésistes diplômés d’état ou en formation
Collectif des IADE de Caen
En tant que coordonateur du Pôle Anesthésie-Réanimation Chirurgicale SAMU Hémovigilance-Coordination hospitalière, et chef du service d’Anesthésie Réanimation Chirurgicale je déclare apporter mon soutien total aux revendications actuelles des infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE) c’est à dire une équivalence dans le cadre du LMD, maintien de l’exclusivité d’exercice, reconnaissance de la pénibilité et maintien dans la catégorie active.
Les IADE ont une formation complémentaire professionnelle de 2 ans comprenant un enseignement théorique extrêmement complet et spécifique assurée en grande partie par des médecins anesthésistes réanimateurs, et un enseignement pratique sous forme de stage. Leur formation s’achève par un travail d’intérêt professionnel de grande qualité autour de l’anesthésie réanimation. Cette formation professionnelle complémentaire de 2 ans peut justifier d’une équivalence Master II dans le cadre de la réforme LMD des universités.
Par ailleurs, il est important de souligner que les progrès majeurs réalisés ces 15 dernières années dans le domaine de la sécurité des soins d’anesthésie et de réanimation n’auraient pu être obtenus sans la participation d’IADE. En effet, les IADE veillent jour et nuit à la sécurité des patients bénéficiant d’une anesthésie, et ce en collaboration étroite avec les médecins anesthésistes réanimateurs. Au quotidien, l’équipe formée par les médecins anesthésiste réanimateur et les IADE permet d’assurer une prise en charge des patients de très grande qualité. Le maintien du très haut niveau de connaissances et de compétences des IADE est d’autant plus justifié que la démographie prévisible des médecins anesthésistes réanimateurs peut devenir problématique dans un environnement ou la demande en soins d’anesthésie réanimation est en pleine et forte croissance.
Il est donc inconcevable de remettre en cause cette équipe médecin-IADE. Il est donc inconcevable de ne pas valoriser à son juste niveau les compétences développées et le travail réalisé par les IADE.
Fait à Caen le 21 juin 2010
Jean-Luc Hanouz
Lettre du Pr Arvieux, CHU BREST


Annecy, le 22/06/2010
Mme Bachelot
Ministère de la Santé
14, avenue Duquesne
75350 Paris 07 SP
Madame la ministre,
Les médecins anesthésistes du centre hospitalier d’Annecy tiennent à vous faire part de leur soutien total aux justes revendications de leurs plus proches collaborateurs : les IADEs .
En aucun cas, la validation des acquis d’expérience ne pourra équivaloir à l’excellente formation qui leur est actuellement donnée. Les connaissances théoriques enseignées pendant 2 ans étant indissociables des acquis pratiques pour l’exercice de l’anesthésie.
La masterisation de leur niveau d’études est évidente et légitime, au vu du nombre d’années passées, des sacrifices consentis pour suivre l’enseignement et acquérir le diplôme, et surtout l’énorme responsabilité qu’implique leur métier. Leur grille salariale doit être en adéquation avec leurs compétences.
Nous continuerons à soutenir leur mouvement de grève, même si les désagréments subis par les patients pour interventions reportées sont importants, et les conséquences économiques pour notre hôpital négatives, à l’heure où tout le monde doit être sur le pont et relever les manches pour produire de l’activité.
Veuillez agréer, Madame la ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.
Tous les MAR du CHRA



nimbex79 a écrit :Lettre du Pr Bruder, La Timone, Marseille





