Nous sommes corporatistes et le revendiquons, n’oublions pas que nous faisons le même job et les mêmes gestes, pour certains d’entre nous, que les MAR alors que les IBODE n’ont pas du tout le même travail que les chirurgiens. Nous voyons mal les chirurgiens se passer d’une IBODE en salle.
Nous avons la sensation que notre profession se dévalorise d’année en année, que nous perdons du terrain en geste et que la première préoccupation des IADE dans les revendications actuelles est le gain, la reconnaissance de la profession passant au second plan.
Nous avons rencontré au cours de nos vacations, des IADE qui se mettaient en retrait et préféraient ne pas prendre trop de responsabilités ce qui en partie explique la situation actuelle.
Lors d’une réunion SNIA à Toulouse il y a quelques années, ayant pris la parole, j’ai proposé de créer une sorte de répertoire des actes autorisés pour que lors de remplacement nous travaillons de la même façon d’un endroit à l’autre. A cette occasion je me suis fait fortement critiquer par certaines de mes collègues qui étaient simplement intéressées par le statut et la grille salariale.
Nous avons également remarqué que les IADE subissent de la part des cadres hospitaliers non IADE, une campagne de dénigrement. Malheureusement ce sont ces gens qui renseignent les journalistes.
Dans la commission pour l’élaboration du protocole de Mme Bachelot,( qui doit avoir un cadre hospitalier anti IADE dans son entourage pour nous dévaloriser au pont de nous qualifier « d’aristocrates de la profession infirmier » ) le principal syndicat de cadres hospitaliers non majoritaire était présent… Et aucun IADE !!!
Nous n’avons rien contre les cadres IADE, bien au contraire, nous n’avons pas souhaités faire un CCI qui aurait réorienté notre carrière dans une voie administrative. Nous considérions que l’IADE étant par nature apte à transmettre le savoir, donc apte à encadrer, il n’était pas nécessaire de faire l’école des cadres pour cela. Nous avons eu, du reste, plusieurs postes cadres dans notre carrière.
Par aiIleurs, il est déplorable que dans des émissions télévisées type Magasine de la Santé, il n’y ai jamais de sujet sur les IADE et que l’anesthésie soit totalement occultée dans les reportages sur la chirurgie.
Alors qu’il y a eu plusieurs émissions sur les sages femmes, IBODE et autres professionnels de santé.
Comment voulez vous que le publique connaisse notre métier d’IADE puisque en général l’anesthésie passe inaperçue?
Pour obtenir une revalorisation des salaires il faut passer par la reconnaissance de notre profession, c’est à dire, un IADE dont la présence soit médico légale pour exercer l’anesthésie.
Rendons nous indispensables !!! Les cadres hospitaliers ont réussi à faire cela et maintenant ils prolifères de façons inquiétante alors que tout se passe bien quand ils sont en vacances… ou absents pour cause de réunion (sic !)
Le seul gros problème actuel qui empêche cela c’est la SFAR.
Tant que la SFAR ne rendra pas obligatoire la présence du binôme MAR/IADE pour exercer( les recommandations de la SFAR ayant valeur de texte pour le ministère de la santé et surtout pour les juges), nous pourrons nous mobiliser, nous battre.... rien ni fera.
La SFAR nous roule dans la farine, pour preuve, lors de son dernier congrès, le président de celle ci qui avait bien voulu nous accorder 30mn d’amphithéâtre, à dit en substance: «la SFAR ne peut pas reconnaître l’existence de l’ IADE puisque le MAR n’a pas encore trouvé sa place»(??!)
Nous sommes pris pour des gens parfaitement inutiles par certains MAR comme celui de la région bordelaise qui interviewer après nos manifestations à déclarer que nous ne servions à rien!
Ces même MAR ont probablement acceptés de faire tourner les blocs pendant les grèves IADE, seuls ou aidés par des personnels non qualifiés (avouez qu’en matière de sécurité anesthésique c’est pas l’idéal!) jouant ainsi le jeu de certains chefs d’établissements qui se passeraient bien d’IADE pour faire des économies puisque leur présence n’est pas obligatoire.
Nous avons des amis MAR qui partagent évidemment nos opinions et qui ne sont pas forcément à la SFAR.
Nous sommes convaincus que la clé de notre problème c’est la SFAR seule société savante, principale entité d’anesthésie, seule référence pour les juges et le ministère.
Les solutions :
Reconnaissance dans les recommandations de la SFAR de l’échelon IADE (présence IADE médico légale)
Pour les IADE, ceux ci doivent se mettre plus en avant et accepter de prendre des responsabilités. Il faudrait contrecarrer les cadres et moniteurs lorsqu’ils conditionnent des jeunes IADE en formation pour qu’ils ne fassent rien sans prescriptions. Résultat, ils sont terrorisés à l’idée de rester seuls en salle… Un IADE n’est plus un IDE !!!
Comme les sages femmes, ils devraient exercer une profession médicale à compétence limitée et avoir droit de prescription dans leur domaine. Ce que nous faisons du reste officieusement depuis toujours.
Action sur le système LMD. DEIA=Master. Oui mais il faut une refonte des études d’après nos éminents spécialistes. Actuellement il faut 7 ans pour former un IADE dans le meilleur des cas ( 3 ans pour IDE + 2 ans minimum d’exercice infirmier de préférence en réa + 2 ans d’étude IADE après sélection/concourt et DEIA)
Que faut il apporter de plus à la formation actuelle puisque la valeur de l’IADE français est mondialement reconnu et recherchée.
Pour finir, il faudrait une grande complicité entre les jeunes et les anciens IADE car nos compétences sont complémentaires. Nous devons collaborer avec les MAR favorables à nos revendications et agir intelligemment au seins de nos établissements.
Pas d’actions d’éclats dans les rues qui ne font que nous rendre impopulaires et donner des prétextes aux forces de l’ordre pour mobiliser des moyens exorbitants.
Mobiliser la population en multipliant les interviews. Les Français ont découverts l’existences des IADE par leurs actions coup de poing. Ceci n’a aboutit à rien ci se n’ait à trois procès.
Bienvenue au nouveau président du SNIA qui peut compter sur notre soutien et notre mobilisation pour peu que les actions, car il en faudra, soit faites avec sagesse en dehors de tout système politique.
BRAZZOU
